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Bonjour l'Europe

Pologne: récupération politique en pagaille du centenaire de son indépendance

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En Pologne, une marche organisée par l'extrême droite prévue initialement le 11 novembre, suscite une forte polémique dans le pays. Les milieux nationalistes veulent fêter les 100 ans de l'indépendance du pays mais la mairie de Varsovie a interdit la marche au dernier moment.

Le président polonais Andrzej Duda lors des commémorations du soulèvement étudiant de mars 1968, le 8 mars 2018 à l'université de Varsovie.
Le président polonais Andrzej Duda lors des commémorations du soulèvement étudiant de mars 1968, le 8 mars 2018 à l'université de Varsovie. RFI/Marc Etcheverry
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A l’appel des organisations nationalistes polonaises, la marche avait lieu chaque année depuis 2009. L’année dernière, elle avait rassemblé 60 000 personnes selon la police, essentiellement des citoyens pacifiques. Mais elle avait suscité une forte polémique à cause des slogans xénophobes qui y étaient apparus, par exemple : « la Pologne pure, la Pologne blanche ». Cette année, les autorités craignaient de nouveaux incidents. En effet, des groupuscules d’extrême droite venant d’Italie, de Serbie, d’Ukraine ou encore de République tchèque se sont joints à la marche.

Pour ne rien arranger, les policiers polonais sont officieusement en grève pour protester contre leurs salaires jugés trop bas. Résultat, ils prennent volontairement en masse des congés maladie pour ce weekend du 11 novembre. Pour la maire libérale de Varsovie, les conditions n’étaient donc pas réunies pour assurer la sécurité des habitants, elle a donc interdit la marche.

Comment réagissent les milieux nationalistes ?

Les milieux nationalistes sont en colère et invoquent leur droit constitutionnel à manifester. Ils ont fait appel de la décision et annoncent que quel que soit le verdit final, ils marcheront.

Mais sans même attendre le résultat de l’appel, le président polonais Andrzej Duda a pris l’initiative d’organiser sa propre marche, à la même heure et que le même tracé que la marche nationaliste initiale pour en faire une cérémonie officielle d’Etat. Ainsi, la marche de l’extrême est automatiquement dissoute. Il est alors probable qu’une majorité de participants nationalistes sans pour autant être d’extrême droite, s’intègre dans la marche présidentielle. En revanche, les groupes d’extrême droite ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient bande à part.

Un centenaire qui ne se passe pas comme prévu

Il y a quelques semaines, le président polonais avait appelé tous les leaders politiques et les milieux nationalistes à marcher côte à côte le 11 novembre sous le drapeau polonais et mettre entre parenthèses les querelles internes. Mais face au refus de ces derniers, lui-même y a renoncé. Maintenant, il organise une marche en catastrophe sans aucune garantie qu’elle se déroule dans le calme. Le parti au pouvoir a aussi voté une loi pour que le lundi 12 novembre soit férié à l’occasion du centenaire, mais là aussi, la décision provoque un chaos total dans la société polonaise.

Symboliquement, l’Histoire retiendra que la Pologne va célébrer son centenaire toute seule. Sauf surprise de dernière minute, aucun chef d’Etat étranger ne sera présent à Varsovie. Les grands de ce monde seront à Paris, à l’exception de Donald Tusk, le président du Conseil de l’Europe, lui-même Polonais.

Néanmoins, le centenaire proposera également une note positive avec des centaines d’événements, expositions, concerts, pique-nique familiaux, et bien d’autres dans tout le pays. Preuve qu’il n’y a pas que l’extrême droite et la politique en Pologne.

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