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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: l’itinérance mémorielle d’Emmanuel Macron

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A l'occasion du centenaire de l'Armistice, Emmanuel Macron a choisi d'aller à la rencontre de la France qui souffre.
A l'occasion du centenaire de l'Armistice, Emmanuel Macron a choisi d'aller à la rencontre de la France qui souffre. REUTERS/Pascal Rossignol
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A l’occasion du centenaire de l’armistice de 1918 qui mit un terme à 4 ans de guerre meurtrière, Emmanuel Macron a commencé à entreprendre ce qu’il appelle une « itinérance mémorielle », dans les régions ravagées de l’est et du nord. Ravagées par le conflit de 14-18 et ravagés désormais par la crise économique. Nous allons y venir.

Mais tout d’abord ce reportage de Libération qui nous emmène justement dans un de ces endroits tellement ravagés qu’il n’en reste plus que le nom. Il s’agit du village de Fleury-devant-Douaumont, dans la Meuse. L’un des 6 villages déclarés officiellement morts pour la France, c’est-à-dire totalement détruits par les bombes.

« Pas une ruine encore debout, décrit Libération, pas une trace humaine de ce village qui comptait 422 habitants en 1914, évacué au moment des effroyables combats de 1916. Tout est enfoui à jamais, sous un tonnage d’obus équivalent à cinq fois Hiroshima. (…) Fleury-devant-Douaumont a été pris et repris seize fois entre le 23 juin et le 18 août 1916. Il a connu une agonie de deux mois, de furieux combats, des obus à gaz, des bataillons anéantis, des attaques au lance-flammes. 'Mais vous savez, moi, ce que j’entends, c’est les rires des enfants dans la cour de l’école tenue par l’instituteur Bérard, les martèlements de Mangin, l’étameur, et de Lahaye, le maréchal-ferrant, les voix dans le bar de la famille Body ou du restaurant du père Simon', souffle, visiblement ému, Jean-Pierre Laparra, 66 ans, retraité des télécoms… et maire de Fleury. Un maire dans un village fantôme, sans habitants depuis cent ans, donc sans administrés, non élu, mais un maire tout de même. »

C’est ainsi depuis 1919, précise Libération, les 6 villages fantômes de la Première guerre n’ont plus d’habitants, mais ils ont un maire, nommé par le préfet. Des gardiens de la mémoire en somme. Jean-Pierre Laparra rencontrera Emmanuel Macron demain mardi. Il lui fera visiter ce qui reste du village de ses grands-parents.

Reprendre la main sur le politique et le social

1918-2018, donc, « Emmanuel Macron veut renouer avec la France meurtrie », s’exclame Le Figaro en première page. « En sept jours, le chef de l’État aura traversé deux régions, onze départements et dix-sept villes. Son périple s’achèvera dimanche prochain sous l’Arc de triomphe où, après avoir ravivé la flamme du soldat inconnu, il prononcera un discours devant une centaine de chefs d’État et de dirigeants d’organisations internationales. 'Un périple inédit', selon l’entourage du chef de l’État, et dont la vocation va bien au-delà de la seule commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale. »

En effet, poursuit Le Figaro, « Emmanuel Macron veut s’appuyer sur cette 'itinérance mémorielle' pour tenter de reprendre la main sur tous les tableaux. Le premier est politique. Plus impopulaire que jamais depuis le début de son quinquennat, le chef de l’État voit les Français douter de plus en plus fort du bien-fondé de ses réformes. Alors qu’il avait mis le travail au cœur de son programme, le chômage se maintient toujours à un niveau élevé. Dans le même temps, la grogne n’en finit pas de monter sur le pouvoir d’achat, sur fond de hausse des prix des carburants. En plus des lieux de mémoire liés à la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron a ainsi prévu de visiter des usines, dont celle de Renault à Maubeuge. Il devrait même passer par l’aciérie d’Ascoval, située non loin de là, menacée de fermeture. Il visitera aussi une maison de retraite et tiendra une table ronde sur la santé en milieu rural. »

Commentaire de la Montagne : « il faut parfois en passer par l’histoire pour réparer le présent. Telle semble être la volonté de ce jeune président en décrochage qui, lancé dans une itinérance mémorielle à travers les terres martyres, veut en profiter au passage pour se délester de ses habits de citadin perché et renouer avec les 'vrais gens'. Mais, dans ce va-et-vient entre passé et présent qui ne va pas de soi, il lui faudra sans doute des trésors de gymnastique intellectuelle (et pas de dérapage) pour passer du maniement des symboles aux tourments économiques. »

Après les « bonnets rouges » les « gilets jaunes » ?

Alors, parmi les sujets brûlants du moment, il y a donc la hausse des prix des carburants. Pour l’exécutif, pas question de revenir sur l’augmentation de la contribution climat énergie prévue par le projet de budget pour 2019 : 6,5 centimes par litre pour le diesel, et 2,9 centimes pour l’essence.

« Macron face à la colère des gilets jaunes », titre en Une Le Parisien. « Pour l’heure, le gilet jaune reste posé sur le tableau de bord. Mais combien seront-ils à l’enfiler, derrière leur volant, le 17 novembre pour bloquer routes et autoroutes du pays ? Objectif : protester contre la hausse des carburants, qui ont grimpé de 23 % pour le diesel et 15 % pour l’essence depuis un an. Après les 'bonnets rouges' qui firent chuter l’Ecotaxe en 2013, le mouvement des 'gilets jaunes' fera-t-il vaciller le volontarisme écologique du gouvernement ? »

On revient à Libération qui s’insurge : « le gouvernement Philippe n’a pas pris la mesure du ras-le-bol de celles et ceux qui n’ont d’autre choix que d’utiliser leur voiture (déjà chauffés à blanc par la limitation de la vitesse à 80 km/h). Et surtout qu’il ne respecte pas sa promesse de verdir par ce biais sa politique : selon notre décompte, affirme en effet le journal, seul un quart de ces recettes fiscales servira à financer la transition écologique. Il y a donc bien tromperie sur la marchandise, et surtout manque de réflexion et de réactivité en amont. Certains députés avaient pourtant alerté le gouvernement sur l’acceptabilité sociale de ces hausses. En vain. Oui, conclut Libération, il est important de limiter notre consommation de pétrole via des taxes. Non, il n’est pas juste d’en faire porter le poids aux plus modestes. Si l’on ne veut pas transformer la fiscalité écologique en chiffon rouge, il est urgent de rectifier le tir. »

Le « oui mais » des néo-calédoniens…

Enfin, hier, la Nouvelle-Calédonie a fait le choix de rester dans le giron de la France. Le « non » à l’indépendance l’a emporté avec 56,4 % des voix et un taux de participation qui a dépassé les 80 %.

Certes, pointe La Voix du Nord, « la victoire des loyalistes était prévisible, mais attendue par eux dans des proportions nettement plus importantes (…). Pour que le destin de l’île échappe aux conflits fratricides, il faudra réduire les inégalités économiques et sociales et en même temps préserver les identités culturelles, que ce soit dans l’indépendance ou dans la République. »

Et « pour remercier la Nouvelle-Calédonie de son choix en faveur de la France, le Premier ministre ne pourra pas se contenter de mots, souligne La Croix. Il devra aussi faire des annonces pour consolider une adhésion qui pourrait être remise en cause par d’autres référendums, à partir de 2020, si les élus du Congrès local le souhaitaient. Entre lutte contre les inégalités, rééquilibrage des territoires, et transferts de compétences, les leviers que peut mobiliser la République ne manquent pas, veut croire le quotidien catholique, pour éviter d’avoir à en repasser par là. »

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