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Bonjour l'Europe

Réformes en Pologne: le parti ultraconservateur PiS recule sur la Cour suprême

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En Pologne, le parti ultraconservateur PiS est contraint de faire marche arrière sur l'une de ses réformes phares : celle de la Cour suprême. Cet été, en abaissant l’âge de la retraite des juges de 70 à 65 ans, le pouvoir avait de fait écarté plus d’un tiers d’entre eux. Mais la Cour de justice de l’UE a jugé cette loi contraire aux traités européens. Que va faire le gouvernement polonais ?

Le chef du parti conservateur au pouvoir en Pologne, Jarosław Kaczyński, à Varsovie, le 24 juin 2016.
Le chef du parti conservateur au pouvoir en Pologne, Jarosław Kaczyński, à Varsovie, le 24 juin 2016. REUTERS/Kacper Pempel
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De notre correspondant à Varsovie,

Le gouvernement n’a pas vraiment le choix. Il va devoir - provisoirement au moins - renoncer à sa réforme. Le président polonais Andrzej Duda pensait pourtant y avoir mis un point final en nommant, il y a deux semaines, 23 nouveaux juges pour remplacer ceux qui ont été envoyés de force à la retraite.

Le chef du parti PiS, Jarosław Kaczyński, a toutefois annoncé que la Pologne allait respecter la décision de la Cour de justice de l’UE mais qu’elle allait faire appel. En attendant, la présidente de la Cour suprême, Malgorzata Gersdorf, qui va avoir 66 ans et qui avait elle-même été démise de ses fonctions, a appelé les 23 juges concernés à reprendre le travail.

Le premier tour des élections municipales et régionales a eu lieu ce dimanche en Pologne. Premier test pour le pouvoir conservateur depuis son arrivée au pouvoir en 2015. Est-ce que la décision de la Cour européenne a eu un impact sur le résultat ?

Même si le PiS a gagné les élections et amélioré son score d'il y a quatre ans, on ne peut pas parler de triomphe car il ne va probablement gouverner que dans cinq des 16 régions polonaises et les grandes villes du pays, notamment Varsovie, restent aux mains des libéraux. Y a-t-il un rapport avec la décision de la Cour de justice de l’UE ? D’après le président polonais, oui.

Andrzej Duda en a fait part à Berlin hier lors de sa rencontre avec son homologue allemand Franck-Walter Steinmeier. Il juge significatif le fait que la décision de la Cour européenne ait été prononcée à quelques heures seulement du silence électoral. Les sondages montrent quant à eux que le PiS a perdu cinq points au cours des derniers jours. Mais c’était avant la décision de la Cour européenne.

Il va y avoir une succession d’élections en Pologne au cours des prochains mois : européennes, législatives et présidentielle. De quoi augure le résultat des municipales ?

Le premier enseignement est que le PiS a un électorat très solide, un peu plus de 30%, notamment à la campagne. Mais il semble avoir atteint son plafond. Si les élections législatives de l’automne prochain avaient lieu demain, il les gagnerait sans doute mais sans avoir de majorité absolue au Parlement, comme c’est le cas maintenant.

Deuxième enseignement : les Polonais ont voté en masse. 51% de taux de participation, c’est un record dans le pays pour des élections municipales. Preuve que la politique très controversée du PiS a mobilisé les électeurs de tout bord.

Enfin, l’opposition a des motifs d’espoir. Les deux principaux partis libéraux ont fait alliance pour les municipales en présentant des listes communes. Avec un résultat plus de 25% et un an à venir avant les législatives, les jeux ne sont pas faits.

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