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Revue de presse Afrique

A la Une: retour sur la réélection de Paul Biya au Cameroun

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Le président camerounais Paul Biya, réélu selon les résultats officiels avec plus de 71 % des voix pour un 7e mandat.
Le président camerounais Paul Biya, réélu selon les résultats officiels avec plus de 71 % des voix pour un 7e mandat. REUTERS/Philippe Wojazer
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7ème mandat pour le président camerounais, réélu selon les résultats officiels avec plus de 71 % des voix. Le site d'information Cameroon-info.net  se fait l'écho du message adressé aux électeurs par le vainqueur du scrutin. Comme il l'avait fait pour annoncer sa candidature, c'est par le biais des réseaux sociaux que Paul Biya s'est félicité de sa victoire en français et en anglais. « Merci de m'avoir renouvelé votre confiance aussi massivement, écrit-il sur Twitter, Rassemblons-nous à présent pour relever ENSEMBLE, en lettres capitales, les défis qui nous interpellent pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère. »

Pour le ministre de la Communication cette victoire est aussi je le cite, « un pied de nez aux donneurs de leçons, aux directeurs de conscience, à Transparency International, à tous ces oiseaux de mauvaise augure, à tous ces prophètes de malheur, le peuple camerounais a prouvé sa maturité. »

Paul Biya parlait de Cameroun uni, uni pas si sûr. Cameroon-info.net  diffuse aussi le message de Maurice Kamto, l'opposant est donné loin derrière par la Cour constitutionnelle qui n'a comptabilisé que 14 % des suffrages en sa faveur. Des résultats qu'il conteste dans une vidéo. Le président national du MRC et son équipe ont procédé à un comptage parallèle des résultats qui le donneraient selon lui juste devant Paul Biya, avec 38,74 % des voix contre 38,47 pour le président sortant. Maurice Kamto dénonce un scrutin organisé de manière non consensuelle, régi par un Conseil constitutionnel aux ordres : « Comme d'habitude, dit-il, l'élection a été émaillée de nombreuses irrégularités et de fraudes massives franchement barbares ». Maurice Kamto revendique la victoire, appelle à la mobilisation de ses partisans et assure qu'il aura recours à « tous les moyens de droit pour faire rétablir la vérité des urnes ».

Les résultats officiels du scrutin du 7 octobre ne surprennent pas les pays de la région

Victoire sans surprise relève le quotidien congolais Le Nouvel Observateur, notant que Paul Biya n'a été battu que dans une seule région, celle du Littoral où se trouve Douala la capitale économique. Partout ailleurs « Paul Biya a consolidé ses voix dans ses fiefs traditionnels ». Le président sortant déclaré largement vainqueur y compris dans les régions anglophones. « Des régions pourtant pour la plupart inoculée du venin sécessionniste administré par certains de leurs leaders » et où, rappelle Le Nouvel Observateur, le candidat Biya ne s'était pas rendu pendant la campagne électorale. « Maintenant qu'il brigue un septième mandat à la tête du Cameroun, assène le journal, le vieux lion indomptable a le devoir et l'obligation de corriger cette faute morale. » De son côté le quotidien burkinabé Wakat Sera se demande si le Cameroun doit se préparer à « Biya pour la vie ? » « A 85 ans il a conservé son trône du palais d'Etoudi depuis plus de 35 ans. » Sa victoire, estime le journal, était tellement attendue qu'elle a semblé complètement désintéresser les Camerounais qui « vaquaient dans la plus grande tranquillité à leurs occupations, et même les plus téméraires qui auraient voulu manifester un quelconque mécontentement auraient été très vite découragés par le déploiement dissuasif des forces anti-émeutes. »

Même tonalité dans la presse guinéenne

Pince sans rire, le site d'information ledjely conseille au président Biya « d'ouvrir un cabinet pour prodiguer les secrets de la longévité aux affaires ». A coup sûr se moque le journal, les clients se bousculeraient à sa porte. « Alors qu’en Angola, Dos Santos a préféré passer la main et qu’au Burkina Faso et au Zimbabwe, le "Beau Blaise" et  "Comrade Bob" ont été stoppés dans leurs élans, Paul Biya, lui, rempile et le Cameroun acquiesce ». Plus sérieusement le journal tente de comprendre. « Il serait trop facile d'attribuer la mainmise quasi-absolue du président Paul Biya au seul facteur de la fraude électorale. » Trop facile aussi d'y voir la simple conséquence de la résignation des Camerounais. Non pour ledjely, la faute retombe sur les élites du pays, qu'elles soient intellectuelle, économiques ou politiques, « elles ont renoncé à leur mission », « sous le prétexte d’un "pragmatisme" à la mode, l’élite camerounaise se convainc et s’efforce de convaincre la populace que le changement est de l’ordre de l’impossible. »

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