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Chronique des matières premières

A quand la fin du charbon?

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C'est le principal accusé des scientifiques du GIEC : le charbon. Pour limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique, les experts climat des Nations unies préconisent de diminuer la consommation de charbon de 60% d'ici 2030. Un objectif qui paraît inatteignable, et pourtant...

Dans le district de Dhanbad, dans l'État de Jharkhand en Inde où la consommation de charbon continue de grimper.
Dans le district de Dhanbad, dans l'État de Jharkhand en Inde où la consommation de charbon continue de grimper. ©Sanjib DUTTA/AFP
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Faire chuter de 60% la consommation de charbon en une décennie pour maintenir la hausse des températures à 1,5 degré. L'impératif des experts du GIEC est très ambitieux et a priori impossible à réaliser. Le charbon a repris du poil de la bête l'an dernier, la consommation a augmenté de près d'1% après trois ans de déclin. Le désamour de l'Europe et des États-Unis (qui brûlent moins de charbon, même s'ils en produisent plus, encouragés par Donald Trump), est plus que compensé par une demande plus forte de la Russie, de la Chine et de l'Inde en 2017.

Pour l'avenir, la demande de la Chine est amenée à décroître légèrement dans les trois ans qui viennent, avec la fermeture progressive des centrales électriques à charbon chinoises, entrevoient les analystes de Global Data. Mais la consommation indienne, elle, devrait continuer à grimper.

Solaire et éolien moins chers que le charbon

C'est la thèse généralement admise : la consommation de charbon, croissante en Asie empêchera d'atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2. Même les plus optimistes voient la demande mondiale de charbon continuer de progresser au minimum de 10% d'ici 2030. Pourtant, dans un Etat favorable au charbon s'il en est, l'Australie, qui tire 70% de son électricité du charbon, les scientifiques ont réussi à modéliser un déclin phénoménal de la consommation de cette énergie fossile d'ici 2030 : moins 70% !

Ils ont juste prolongé la tendance à la baisse des prix des énergies éoliennes et solaires, et son corollaire : la chute des prix de gros de l'électricité. Cette chute des prix de gros menace déjà la rentabilité des centrales au charbon. Il faudra envisager de les arrêter pour éviter trop de pertes, il faut bien payer le combustible, le charbon. Ce passage d’une activité de base à une activité de pointe fragilisera les infrastructures, estiment les universitaires, et devrait diminuer la durée de vie des centrales thermiques de dix ans. Un mauvais point pour décider les investisseurs.

A ce compte-là, extrapole un analyste de Bloomberg, la Chine pourrait voir s'effondrer de 40% la consommation de charbon destinée à fabriquer de l'électricité d’ici 2030. Sans compter l’augmentation des taxes et des quotas carbone, de plus en plus dissuasifs.

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