Accéder au contenu principal
Revue de presse Afrique

A la Une: un pénalty contesté au Cameroun

Publié le :

Maurice Kamto, en 2008, alors ministre délégué de la Justice.
Maurice Kamto, en 2008, alors ministre délégué de la Justice. AFP
Publicité

« J’ai reçu mission de tirer le pénalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué » : une déclaration qui fait polémique au Cameroun, 24 heures après l’élection présidentielle de dimanche. Déclaration du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto qui estime donc avoir remporté le scrutin et ainsi détrôné le sortant, Paul Biya.

Aussitôt, avalanche de réactions du pouvoir en place. Des réactions rapportées notamment par le site d’informations Cameroon Info.

Pour le ministre de la Communication, Issa Tchiroma, « le candidat Kamto s’est volontairement mis en marge des institutions et remet en cause notre stabilité. »

« Le RDPC et ses alliés expriment leur indignation face à ces déclarations irresponsables, séditieuses et sans fondement », affirme Jean Nkuete, le secrétaire général du RDPC, le parti au pouvoir.

Et puis, même au sein de l’opposition, des voix s’élèvent pour fustiger la démarche de Maurice Kamto, comme celle de Garga Haman Adji, candidat également à la présidentielle : « Maurice Kamto est le président, dit-il, non pas de la République, mais des réseaux sociaux. »

Déclaration « tonitruante »

Jeune Afrique pour sa part s’interroge sur la démarche de Maurice Kamto : « s’il a dénoncé une "fraude massive" organisée par le parti au pouvoir, Maurice Kamto n’a rien dit de plus. De quels résultats dispose-t-il ? Combien de bureaux de vote ses équipes ont-elles analysé ? Quel type de fraude ont-elles pu observer ? Motus. Si l’un des cadres de la coalition affirme avoir récolté les procès-verbaux de "plus de 75% des bureaux", impossible de le confirmer. "Les équipes continuent de travailler", assure-t-il. Il faudra attendre "quelques jours" de plus et se contenter, pour le moment, de la déclaration tonitruante de Maurice Kamto, qui n’aura duré, en tout et pour tout, qu’un peu moins de huit minutes ! "Lors de la présidentielle de 1992, John Fru Ndi, le leader du Social Democratic Front, s’était fait voler la victoire en la revendiquant trop tard. Nous voulons apprendre de ces erreurs", explique un proche de la coalition. Kamto, constate Jeune Afrique, a donc pris les devants. »

« Carton rouge ! »

La presse ouest-africaine est tout aussi dubitative… « Du calme, Kamto ! », s’exclame Aujourd’hui à Ouaga. « Il affirme avoir marqué un "penalty historique". Mais qui a sifflé la faute ? Quid des résultats même officieux qui l’ont oint vainqueur ? Rien que pour cela, Maurice Kamto mérite un carton rouge. C’est une allégorie de mauvais goût que l’opposant à Paul Biya a évoquée en clamant sa victoire, 24 heures seulement après la fermeture des urnes. Qu’il incarne une nouvelle dynamique politique depuis qu’il a rompu les amarres avec le RDPC et Paul Biya, en 2011, dont il était le garde des sceaux, c’est un fait, mais qu’il soit élu face à son ex-mentor, ce serait un tsunami électoral. »

Penser à 2025…

En tout cas, cette péripétie n’inquiètera pas le président Biya, estime pour sa part le site d’information Camer. Le président Biya qui sera réélu sans problème, affirme Camer et cela pour deux raisons essentielles : « l’opposition camerounaise est « disloquée et gangrénée par des égos surdimensionnés. » Et de son côté, « le régime en place contrôle totalement l’appareillage électoral. »

Résultat, commente Camer, « la jeunesse camerounaise vivra encore pendant 7 ans sous le poids de la sorcellerie, de la condescendance, des sectes pernicieuses, de la gabegie financière, de la pauvreté et surtout sous le poids du chômage des jeunes […]. C’est donc le moment pour l’opposition, la vraie, conclut le site d’information camerounais, de commencer à penser à 2025. C’est maintenant qu’il faut se projeter et non attendre la dernière minute pour venir distraire les camerounais et assurer le règne du système en place ! »

En effet, renchérit Le Pays au Burkina, « il est temps, pour Paul Biya, de se remettre en cause. Car, ce qu’il n’a pas fait en 36 ans, on ne voit pas comment il pourrait le réussir en un mandat. Et s’il n’y prend garde, il risque de laisser à la postérité, un pays déchiré et un peuple divisé. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:29
  • 04:15
  • 04:23
  • 04:17
  • 04:17
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.