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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: l’extrême-droite aux portes du pouvoir au Brésil

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Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro. AFP/Fernando Souza
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« Coïncidence consternante, soupire La République des Pyrénées : au moment même où le GIEC publie un rapport alarmant sur le réchauffement climatique, enjoignant les dirigeants du monde à agir résolument avant qu’il ne soit trop tard, les électeurs d’un des plus vastes pays de la planète, abritant l’Amazonie véritable “poumon vert”, font un triomphe à Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite à la présidentielle, dont les préoccupations écologiques sont du même niveau que celles de Trump. »

Bolsonaro et Trump se rejoignent sur de nombreux points

« Ses idées extrémistes, son discours agressif séduisent de nombreux Brésiliens exaspérés par la corruption et la violence, relève Le Figaro. Mais effraient aussi nombre d’entre eux. Surtout certaines Brésiliennes qui ne lui pardonnent pas sa misogynie proclamée. Ce nostalgique des heures sombres de la dictature militaire a fait commerce de ses outrances, frayant son chemin dans la politique brésilienne à coups de provocations et de dérapages plus ou moins contrôlés. Souvent qualifié donc, de “Donald Trump tropical”, il est flatté de la comparaison et rêve d’être le “sauveur de la patrie” menacée par le communisme. »

Lors du premier tour de la présidentielle dimanche, surprise, poursuit Le Figaro… « Les électeurs brésiliens ont donné un grand coup de balai parmi les politiciens traditionnels et ont donc plébiscité Jair Bolsonaro qui voit la route de la présidence largement dégagée. Le populiste d’extrême droite a raté de peu son pari d’être élu dès le premier tour de la présidentielle, et affrontera Fernando Haddad, l’héritier de Lula, dans trois semaines. Il devance son challenger de 17 points, avec 46 % des voix contre 29 %. La corruption, la violence et la crise économique ont poussé les Brésiliens dans les bras du sulfureux capitaine de réserve. »

Fascinés par le « mythe »

Le quotidien Libération est parti à la rencontre des électeurs du candidat d’extrême droite.

« Ces derniers oscillent entre rejet du Parti des travailleurs et fascination pour celui qu’ils surnomment le “mythe”. » La correspondante du journal a ainsi rencontré « Marcelo, un avocat croisé dans les beaux quartiers. Pour lui, l’ancien militaire est un moindre mal. “Il n’est pas le candidat idéal, mais il faut empêcher le retour au pouvoir du Parti des travailleurs”, justifie-t-il. »

Adriana, cheffe d’entreprise, renchérit : « “le PT a ruiné le pays et pillé Petrobras”, le groupe pétrolier semi-public au centre d’un scandale de pots-de-vin dans lequel le parti de Lula a joué les protagonistes, même si aucune grande formation n’y échappe. »

Et puis, il y a aussi, poursuit Libération, « cette femme de ménage noire, Marta, qui appelle tendrement Bolsonaro “ma brute”. Ses sorties racistes, elle ne les prend pas au sérieux. “Les Noirs se posent tout le temps en victimes”, dit-elle. Marta, elle, croit dans la méritocratie et n’a jamais voté PT, “qui a repris d’une main ce qu’il a donné de l’autre”, à cause de la crise économique provoquée par les politiques de Dilma Rousseff. »

Enfin, Libération conclut avec Paulo, un militant de gauche : « “il y a certes un retour de bâton conservateur”, admet-il. “Mais que le PT ait cédé à son tour à la corruption politique a donné à la droite, et même au centre qui votait pour lui, une raison légitime de le détester. Sinon, on n’en serait pas là aujourd’hui”. »

Solution radicale…

C’est vrai, constate pour sa part Le Monde, « le triomphe de Jair Bolsonaro est réel. Son ascension, vertigineuse, irrationnelle, reflète à la fois ce vote “ras-le-bol” d’un pays exaspéré par ses élites, fatigué par douze années de pouvoir du PT, et nostalgique d’un passé fantasmé. […] Beaucoup ignorent l’essentiel du programme de l’ex-capitaine d’infanterie. Et la plupart négligent son profil phallocrate, raciste et homophobe, pour ne voir en lui que le représentant d’un ordre et d’une autorité perdus. […] Sauveur autoproclamé d’une patrie en danger, conclut Le Monde, Jair Bolsonaro est né sur les cendres fumantes d’une crise économique historique et d’une soif d’éthique provoquée par l’opération anticorruption “Lavage express”. Fatigués par l’oligarchie au pouvoir depuis des décennies, ne croyant plus aux institutions, les Brésiliens ont donc choisi une solution radicale. »

Enfin ce commentaire de La Presse de la Manche : « il y a toujours des Führer, des Duce, des Caudillo ou des Staline pour se rêver maîtres du monde. Ils n’aiment que les peuples esclaves de leur volonté, de leur furie, de leur mortelle folie. La nouvelle samba des fascistes brésiliens est une grande tromperie pour les plus modestes. Seuls les plus riches peuvent se réjouir… pour un temps. »

Philippe 2 attendu ce mardi

A la Une également, en France, le gouvernement Philippe 2 est attendu aujourd’hui…

« Une semaine après la démission surprise de Gérard Collomb qui a tout accéléré, Édouard Philippe devrait donner sa démission ce mardi, pointe Le Parisien, pour être renommé dans la foulée par Emmanuel Macron, et ensuite désigner la nouvelle équipe avec laquelle il compte redonner du souffle à sa majorité. Une gageure…, s’exclame le journal. Car le casse-tête auquel est confronté le duo Macron-Philippe dans cette séquence est de taille : trouver les hommes et les femmes qui sauront reprendre “le fil du récit macronien” qui s’est rompu ces derniers mois, tout en dosant les équilibres entre ministres “techno” et ministres “politiques”, profils de gauche et profils de droite. »

« Pour le chef de l’État, relève Paris-Normandie, il s’agit évidemment de retrouver de l’oxygène avec une équipe refondue dans laquelle les équilibres politiques seront observés à la loupe à huit mois à peine des échéances européennes. Pour le Premier ministre, l’enjeu est également de taille : remettre au travail un exécutif tourneboulé par la succession des départs et, parfois, les atermoiements face aux décisions à prendre, comme le prélèvement à la source. À l’heure où les syndicats veulent remobiliser et où apparaît au jour une très impopulaire réforme des retraites, l’heure est venue d’allumer les contre-feux. »

Mais attention, prévient L’Union, « si le Président et son Premier ministre ne réussissent pas à valider une équipe de choc, ce quinquennat sera plombé pour de bon. »

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