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Afrique économie

La filière cacao se mobilise contre la déforestation

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Comment lutter contre la déforestation liée au cacao en Côte d’Ivoire ? Depuis la révélation, il y a un an, de l’ampleur des dégâts, à savoir la disparition de 80 % des forêts du pays, dont des forêts classées, les industriels du chocolat et les pays d’origine se sont regroupés de manière inédite dans une « Initiative cacao et forêt » pour stopper la déforestation. Et ils viennent de la présenter à Paris.

Une plantation de cacao en Côte d'Ivoire.
Une plantation de cacao en Côte d'Ivoire. AFP/Sia Kambou
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Elle a fait le déplacement à Paris. Julienne Assoko Kouadio produit du cacao dans l’est de la Côte d’Ivoire et elle n’aime pas qu’on fasse porter aux planteurs la responsabilité de la déforestation. « Ce n’est pas les planteurs de cacao qui ont défriché les forêts, ce sont des gens qui sont venus d’ailleurs pour s’infiltrer dans les forêts classées de Côte d’Ivoire pendant la crise, pendant la guerre. »

Sur la question de la présence d’Ivoiriens, Julienne Assoko Kouadio réplique immédiatement : « Tu es là, tu as ta chose, et quelqu’un est en train de la prendre, toi tu fais quoi ? Tu vas en prendre ! Le gouvernement est là, le ministère de l’Agriculture est là. Ils savent maintenant, mais ils font quoi ? »

Nouveau code forestier

Les autorités ivoiriennes ont longtemps fermé les yeux, mais elles se sont décidées à agir. D’ici la fin de l’année, elles devraient présenter aux députés un nouveau code forestier, qui permettra selon Koffi Rodrigue Nguessan, directeur de la maîtrise de l’eau et de la modernisation des exploitations au ministère de l’Agriculture, de mieux surveiller les forêts classées.

« La technologie va faire son entrée telle que les images satellitaires qui seront beaucoup plus utilisées, il y a aussi des dispositions visant l’introduction des communautés locales dans la surveillance et dans la gestion des forêts », détaille-t-il.

Cartographie des plantations avec Nestlé

De Mars à Mondelez en passant par Barry Callebaut, Nestlé ou Cemoi, les industriels du chocolat, qui ne veulent plus être associés à la déforestation, sont moteurs dans l’« Initiative Initiative cacao et forêt ». Ils vont accompagner le gouvernement ivoirien, mais aussi les gouvernements ghanéen et colombien. C’est un partenariat, une première. Nestlé aidera la Côte d’Ivoire à cartographier les plantations de cacao. Jean-Manuel Bluet directeur du développement durable du géant suisse du chocolat.

« L’objectif est de finir la cartographie fin 2019 et l’idée, c’est de comparer ces cartes avec des cartes qui montrent les zones de front de la déforestation pour pouvoir accélérer la collaboration avec les autorités publiques et mettre en œuvre de façon commune des politiques d’arrêt de la déforestation. », explique-t-il.

Puis d’ajouter : « On est persuadé que la surveillance satellitaire va permettre de vérifier de façon concrète avec des moyens un peu modernes que les produits qu’on achète ne sont pas issus de zones où il y a de la déforestation ».

Droit de propriété des planteurs sur les arbres

Une stratégie qu’il faudra mettre en œuvre en même temps sur le caoutchouc et l’huile de palme, précise le représentant de Nestlé, toutes les matières premières produites sur un même territoire.

Enfin, pour encourager les cacaoculteurs à reforester leur verger, le nouveau Code forestier ivoirien offrira aux planteurs un droit de propriété sur les arbres plantés.

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