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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Macron, opération reconquête

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Le président Macron à Goyave (Antilles françaises).
Le président Macron à Goyave (Antilles françaises). REUTERS/Thomas Samson
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« Emmanuel Macron ne s’avoue pas vaincu, relève Libération. Plombé par un été calamiteux, il veut se refaire cet automne en démontrant qu’il se soucie d’abord du sort des plus fragiles et des plus démunis, ce qu’il estime avoir commencé à faire avec l’annonce de son "plan pauvreté". Tout le contraire du "président des riches". De jeudi à hier dimanche, de la Martinique à Saint-Barthélemy, sa tournée dans les Petites Antilles lui en a fourni une excellente occasion. »

En fait, analyse Les Echos, « le chef de l’Etat a entamé aux Antilles un travail de reconstruction de sa relation aux Français non pour changer de politique mais au contraire pour en accélérer les résultats. L’arrêt, le recul, le virage, l’accélération, aucune des tentatives passées pour relancer une machine gouvernementale grippée n’a démontré son efficacité. Emmanuel Macron tente un ré-embrayage, affirme le quotidien économique. Il ne change ni la direction ni le rythme de son action - "en aucun cas je ne changerai de politique", confie-t-il au JDD-. Mais il corrige la manière. […] Fin de la présidence verticale. Ce n’est pas la politique qui est en cause, mais sa relation aux Français, analyse Emmanuel Macron. Il faut de l’humilité pour le reconnaître, mais il faut beaucoup de temps pour le réparer… si c’est possible. »

Rompre avec « la parole rare » ?

Le Figaro embraye… « L’ambition de Macron de ne pas reculer sur le fond l’oblige à une inflexion dans le ton. Sa situation dans l’opinion ne lui permet pas d’être cru sur parole. Il n’a plus l’aura du guide de haute montagne capable d’entraîner derrière lui toute la cordée, des premiers aux derniers. Comme il les a déçus, c’est à lui de faire le premier pas pour renouer le fil. Et moins il voudra changer de cap, plus il devra donner des preuves tangibles de compréhension de "l’impatience" des Français. Paradoxe, pointe Le Figaro : pour obtenir d’eux la patience, il doit faire sienne leur impatience. Dans l’espoir d’un marché avec eux : je comprends votre exigence ; comprenez qu’il me faut aller au bout de ma démonstration. D’où ces marques d’empathie, de proximité, de désir de contact et d’écoute, pour corriger le sentiment de distance et d’arrogance qui s’est installé. Mais ce n’est là qu’un préalable. »

Alors, croit savoir La Voix du Nord, « Emmanuel Macron va probablement, dans un futur proche, prendre la parole devant les Français et rompre avec cette "parole rare". Elle ne convient en effet ni au quinquennat, qui fait du président de la République un Premier ministre, et qui accélère le temps politique. Ni à une époque de révolution technique, de grand chambardement dans les pratiques professionnelles et de consommation, qui nécessite des échanges entre gouvernants et gouvernés. Ni à un monde de crispations identitaires, qui morcellent les sociétés et divisent les nations. »

Le plus dur reste à faire…

Ça n’est pas gagné, estime L’Alsace, car « Emmanuel Macron est confronté à une double difficulté, personnelle et politique. En confondant parole directe et discours cassant, le chef de l’État a dilapidé son capital de sympathie. Les Français attendent de leur président un minimum d’empathie, pas des leçons assénées d’un ton professoral. Il faudra plus qu’une intervention télévisée pour redresser la cote de popularité du président. Politiquement ensuite, l’action de l’exécutif tarde à donner les résultats escomptés, alors que les Français, eux, sont sans cesse invités à consentir des efforts. Ils ne peuvent l’accepter, conclut L’Alsace, que s’ils ont l’impression d’une juste répartition. Ce n’est pas le cas. »

D’autant, souligne Le Parisien, que « le plus dur reste à faire : un peu plus de 500 jours après son accession à l’Elysée, Emmanuel Macron s’apprête en effet à lancer de nouvelles réformes majeures. Pas forcément de nature à améliorer sa cote de popularité. […] Comme le très explosif dossier de la réforme des retraites, mais aussi celui de l’assurance-chômage. Sans parler de la sensible question de la PMA, de la lutte contre le réchauffement climatique, et cette promesse de faire baisser le chômage à 7 % d’ici la fin du quinquennat. Sur ce dernier point, Emmanuel Macron sait qu’il sera jugé sur pièce, au risque de tomber dans le même piège que François Hollande, empêtré avec sa promesse d’"inversion de la courbe". »

« Trump-l’œil… »

Donald Trump, lui, a de bons résultats économiques, mais attention titre Libération, c’est une « reprise en Trump-l’œil ».

« Croissance, salaires, emploi… A première vue, les feux sont au vert pour le Président, à cinq semaines des élections de mi-mandat. Mais, affirme Libération, cette embellie cache des zones d’ombre. »

En effet, précise le journal, « la croissance de 3 % (prévue pour cette année) pourrait vite fléchir : en un an les recettes fiscales ont déjà chuté d’un tiers et le déficit budgétaire explose (-5 % du PIB). La dette publique dépasse les 106 % du PIB contre 68 % il y a dix ans. »

La bourse qui bat tous les records à New-York ? : « Un analyste, cité par le journal, résume : "Trump applique à merveille la théorie du ruissellement. Mais sa politique budgétaire et sa réforme fiscale ruissellent surtout entre les actionnaires des grands groupes et les 1 % les plus riches de la population". Et d’ajouter avec inquiétude : "A la moindre étincelle, ce pourrait être la panique après l’euphorie. Tôt ou tard, l’écart entre les cours de Bourse et l’économie réelle finira par se résorber via une chute du prix des actifs financiers…" »

Enfin, pointe encore Libération, « il y a certes l’augmentation des salaires de 3% en moyenne. Mais cette augmentation prend un tout autre relief lorsqu’on y ajoute un indicateur : celui de l’endettement des ménages. L’endettement des ménages, qui totalisait déjà 12.680 milliards de dollars à la veille de la crise des subprimes, vient de dépasser les 13.000 milliards de dollars. De quoi inquiéter sur de nouvelles bulles financières, comme celle de la dette automobile ou des prêts étudiants qui atteignent des records. Aujourd’hui, un jeune américain commence sa vie professionnelle avec une dette d’environ 30 000 dollars. »

Les indépendantistes catalans en panne

Enfin, « les indépendantistes catalans dans l’impasse » : c’est le grand titre du Figaro.

« Douze mois après le référendum d’autodétermination interdit, le camp séparatiste apparaît plus divisé que jamais et en mal de stratégie. » En effet, précise Le Figaro, « les pragmatiques veulent s’inscrire dans le temps long, reconnaissant que l’affaire n’était pas mûre. Les radicaux - dont l’entourage de Puigdemont - veulent jouer l’affrontement permanent. Tiraillés en tous sens, ils font du sur-place.

Madrid ne doit pas se contenter de se frotter les mains, estime Le Figaro. Cette panne stratégique des indépendantistes doit être mise à profit pour désamorcer les tensions. Le gouvernement central avait longtemps laissé la situation pourrir. Sans rien lâcher sur le principe de l’unité espagnole, des gestes peuvent être faits. »

Et Le Figaro de conclure : « pour l’heure, l’affaire se solde par un dégât d’image pour la Catalogne et pour l’Espagne. Que de temps et d’énergie perdus ! Qu’il s'agisse de la crise migratoire, du terrorisme islamiste ou de la pression unilatéraliste américaine, l’Europe a bien des défis à relever. Elle pourrait s’épargner ce genre de déchirements. »

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