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Autriche: friture sur la ligne entre l'Intérieur et la presse

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La coalition au pouvoir, alliance entre les conservateurs et l’extrême droite, est dans l’embarras depuis la divulgation, lundi, d’un courriel dans lequel le cabinet du ministre de l’Intérieur, Herbert Kickl, demande aux services de police de restreindre leur communication avec certains médias ...

Le ministre de l'Intérieur autrichien Herbert Kickl.
Le ministre de l'Intérieur autrichien Herbert Kickl. REUTERS/Leonhard Foeger
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Dans cet email, le ministère de l’Intérieur recommande aux différentes directions régionales de police de réduire « au minimum légal » leur communication avec les médias jugés « critiques ». Trois d’entre eux sont nommés dans le mail : Kurier, Falter et Der Standard, trois journaux de centre-gauche. Selon le ministère de l’Intérieur, ces médias traiteraient de manière « partiale » et « négative » de la police et du ministère. Dans ce mail interne, rendu public par les médias visés, le ministère de l’Intérieur conseille également aux policiers de communiquer davantage sur les délits sexuels, en particulier sur les actes commis dans l‘espace public et suggère, en outre, de donner la nationalité et le statut d’un délinquant présumé, s’il est demandeur d’asile par exemple.

Et depuis la divulgation de ce courriel, Isaure, beaucoup dénoncent une atteinte à la liberté d’informer ...

A commencer par Sebastian Kurz lui-même. Le chancelier a jugé « inacceptable » toute restriction de la liberté de la presse. « L’exclusion ou le boycott de certains médias ne doit pas exister en Autriche », a-t-il expliqué. Le SPÖ, le parti social-démocrate, demande à Sebastian Kurz d’agir désormais afin d’empêcher « une tentative d’"orbanisation" de l’Autriche », une expression en référence aux dérives du Premier ministre hongrois Viktor Orbàn.

Herbert Kickl, lui, s’est défendu avant-hier devant les députés autrichiens : le ministre de l’intérieur a expliqué qu’il n’était pas l’auteur direct de ce mail et a évoqué une maladresse de communication. Mais l’opposition rappelle qu’il n’en est pas à son coup d’essai. Cet été, Herbert Kickl avait déjà critiqué « certains médias » qui, selon lui, « s'efforcent de révéler des choses qui sont classées secrètes et qui ne sont pas réellement destinées au public. » Les rédacteurs en chef de 5 grands journaux autrichiens avaient alors dénoncé, dans leurs éditoriaux, une menace à la liberté de la presse.

La divulgation de ce courriel intervient alors que le ministre de l’Intérieur Herbert Kickl est déjà très critiqué pour sa gestion du renseignement intérieur...

Depuis début septembre, une commission d’enquête parlementaire tente de faire la lumière sur une perquisition controversée, menée en février dernier au siège des services de renseignement, à Vienne. Et sur le rôle qu’a joué Herbert Kickl. Car cette perquisition, ordonnée dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds, aurait en réalité abouti à la saisie de documents sensibles liés à la lutte contre l'extrémisme de droite. Une partie des perquisitions a d’ailleurs été déclarée irrégulière par la justice, faute d'avoir respecté les procédures.

Toutes ces affaires s’accumulent et aujourd’hui l’opposition s’inquiète ouvertement des manœuvres du ministre de l’Intérieur. Inquiétude résumée en ces termes par la cheffe du parti libéral Neos : « Herbert Kickl est devenu un véritable danger, il est temps qu’il démissionne ».

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