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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Politis, une semaine après la Marche pour le climat

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Capture d'écran de la page de garde du site internet de Politis.
Capture d'écran de la page de garde du site internet de Politis. politis.fr
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Vous en avez peut-être déjà entendu parler. Cet appel, c'est une phrase, un souhait : « Nous voulons des coquelicots. » Quarante associations dont Greenpeace, des journaux - Politis donc - et autres défenseurs de l'environnement demandent l'interdiction immédiate de tous les pesticides de synthèse en France.

Alors, pourquoi cette référence aux coquelicots ? Parce que cette fleur rouge qui se plaisait à égayer les immenses étendues de blé a quasiment disparu ces 30 dernières années, balayée par l'usage intensif de produits chimiques dans l'agriculture.

Trois décennies qui correspondent également à la chute de 80% du nombre d’insectes volants en France, explique le magazine. « Un écroulement qui coïncide avec le début de l'utilisation des insecticides néonicotinoïdes ». Ces produits baptisés « tueur d'abeilles » viennent tout juste d'être interdits en France.

Mais le mal est déjà fait, poursuit Politis qui expose l'effet domino : sans les insectes, leurs prédateurs, chauve-souris ou oiseaux, disparaissent, en particulier dans les zones agricoles. Pire, l'utilisation de ces produits phytosanitaires destructeurs s'intensifie et s'étend : 66 000 tonnes de pesticides utilisées en France en 2016 contre 56 000 cinq ans plus tôt.

Voilà pour la situation. Pour le versant action, Politis donne la parole au président de l'association Sauvons les coquelicots. Fabrice Nicolino espère réunir 5 millions de Français autour de cet appel. Mais il ne s'agit pas seulement d'une signature, les défenseurs des coquelicots sont appelés à multiplier les événements partout dans le pays pour sensibiliser encore plus largement.

« Un soulèvement pacifique » selon Fabrice Nicolino, qui espère ensuite « trouver une répercussion mondiale ». « Veut-on se résigner à n'avoir bientôt plus dans le ciel que des pigeons et quelques drones ? », s'interroge celui qui est aussi journaliste chez Charlie Hebdo. « C'est un pari sur l'état de santé de la démocratie française. » Et on serait tenté d'ajouter sur l'état de santé des Français.

Honneur aux images également cette semaine avec deux très beaux reportages photo.

Celui tout d'abord signé Léa Colombo, dans Le Monde Magazine. La photographe sud-africaine s'est rendue dans la ville de Koovagam, en Inde, où chaque année pendant près de trois semaines, les transgenres du pays se retrouvent pour célébrer Aravan, la divinité protégeant cette communauté souvent ostracisée et harcelée par la police, explique Le Monde.

Résultat des photos en clair obscur, où Lea Colombo fait alterner couleurs vives et froides, scènes de liesse et attitudes réservées. Mais une même dévotion pour Aravan, un héros de l'épopée du Mahabarata, que le dieu Krishna épouse en prenant la forme d'une femme après que le guerrier a accepté de se sacrifier pour lui.

Ce conte, les transgenres indiens en ont fait leur symbole pour « revendiquer une place dans la société », poursuit Le Monde, « place que la récente dépénalisation de l'homosexualité ne leur donnera pas forcément ».

L'autre reportage qui a attiré notre attention est dans Society et il se déroule en Irak.

Il est signé du photographe Mark Edward Harris, qui s'est fait une spécialité d'explorer les pays que George W. Bush qualifiait en 2002 d'« axe du mal ». Après la Corée du Nord et l'Iran, il s'est rendu en Irak. Un Irak où la vague Etat islamique s'est retirée, dans les zones kurdes et yézidies notamment.

Mark Edward Harris en voit les stigmates mais se penche surtout sur la vie qui a repris son cours. Des jeunes filles naviguent ainsi sur un bateau gonflable au pied d'une cascade, de vieux Kurdes jouent aux dominos, une petite fille est plongée dans la contemplation infinie d'un congélateur que l'on devine rempli de glaces et autres sorbets. Bref, le quotidien, à quelques dizaines de kilomètres de Mossoul, un an après la reconquête de la région par les forces irakiennes.

Society consacre également un long article à la tante d'Alan Kurdi, ce petit garçon syrien dont la photo du cadavre échoué sur une plage de Turquie avait marqué les esprits il y a trois ans.

Et sa tante Tima vit dans la culpabilité depuis. C'est elle qui avait avancé l'argent à son frère Abdullah, pour qu'il puisse payer, pour lui et sa famille, la traversée vers la Grèce. Le bateau chavire un matin de septembre 2015, et Alan, son frère Ghalib et sa mère Rehanna se noient. Seul Abdullah survit miraculeusement.

Tima raconte l'histoire de son frère, forcé de fuir vers la Turquie après avoir été torturé par des jihadistes. La vie misérable qu'il menait là-bas avec son épouse et ses deux enfants, le désir d'une existence plus digne. Installée à Vancouver, Tima tente de les faire venir au Canada, en vain. Ce sera donc l'Europe. Et le drame. Abdullah a donc survécu. Il s'est depuis installé à Erbil, dans le nord de l'Irak, et vit comme Tima avec les fantômes d'Alan, Ghalib et Rehanna.

Une question maintenant qu'évoquent Le Point et Challenge : peut-il y avoir un Brexit heureux ?

Et bien oui, c'est en tout cas le point de vue développé par le journaliste Marc Roche dans son livre Le Brexit va réussir, dont les deux magazines se font l'écho. Mais c'est un « yes » à l'humour british ; le correspondant du Point à Londres y dénonçant férocement le cynisme des dirigeants politiques britanniques et européens, tout comme celui des GAFAM (les Google, Amazon et autres Facebook), soutiens intéressés du Brexit.

« Bienvenue à Singapour sur Tamise », ironise ainsi Marc Roche, qui estime que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne va faire du pays l'un des plus grands paradis fiscaux au monde. Finies les règles plus ou moins contraignantes venues de Bruxelles, « welcome » aux fonds vautours, à l'argent sale et aux pirates du monde de la finance. Car même si certains sont déjà bien installés du côté de Mayfair, Canary Wharf et bien sûr dans la City, ils pourront cette fois y prendre leurs aises.

Et de détailler comment le Brexit a été instrumentalisé aussi bien par ses partisans que par certaines figures du « Remain », le camp du maintien. Bref, « le divorce pourrait bien être libérateur », comme le titre Challenges, Le Point consacrant de son côté un article sur la guérilla que se livrent la France et l'Allemagne pour tenter de récupérer les quelques activités qui quitteront le futur Las Vegas fiscal pour rejoindre les contrées moins sulfurusses - sulfureuses pardon - de l'Europe continentale.

Et puis, cette affaire « croquignolesque » dévoilée par Le JDD.

Des mugs destinés à être vendus par la boutique en ligne de l’Elysée avaient un petit problème : estampillés « porcelaine de Limoges », ils n’étaient ni fabriqués ni décorés dans la préfecture de Haute-Vienne. Or, depuis l’an dernier, c’est un label Indication géographique protégée, explique Le Journal du dimanche.

Le fournisseur a donc dû remballer ses tasses et renvoyer une nouvelle fournée estampillée cette fois « porcelaine française ». Mais l’Union des fabricants de porcelaine de Limoges a de gros doutes sur leur lieu de fabrication. Selon lui, « il y a bien longtemps qu'aucun porcelainier ne fabrique plus de mugs. Le produit revient trop cher, ne se vend pas. La plupart sont aujourd'hui fabriqués en Asie. » Ce qui ne serait pas trop compatible avec le « Made in France » revendiqué par la boutique élyséenne.

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