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Bonjour l'Europe

La Hongrie dans la ligne de mire de l'UE

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L' Union européenne débat aujourd’hui à Strasbourg des violations des valeurs de la communauté européenne par la Hongrie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban prendra la parole. Le débat sera suivi d’un vote, demain, sur un éventuel déclenchement de l’article 7 du traité de Lisbonne. Ce qui pourrait priver la Hongrie de son droit de vote dans les instances européennes. Le parti populaire européen (conservateur), première formation du parlement européen, a longtemps soutenu Viktor Orban, malgré l’adoption de lois jugées liberticides, mais cette position serait sur le point de changer.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban. AFP/Marco Bertorello
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Le malaise est perceptible sur les bancs des conservateurs européens, car il est clair qu’un régime autoritaire est en train de s’installer en Hongrie. Un rapport récent, rédigé à la demande du parlement, par l’eurodéputée Judith Sargentini, décrit la grave détérioration de l’Etat de droit en Hongrie. La Cour constitutionnelle a été privée de presque toutes ses compétences. Les ONG sont harcelées et criminalisées, comme en Russie. La liberté de l’enseignement et la liberté de la presse sont en péril, car non seulement les médias publics sont à la botte du gouvernement, mais le clan de Viktor Orban a fait main basse sur 90% des médias privés, sans parler de la corruption effrénée au plus haut niveau de l’Etat.
Ce rapport ayant été adopté à la majorité par une Commission du Parlement européen, ce dernier doit voter sur la question. Le Parlement ne peut pas lui-même initier l’article 7 : demain il votera pour recommander, ou non, à l’exécutif européen de le faire.

L’article 7, ou l’« arme atomique »

L’article 7 a été déclenché pour la première fois en décembre dernier par la Commission européenne contre la Pologne. Mais la Commission a donné des délais à la Pologne et finalement 7 mois plus tard, rien ne se passe. Cette procédure, très longue, a peu de chances d’aboutir. Si demain le parlement européen recommande à la Commission de déclencher l’article 7, il faudra ensuite que tous les Etats membres votent à l’unanimité pour priver la Hongrie de son droit de vote. Or la Pologne, qui soutient la Hongrie, a toujours dit qu’elle voterait non. L’article 7 est alors impossible à appliquer, mais le lancement de cette procédure serait tout de même une gifle symbolique pour Viktor Orban.

Orban pas certain de l’issue du scrutin

Depuis quelques jours, l’entourage du Premier ministre hongrois répète que si les eurodéputés votent contre la Hongrie, cela voudra dire que le vote a été manipulé, signe que Viktor Orban n’est pas sûr de l’issue du scrutin. Pendant ce temps, il y a des tractations en coulisses. Le chef du PPE, Manfred Weber, aurait téléphoné à Orban pour lui demander de retirer deux lois : celle qui criminalise les ONG, et celle qui vise à bannir de Budapest l’université d’Europe centrale, fondée par George Soros. En échange, Weber aurait assuré Orban de son soutien. Finalement les cartes sont dans les mains du Premier ministre hongrois. Il a toujours su tirer son épingle du jeu en évitant la confrontation au dernier moment. Et puis les élections européennes ont lieu au printemps prochain. Pour optimiser ses chances, le PPE a intérêt à garder les députés du parti d’Orban dans ses rangs. Et cela, c’est un facteur qui joue en faveur du Premier ministre hongrois.

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