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Afrique économie

Congo-Brazzaville: la ceinture maraîchère de Talangaï menacée

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La ceinture maraîchère de Talangaï, du nom du sixième arrondissement de Brazzaville, étouffe sous le béton. Cette zone maraichère qui fut autrefois l'une des plus importantes pour l'alimentation de la capitale congolaise en légumes, a perdu près des trois quarts de sa surface exploitable à cause des expropriations et des travaux d'aménagement. Les 400 maraîchers qui y vivent demandent à l'Etat de leur trouver un autre site.

La ceinture maraîchère de Talangaï, à Brazzaville.
La ceinture maraîchère de Talangaï, à Brazzaville. RFI/Loïcia Martial
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« Ici dans cette ceinture nous trouvons du haricot ; de l’autre côté j’ai cellérier, de la ciboule, de la marante, des épinards : on a presque toutes les variétés que les consommateurs congolais peuvent chercher », explique le premier responsable des maraîchers.

Ces variétés de cultures que Sylvain Ndaki, président de la coopérative des maraîchers de Talangaï, cite pêle-mêle n’ont plus d’espace pour pousser. Vue des airs, la ceinture maraîchère de Talangaï au nord de Brazzaville ressemble à un petit point vert perdu au milieu de deux échangeurs, d’une double voie, d’un gymnase et des maisons d’habitation des particuliers.

L'inquiétude des maraîchers

Les maraîchers sont convaincus que cette ceinture va disparaître un jour et demandent à l’Etat de penser à leur avenir.

« Maintenant nous avons un peu des difficultés au niveau de l’espace. Nous sommes au nombre de 400 et quelques maraîchers et l’espace ne répond pas. Voilà pourquoi on demande à l’Etat s’il a la possibilité de nous acheter encore une terre quelque part, qu’il le fasse. Parce que nous savons qu’ici c’est un endroit où il y a plein de projets et nous ne pouvons pas nous opposer aux projets de l’Etat. Nous sommes même d’accord pour que notre ville soit métamorphosée. Mais, avant que cela n’arrive si l’Etat peut nous chercher d’autres terrains je crois que nous allons faire mieux que ce que nous faisons aujourd’hui. », affirme M. Ndaki.

Manque d'espace pour les cultures

Accroupi devant une planche de ciboules César Bassoumba enlève les petites herbes sauvages qui poussent aux alentours. Mais, l’espace qui lui revient ne lui permet plus de semer et récolter grand-chose :

« Si on avait de l’espace on produirait plus. Donc, pour nous l’espace ne convient pas. Vraiment c’est comme nous évoluons abandonnés à nous-mêmes », se lamente César.

La ceinture maraîchère de Talangaï a été créée en 1964. Elle s’étendait de la rivière KéléKélé au fleuve Congo sur une superficie estimée à 4 kilomètres selon les maraîchers. Les expropriations, l’action des propriétaires fonciers et les travaux d’aménagement ont bien grignoté son espace.

Une situation « regrettable »

Aujourd’hui, elle ne dispose que de quelques centaines de mètres carrés au grand regret de Mermans Babounga, secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs.

« C’est regrettable pour les maraîchers dans la mesure où ils se nourrissaient de cette activité. S’il n’y avait pas ces localités qui sont autour de Brazzaville pour alimenter le marché de la capitale en légumes il serait difficile pour les consommateurs de s’approvisionner régulièrement en légumes », démontre amèrement M. Babounga.

Sur le site les maraîchers font aussi face à une terre dure ; aux problèmes d’approvisionnement en eau de qualité et d’accès à un outil performant de travail.

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