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Les grandes voix de l'Afrique

Albert Memmi: cartes sur table

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« J'ai entrepris cet inventaire de la condition du colonisé d'abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes. Ce que j'avais décrit était le lot d'une multitude d'hommes à travers le monde. Je découvrais du même coup, en somme, que tous les colonisés se ressemblaient ; je devais constater par la suite que tous les opprimés se ressemblaient en quelque mesure. »Aujourd’hui dans les grandes voix de la littérature africaine, Albert Memmi, juif franco-tunisien, auteur de portrait du colonisateur et portrait du colonisé, un essai constitué de deux parties publié en mai 1957.

Couverture «Le racisme», d'Albert Memmi.
Couverture «Le racisme», d'Albert Memmi. Editions Idées/Gallimard
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Né à Tunis en 1920, dans une famille juive arabophone, Albert Memmi est essayiste et romancier. Il fait des études de philosophie à Alger puis à Paris. En 1943, il est incarcéré dans un camp de travail en Tunisie. Juif de Tunisie, Albert Memmi vit au contact des colonisateurs aussi bien que les colonisés, dans une Tunisie agitée par l’idée que l'indépendance des colonies est inéluctable. Situation qui comporte des risques, d’autant que son œuvre littéraire est de tout premier plan.

Albert Memmi est formé par l'école française, d'abord au Lycée Carnot de Tunis, puis à l'Université d'Alger, où il étudie la philosophie, et enfin à La Sorbonne. Memmi se trouve au carrefour de trois cultures et construit son œuvre sur la difficulté de trouver un équilibre entre Orient et Occident. En 1953, il publie son premier roman largement autobiographique, La Statue de sel, avec une préface d'Albert Camus. En 1955, sort Agar. Mais, c’est en 1957 qu’il publie son ouvrage emblématique, Portrait du Colonisé précédé de Portrait du Colonisateur, un essai en deux parties qui range son auteur comme un soutien aux mouvements indépendantistes.

« Je ne suis pas un écrivain ou un penseur qui cache une partie de sa réalité, et c’est l’un de mes combats permanents ». Cette habitude de mettre cartes sur table devant les amis et devant les lecteurs a conduit Albert Memmi à écrire des ouvrages qui sont devenus des classiques de la littérature maghrébine francophone. Portrait d'un Juif en 1962, de L'Homme dominé en 1968, de La Dépendance en 1979 et du Racisme en 1994. C’est dans ce livre Le racisme, qu’Albert Memmi développe le concept d'hétérophobie : « Le refus d’autrui au nom de n’importe quelle différence ». Ce terme désigne la peur diffuse et agressive d'autrui pouvant se transformer en violence physique. Le racisme est une expression particulière de l'hétérophobie.

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