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Le filtre à eau ultime est en graphène (Rediffusion)

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Des chercheurs australiens ont mis au point un système de filtration avec un dérivé du graphène capable de purifier directement n’importe quelle eau saumâtre ou contaminée par des polluants. Leur procédé se révèle plus efficace et plus économe en énergie que celui employé par les filtres traditionnels. Une innovation qui, selon les scientifiques, permettrait de résoudre certains problèmes liés à la pénurie d’eau potable dans le monde.

Le graphène est un cristal bidimensionnel carbone dont l'empilement constitue le graphite.
Le graphène est un cristal bidimensionnel carbone dont l'empilement constitue le graphite. Domaine public
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Malgré des progrès indéniables depuis 1990, réalisés par les gouvernements, les ONG avec le soutien des Nations unies, plus de 2 milliards d’êtres humains ne disposeraient pas actuellement d’un accès à l’eau potable. 90% de ces personnes vivent principalement dans des régions rurales ou enclavées, mais le problème prendrait bientôt une ampleur inédite, selon les spécialistes du climat. Les pénuries d’eau potable guettent cette fois de grandes mégalopoles. Première victime de cette crise de l’eau inquiétante, la ville sud-africaine du Cap, dont les autorités prévoient de fermer les robinets et de faire des distributions de rations d’eau à ses habitants, vers le 12 avril 2018.

Améliorer l’accès à une eau sans danger pour la santé humaine est le défi qu’a relevé une équipe de scientifiques australiens. Ils ont élaboré un filtre qui serait capable de retenir 99% du sel contenu dans l’eau de mer ainsi que la plupart des impuretés et des polluants industriels ou ceux rejetés par les particuliers dans l’environnement. Leur procédé repose sur une forme particulière du graphène, qui est, pour mémoire, un cristal de carbone bidimensionnel, c'est-à-dire de l’épaisseur d’un atome formant un assemblage microscopique de motifs hexagonaux.

Ce matériau aux propriétés étonnantes a la particularité d’être hydrophobe, en repoussant l’eau, mais présentant l’énorme défaut d’être d’un coût de fabrication exorbitant. Les scientifiques australiens ont mis au point une méthode qui permet facilement d’obtenir l’équivalent du graphène à partir d’huile de soja, une substance peu coûteuse et renouvelable. Ce GraphAir, ainsi nommé par les chercheurs, se présente sous la forme d’un film très fin. En recouvrant la membrane des appareils de filtration classiques vendus sur le marché, le dispositif, en un seul passage, purifie n’importe quelle eau saumâtre ou polluée.

Après de multiples tests avec les eaux hautement polluées du port de Sydney, le système ne s’est jamais encrassé, indiquent les chercheurs qui ont publié leurs résultats dans la revue Nature. « Ce filtre peut remplacer tous les processus complexes, chronophages et en plusieurs étapes utilisés actuellement par les particuliers ou les industries de l’eau », concluent les scientifiques qui espèrent entreprendre leurs premiers essais des filtres GraphAir en condition réelle dès l’année prochaine dans des régions du monde où jamais plus il ne pleut. Des pays de la soif qui ont besoin en urgence de cette innovation.

Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

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