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Afrique économie

L'émergence des assurances agricoles en Afrique de l'Ouest

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S'assurer contre les mauvaises récoltes, ce n'est plus l'apanage des paysans des pays riches. En Afrique, où la variabilité des pluies s'accroît, les projets d'assurances agricoles se multiplient, y compris pour les petits agriculteurs. Mais elles ont encore besoin du soutien des institutions de microfinance ou des États.

Des ouvrières agricoles dans une rizière du Sénégal.
Des ouvrières agricoles dans une rizière du Sénégal. Getty Images/Christian Aslund
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Assurer sa récolte contre la sécheresse, c'est désormais possible en Afrique de l'Ouest. Anne Durez est ancienne courtier-conseil chez Planet Guarantee. Le micro-assureur a vendu 120 000 contrats depuis 2010.

Pour assurer le maïs au Mali, le maïs et le coton au Burkina Faso et au Bénin, mais aussi l'arachide, le mil, le sorgho et le riz au Sénégal. « L'idée c'est d'avoir des données de rendement ou des données météorologiques, sur plusieurs années la plupart du temps, qui permettent de savoir à quel moment, s'il y a trop peu de pluie, la production est moins bonne et l'agriculteur perd des revenus. »

Savoir qu'il ne perdra pas de revenu en cas de sécheresse permet à l'agriculteur d'investir, c'est le pari de l'assurance agricole en Afrique. Encore faut-il que les indices soient fiables, ce qui n'est pas toujours le cas, et que l'agriculteur puisse payer la prime d'assurance; 18 euros en moyenne par hectare et par campagne chez Planet Guarantee. C'est trop pour un petit agriculteur du Niger, estime Cheikh Kane, il est expert des services climatiques à la Croix rouge. « Il y a eu des études qui ont regardé dans le cas du Niger et considéré que ça ne marchait pas. Les paysans n'étaient pas prêts à payer davantage pour assurer leur petite ferme ou leur petit business. Il fallait être plus gros que ça : ou une coopérative ou, mieux, une structure para-étatique, ou une structure privée plus importante. »

Sans aide, l'assurance agricole n'est pas toujours accessible, reconnaît Lena Weingärtner, de l'Overseas Development Institute. « C'est une méthode de gestion des risques qui marche pour certains producteurs, mais pas pour tout le monde. Si tu as l'argent pour payer la prime au moment où il faut la payer, avant la saison des pluies. Il y a des initiatives qui travaillent avec des organisations paysannes : des coopératives ou des institutions de micro-finances, qui ont déjà une relation avec les agriculteurs parce qu'ils viennent pour prendre un crédit agricole ou pour avoir accès à des intrants et on utilise ces canaux-là pour rendre le produit plus accessible. »

Les organisations de microfinances incluent peu à peu l'assurance récolte dans leur prêt, elles y ont d'ailleurs intérêt pour être remboursées même en cas d'aléa climatique.

La participation des États à l'effort des agriculteurs est également décisive. Exemplaire, le Sénégal subventionne la prime d'assurance récolte à hauteur de 50%.

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