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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: à Gênes, la stupeur laisse place à l'indignation

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Une photo du viaduc effondré le 15 août 2018, au lendemain du terrible accident.
Une photo du viaduc effondré le 15 août 2018, au lendemain du terrible accident. AFP/Piero Cruciatti
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Une question est d’ailleurs en Une de Libération : « A qui la faute ? ».

Question simple dans sa forme. Mais y répondre, quelques jours seulement après le drame, paraît difficile, voire même imprudent. Et pourtant, explique Libération, « plutôt que de jouer l’apaisement », l’exécutif populiste italien n’a pas hésité à rapidement désigner les fautifs selon lui. « Le ministre des Transports du Mouvement 5 Etoiles, Danilo Toninelli, a immédiatement pointé du doigt des problèmes de maintenance du pont ».

Même accusation du côté du vice-premier ministre Luigi Di Maio. Pour lui, « les responsables ont un nom et un prénom, et ce sont Autostrade per l’Italia », c’est-à-dire la société italienne des autoroutes. Résultat : « Sans même attendre les conclusions des enquêtes techniques et judiciaires, nous dit Le Figaro, le gouvernement a pris la mesure de l’émotion populaire […] et annoncé que la concession accordée à la société privée Autostrade serait immédiatement révoquée ».

Mais ce drame de Gênes, peut-il s’expliquer uniquement par des manquements d’une société privée en particulier ?

La Croix préfère analyser la situation de manière plus globale : « L’accident de Gênes renvoie à la question de la faiblesse de la puissance publique en Italie, et au manque d’investissement dans les infrastructures. »

L’Humanité note que, « depuis des décennies, les scandales se multiplient dans la péninsule italienne : matériaux de construction au rabais, normes antisismiques bafouées, corruption dans les marchés de travaux publics, infiltration du secteur du bâtiment par la Mafia, détournements de subventions ».

Pour Le Journal de la Haute-Marne, « on ne peut imputer à l’actuel gouvernement la responsabilité de la tragédie. Il n’est aux affaires que depuis deux mois ». Le quotidien régional remarque tout de même que « les discours font apparaître des divergences de fond ». « Le Mouvement 5 Etoiles est viscéralement contre toute politique de grands travaux. La Ligue, elle, y est plus que favorable. » « La rupture du viaduc de Gênes pourrait bien faire apparaître des fissures dans la coalition gouvernementale. »

Cette catastrophe survenue en Italie, questionne également sur la sécurité des infrastructures en France. « La France s’interroge sur ses ponts », selon Sud-Ouest. Et à ce propos, un rapport sur l’état du réseau routier national non concédé a été récemment réalisé, comme nous l’apprend par exemple Le Parisien. Il serait sûrement passé inaperçu sans le drame de Gênes, mais il prend désormais une tout autre dimension.

Commandé par le ministère des Transports, cet audit, dont la synthèse a été rendue publique en juillet, n’est guère rassurant. D’après Le Parisien, les auteurs du rapport « relèvent la forte dégradation du réseau et insistent sur l’état des viaducs ». « Sur les 12 000 ponts que compte le réseau, un tiers nécessite des réparations»

Le plus souvent « il s’agit de petites réparations afin de prévenir l’apparition de dégradations structurelles ». Mais, « dans 7 % des cas, les dommages sont plus sérieux, présentant à terme un risque d’effondrement ».

840 ponts seraient ainsi concernés. La Voix du Nord évalue les « besoins en dépenses d’entretien à 1 milliard 300 mille euros par an ».

Une loi de programmation pour l’entretien de ce patrimoine doit être présentée à la rentrée. Mais, toujours selon La Voix du Nord, « l’Etat étant endetté, il faudra donc choisir entre plus de dettes, ou procéder à des économies ailleurs, ce qui ajoute à la quadrature du cercle que devra résoudre le prochain budget. »

Les journaux reviennent également sur ce scandale de pédophilie dans l’Eglise catholique, révélé en Pennsylvanie aux Etats-Unis. C’est « le grand déballage » pour La Charente Libre. Un grand jury populaire de Pennsylvanie a publié un rapport sur des affaires de pédophilie, impliquant 301 prêtres et plus d’un millier de victimes. L’objectif de ce rapport selon Le Monde : « mettre en évidence un phénomène qui n’était pas marginal, mais endémique ».

Le quotidien nous raconte qu’« au cours de deux années, des dizaines de victimes ont été interrogées, 500 000 pages de documents internes des diocèses concernés ont été examinées » pour aboutir à ce rapport « à mi-chemin entre un travail d’instruction et une étude historique qui remonte jusqu’aux années 1940 ». « Au-delà des cas individuels, nous dit Le Monde, le rapport accable l’Eglise catholique. »

Le grand jury accuse en effet l’Eglise « d’avoir caché ses méfaits dans des archives secrètes ». On apprend également dans Le Monde, que sur les plus de 300 prêtres mis en cause, seuls deux sont poursuivis par la justice. « Pour les autres les faits sont prescrits, ou les auteurs des faits sont morts. » « C’est une pierre lancée dans le jardin du Vatican », affirme La Charente Libre. « Le Pape avait promis de plaider pour une révision de la prescription [...]. Mais rien n’est venu », déplore le journal régional.

Pour La Charente Libre, l’équation est simple : « moins l’Eglise catholique agira, plus le grand déballage sera radical, précis, et redoutablement destructeur pour la réputation de l’institution ».

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