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Les grandes voix de l'Afrique

Jean Métellus: Ayti, le «pays haut et montagneux»

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Pour situer l’homme, il nous faut dresser une brève biographie de Jean Métellus. Nous allons le faire, un peu avec l’aide de l’auteur lui-même. « Mon nom, Métellus, est lié à la condition d’esclave. Les noms nègres, tous les noms haïtiens en tout cas, sont des noms qui ont été donnés par les propriétaires des plantations. Ce ne sont pas des noms africains puisqu’on les avait enlevés. Les «Métellus» sont aussi des esclaves, sans rapport avec les descendants d’un général romain. Je porte mon nom sans oublier d’où il vient », raconte le poète.

«Entretiens avec Jean Métellus», de Françoise Naudillon.
«Entretiens avec Jean Métellus», de Françoise Naudillon. Liber de vive voix
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Retenons seulement que Jean Métellus est né à Jacmel en 1937. Il passe une enfance qu’il qualifie lui-même d’heureuse à Jacmel, au milieu de quinze frères et sœurs. Son père dirigeait une boulangerie industrielle. À vingt ans, il devient professeur de mathématiques et de sciences naturelles. Arrive alors le régime de «Papa Doc», qui le pousse à l’exil. Il part pour Paris, où il étudie la médecine et se spécialise en neurologie et dans les troubles du langage, obtenant son doctorat en médecine en 1970. Puis un jour, le neurolinguiste devient poète vers l’âge de trente ans. «Je n’étais pas absolument conscient de ce que je faisais. Après, j’ai continué parce que je ne pouvais plus m’arrêter», explique le médecin-écrivain.

Poète, essayiste, romancier et dramaturge, Jean Métellus a obtenu plusieurs prix littéraires. Le Prix André Barré en 1982, le Prix de la Fondation Roland de Jouvenel en 1984. En 2006, le Grand Prix international Léopold Sédar Senghor de poésie de langue française.  En 2007, le Grand prix de poésie de la Société des gens de lettres. En 2010, le Prix international de Poésie francophone Benjamin Fondane.

 « Redonne à cette fumée qui brouillait les premières notes de ton chant
La vision sonore d’un avenir à construire. »

Ces vers résument le travail littéraire de cet athlète de l’écriture qu’est Jean Métellus. Il y a bien évidemment la très lointaine et très présente Afrique. Et il y a Haïti. Haïti à la présence obsédante.Bien sûr Haïti, c’est Papa Doc et tous les malheurs qu’on connaît, mais c’est d’abord la première île qui a aboli l’esclavage, grâce à deux hommes: Toussaint Louverture et son adjoint Dessalines.Ce sont deux nègres qui ont proclamé l’indépendance en août 1793. Haïti s’appelait à l’époque Saint-Domingue, appellation donnée par les Occidentaux. Le 1er janvier 1804, le pays a repris son nom, Ayti, nom indien retrouvé par Dessalines, qui signifie «pays haut et montagneux». Ce nom est aussi un hommage aux premiers occupants, des Indiens disparus. Une nation qui a été chantée dans la pièce Anacaona, une œuvre qui a fait date. Anacaona évoque le destin d'une reine haïtienne brûlée vive par les conquistadores espagnols.

 

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