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Reportage international

Les Afghans quittent l'Iran

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Conséquence inattendue de la crise économique et de la très forte dévaluation de la monnaie iranienne après la décision des États-Unis de sortir de l’accord nucléaire et de réimposer à partir du mois d’août, les travailleurs afghans ont commencé à quitter l’Iran massivement, car leur revenu n’est plus rentable.

Suite à la crise économique iranienne, les travailleurs afghans quittent l'Iran de leur propre gré pour rejoindre leurs familles.
Suite à la crise économique iranienne, les travailleurs afghans quittent l'Iran de leur propre gré pour rejoindre leurs familles. ATTA KENARE / AFP
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Le phénomène est nouveau. Tous les jours, quelque deux mille travailleurs afghans quittent l’Iran de leur propre gré.
La raison : la très forte dévaluation de la monnaie iranienne ces derniers mois qui s’est accélérés depuis la décision des États-Unis, début mai, de se retrier de l’accord nucléaire et de réimposer des sanctions économiques dures contre l’Iran. De nombreux Afghans venaient travailler en Iran pour envoyer de l’argent à leur famille restée en Afghanistan, mais la valeur du dollar a doublé par rapport au rial et leur salaire, mais aussi la hausse des prix ne leur permet plus de le faire.
Habib, un afghan d’une quarantaine d’années, est gardien d’immeuble dans un quartier chic du nord de Téhéran. Il vit en Iran depuis 12 ans avec sa femme et son fils, mais il estime que la situation est devenue désormais très difficile.

« Avant on gagnait bien. L’argent avait de la valeur. Nous étions satisfaits, mais aujourd’hui l’argent n’a plus de valeur. Nous sommes obligés de partir à l’étranger, soit en Turquie, soit retourner en Afghanistan. Pour cela, nous sommes obligés de quitter l’Iran. Autour de moi, beaucoup de gens sont partis. Dix à douze personnes d’une même famille sont parties. Beaucoup de célibataires sont partis et d’autres continuent à partir ces jours-ci. »

Selon les chiffres officiels, les travailleurs et les réfugiés afghans représentent environ deux millions de personnes. Ils travaillent essentiellement dans la construction et l’agriculture.
Bahram, un jeune travailler afghan de 27 ans gagne à peine 100 euros au taux du marché noir. Avant son salaire représentait plus 200 euros, ce qui lui permettait d’envoyer une partie à sa femme et son fils. Il pense quitter l’Iran dans les prochaines semaines...

« La situation est devenue très mauvaise. La monnaie a perdu beaucoup de sa valeur. Ce n’est plus rentable. Pour les Afghans, mais aussi les Iraniens eux-mêmes. Lorsqu’on se rend dans un magasin, on ne peut pas acheter les mêmes choses qu’avant. Pour nous les travailleurs afghans, c’est un grand malheur, on ne peut plus acheter de viande pour en manger. On est obligé de rentrer au pays. »

Si une partie des Afghans rentrent au pays, d’autres passent clandestinement la frontière pour aller en Turquie avec l’espoir d’aller un jour en Europe, comme l’explique Habib

« Ceux qui n’ont pas beaucoup d’argent restent en Turquie, ceux qui ont des économies restent cinq ou six mois en Turquie et vont ensuite en Europe, en Allemagne et dans d’autres pays européens. »

L’absence de ces travailleurs afghans va certainement affecter l’économie iranienne, mais le départ d’une partie de ces travailleurs vers la Turquie et l’Europe va aussi créer des problèmes aux pays du continent vert, qui cherchent à limiter l’arrivée des étrangers.

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