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Aujourd'hui l'économie

Les compagnies africaines à la conquête du ciel

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Le Ghana accueille en ce moment Routes Africa 2018, le rendez-vous annuel du transport aérien africain. Un forum où il est beaucoup question cette année de l’ouverture du ciel africain.

Un Boeing 737-700 éthiopien en 2017.
Un Boeing 737-700 éthiopien en 2017. AFP/Issouf Sanogo
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Le marché unique du transport aérien africain a été lancé en janvier par 23 pays membres de l’Union africaine. Cet horizon qui s’est soudainement élargi, c’est le grand espoir de l’aviation commerciale africaine et en même temps le grand défi à relever. Car tout est à faire ou presque, du côté des aéroports, des Etats, et bien sûr des compagnies locales. Le risque étant de voir les concurrentes étrangères les plus puissantes, celles du Golfe par exemple, s’engouffrer dans cette brèche.

Il y a 30 ans les compagnies africaines assuraient 60 % du trafic, cette proportion est tombée à 20 %, déplore le PDG d’Ethiopian Airlines, présent à Accra. Il sait de quoi il parle, il dirige la compagnie la plus performante du continent, celle qui a réussi à faire d’Addis-Abeba un hub du continent en desservant une centaine de villes à travers toute la planète.

Les compagnies africaines perdent du terrain

Pour répondre à la demande, il faut des avions. Ethiopian Airlines n’a qu’une centaine d’appareils à sa disposition, quand Emirates ou Air France en ont au moins le double. Les compagnies africaines mettent aujourd’hui les bouchées doubles pour s’équiper. Ethiopian Airlines veut multiplier par deux sa flotte d’ici 7 ans. Royal Air Maroc, Air Algérie, ou une compagnie de plus petite taille comme RwandAir, sont aussi en train de passer des commandes.

Mais toutes se heurtent au mur de l’argent parce que leur activité peut très vite souffrir d’un retournement de la conjoncture due à la hausse du kérosène ou à une crise politique. Conséquence : elles ont du mal à trouver des financements. RwandAir par exemple, a besoin de 300 millions de dollars pour louer trois appareils supplémentaires.

Des compagnies qui réduisent leurs effectifs

Certaines compagnies cherchent, au contraire, à réduire leur flotte. Ces compagnies publiques n’ont pas toujours été bien gérées, et elles n’ont pas toujours senti au bon moment l’arrivée de la concurrence. C’est le cas de South African Airways. La Sud-Africaine est en train de se battre pour sa survie. Alors que c’est dans ce pays que le trafic aérien est le plus dense. La ligne la plus fréquentée du continent relie Cape Town à Johannesburg.

Kenyan Airways, l’ex-numéro un, a aussi frôlé le dépôt de bilan, elle est en train de remonter la pente. Même les plus rentables ont besoin d’argent frais et l’Ethiopienne va ouvrir son capital à des sociétés étrangères. Elle est aussi l’actionnaire de référence pour de multiples sociétés du continent (que ce soit la panafricaine Asky basée au Togo ou Zambia Airways qui l’a appelée à son chevet). Ethiopian Airlines serait aussi l’un des promoteurs de la renaissance imminente de la compagnie publique du Nigeria.

Des compagnies publiques en effervescence

Le marché est prometteur, il y a environ 100 millions de passagers par an en Afrique et ce chiffre pourrait tripler d’ici une quinzaine d’années, en partie grâce à la baisse des prix que cette concurrence exacerbée va entraîner. A condition que les aéroports jouent le jeu de l’ouverture du ciel en autorisant de nouvelles lignes. A condition aussi de développer le tourisme. La clientèle des hommes d’affaires est lucrative, mais c’est une niche étroite qui ne fera pas vivre toutes ces compagnies.

 

En bref, 

Les Etats-Unis refusent de laisser les entreprises européennes travailler en Iran

L’administration américaine a rejeté les requêtes d’exemption formulées par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne pour les entreprises ayant signé des contrats après l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire, accord dont les Etats Unis ont décidé de se retirer. Pour protéger ses entreprises, Bruxelles a adopté la loi de blocage qui entrera en application le 6 août prochain, date d’entrée en vigueur du premier volet des sanctions américaines.

Google s’apprête à subir une nouvelle sanction financière de la Commission européenne

On parle d’une amende record, de plusieurs milliards d’euros. Le chiffre sera publié dans la journée. La commission estime que l’omniprésent moteur de recherche abuse de sa position dominante avec Android, son système d’exploitation, qu’il impose, entre autres, aux fabricants de téléphones.

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