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Revue de presse Afrique

A la Une: le triomphe de la France arc-en-ciel

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Le sélectionneur Didier Deschamps porté en triomphe par ses joueurs, après la victoire en finale de la Coupe du monde face à la Croatie, le 15 juillet 2018.
Le sélectionneur Didier Deschamps porté en triomphe par ses joueurs, après la victoire en finale de la Coupe du monde face à la Croatie, le 15 juillet 2018. REUTERS/Kai Pfaffenbach
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La victoire de la France à la Coupe du monde de football, c’est un peu aussi celle de l’Afrique… C’est ce qui ressort ce matin à la lecture de la presse du continent.

Ainsi, « à Kinshasa, relève Le Nouvel Observateur, la victoire de la France a été célébrée par des klaxons et de cris de joie (…). Simplement parce que dans cette équipe de France, championne du Monde 2018, il y a quatre Français d’origine congolaise, le très élégant gardien Steve Mandanda, le géant Steve Nzonzi, le puissant Blaise Matuidi et le jeune Friesnel Kipembe. Avec la présence de plusieurs joueurs d’origine africaine, souligne encore le quotidien congolais, la victoire de la France est également celle de la jeunesse africaine. »

« La France championne du monde, c’est l’Afrique tout entière qui exulte, s’exclame Le Pays au Burkina. Car, après l’élimination, l’un après l’autre, des cinq représentants du continent noir, c’est sur la France que reposait l’espoir de nombreux Africains (…). Cocorico ! C’est le triomphe de la France arc-en-ciel ! »

Ouverture et diversité

En effet, pointe L’Observateur Paalga, toujours à Ouagadougou, « en accrochant une deuxième étoile à sa tunique, vingt ans après la première conquise à la maison et au lendemain de la fête nationale qui sonnait comme un petit clin d’œil du destin, le coq gaulois peut fièrement chanter cocorico. Mais on ne le dira jamais assez, relève le quotidien ouagalais, si la sélection tricolore, qui passait pour être le sixième représentant africain à Russie 2018 en raison de la coloration trop foncée de ses Bleus, si la sélection tricolore donc s’est de nouveau hissée sur le toit de la planète foot, c’est en grande partie grâce à sa garde noire, ses tirailleurs sénégalais du ballon rond. Il y a deux décennies, ils s’appelaient Thuram, Dessailly, Vieira, Karembeu… En 2018 ils ont pour nom Mbappé, Kanté, Pogba, Matuidi, Umtiti, Dembélé, Mendy… Et ce n’est pas un hasard, pointe encore L’Observateur Paalga, si deux des quatre buts tricolores ont été marqués par Pogba et Mbappé (élu à seulement 19 ans meilleur jeune du tournoi). Des enfants de la diversité nés souvent en France ou qui y ont grandi et dont l’apport au rayonnement du sport français en général et du football en particulier est inestimable. »

C’est vrai, constate L’Intelligent à Abidjan, « dans un monde où les nationalismes étriqués ont tendance à refaire surface, l’équipe de France de 2018, championne du monde, nous rassure. Didier Deschamps a su bâtir une équipe solidaire, tournée vers le désir de victoire. (…) L’équipe de France et sa victoire donnent une leçon à l’Afrique : celle de l’ouverture et de la diversité.  »

Hypocrisie ?

Ledjely renchérit : « en ces temps où l’Europe reste agitée par la question migratoire et où les nationalismes regagnent du terrain partout, on ne peut pas s’empêcher de remarquer cette diversité retrouvée de la France. Une diversité retrouvée, mais aussi une diversité assumée, voire revendiquée avec une certaine fierté. La victoire française d’hier et l’explosion de joie qu’elle a engendrée sont aussi une forme de célébration implicite de l’Afrique, à travers certains des membres de l’équipe de Didier Deschamps. Elles sont le reflet d’une France qui ne discrimine, ni ne stigmatise certains des siens. (…) Néanmoins, tempère Ledjely, de la part de la société française en général et de son personnel politique en particulier, il y a une forme d’hypocrisie qui se révèle au grand jour. En effet, comme avec le jeune malien Mamoudou Gassama, on réalise que la France est plutôt portée à magnifier et à célébrer sa diversité quand celle-ci rime avec succès, victoire et grandeur de la République. »

Et le site guinéen de pointer notamment toute l’ambivalence, selon lui, du président français : « on a vu Emmanuel Macron qui serrait très fort dans ses bras Paul Pogba et Kylian Mbappé. Geste normal à priori de la part d’un président dont l’équipe vient de remporter la Coupe du monde. Mais le contraste n’en est que plus manifeste, soupire Ledjely. Car, ce même président Macron est partisan de la fermeture des frontières européennes, assimilant les migrants, notamment ceux en provenance d’Afrique, à une horde de miséreux à l’assaut de la forteresse Europe. »

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