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Aujourd'hui l'économie

Les banques ont tout faux pour le Mondial 2018

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Les banques d’investissement se sont piquées au jeu des pronostics pour le Mondial 2018. Avec des résultats conformistes et assez éloignés de la réalité du terrain. De quoi établir un lien avec leur vision des marchés financiers ?

Plus inspirée, la banque japonaise Nomura a pronostiqué la victoire de la France en finale de la Coupe du monde 2018.
Plus inspirée, la banque japonaise Nomura a pronostiqué la victoire de la France en finale de la Coupe du monde 2018. AFP/Toru Yamanaka
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Heureusement qu’elles n’ont pas mis un penny sur leurs pronostics parce que pour le moment, elles ont tout faux ou presque. L’Américaine Goldman Sachs voyait le Brésil en finale, la suisse UBS l’Allemagne, ING la Néerlandaise a parié sur l’Espagne. Trois équipes définitivement sorties de la compétition. Elles se sont aussi lourdement trompées sur les résultats de bien d’autres équipes. Seule la banque japonaise Nomura est encore dans le match puisqu’elle mise sur une victoire en finale de la France, mais elle voyait les Bleus affronter l’Espagne. Paul le célèbre poulpe qui avait donné l’Espagne victorieuse contre l’Allemagne en 2010, et ses successeurs du genre animal de l’édition russe, Achille le chat, Pamir l’ours, n’ont pas trop à craindre de cette concurrence.

Les banques ont pourtant recours à des moyens sophistiqués pour établir ses classements

Goldman Sachs a utilisé un algorithme spécialement conçu pour l’évènement et compulsé un million de données pour parvenir au premier classement publié le 12 juin. UBS a mis à disposition 18 de ses meilleurs analystes pour brasser des statistiques. ING a déterminé la valeur de marché de chaque équipe en supposant donc qu’il y a une corrélation entre la valeur et le résultat escompté. Nomura a appliqué la même recette que celle utilisée pour composer le portefeuille d’un investisseur : en choisissant les équipes qui ont le plus fort potentiel, la banque nippone a établi un classement qui limite les pertes.

Beaucoup de moyens pour une campagne de publicité négative

Comme lors des précédentes coupes, les banques ont lamentablement échoué à déterminer le gagnant. Mais elles continuent à se prêter au jeu. Un peu comme sur les marchés, les banques s’adaptent et modifient leurs prévisions après chaque match : après avoir donné la Croatie gagnante de la demi-finale contre l’Angleterre, Goldman Sachs fait de nouveau volte-face et prédit maintenant une finale opposant l’Angleterre à la Belgique ave 32, 6 % de probabilités, 29,8 % pour les bleus.

Des résultats inquiétants

Ces résultats assez ridicules nous rappellent d’abord que les meilleures prévisions sont toujours biaisées par les préférences humaines, locales, qui in fine détermineront le cours des choses. Et c’est ce qui s’est passé sur les marchés financiers en 2008. Ce ne sont pas les séries statistiques qui ont guidé les choix des banquiers, mais bien leur appétit au gain. La Suisse UBS plonge à cause de ses investissements hasardeux dans les subprimes, tout comme la Néerlandaise ING. Quant à Goldman Sachs, on ne retient pas ses prévisions éclairées en 2008, mais ses manipulations. C’est la banque qui a aidé les Grecs à maquiller leur compte et c’est la banque qui s’est enrichie en 2008 en jouant sur les deux tableaux. Ces pronostics nous ramènent à la réalité : sur les terrains de foot comme sur les marchés, il y a toujours un évènement imprévisible qui bouleverse et les prévisions et les croyances, ce qu’on appelle un cygne noir dans la finance, sauf que pour le football la sortie d’un pays n’est pas perdue pour tout le monde.

 

En bref,

Des dizaines de milliers d’Argentins ont manifesté hier à Buenos Aires contre le retour du FMI

Pour sortir de la crise financière, le président Macri a négocié un prêt de 50 milliards de dollars avec le fonds. Ravivant des souvenirs douloureux dans la mémoire des Argentins. Les conditions draconiennes du prêt que le FMI a accordé à l’Argentine dans les années 90 ont précipité le pays en crise économique dans un chaos total au début des années 2000.

L’Autriche passe à la semaine de 60 heures

La durée légale et normale du travail reste à 8 heures par jour, mais à partir de septembre elle pourra être étendue à 12 heures par jour soit 60 heures hebdomadaires. Cette loi très controversée a poussé 100 000 manifestants dans les rues de Vienne le week-end dernier, malgré cette opposition, elle a été adoptée hier à l’assemblée par la majorité au pouvoir composée des conservateurs et de l’extrême droite.

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