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Le monde en questions

L’Europe est-elle en train de perdre son âme sur la question migratoire ?

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Comme chaque semaine, nous retrouvons la chronique de Bruno Daroux, Le Monde en Questions. Retour sur les errements et les contradictions de l’Union européenne face au défi migratoire. Et la question posée est la suivante : l’Europe est-elle en train de perdre son âme sur cette question migratoire ?

Angela Merkel et Viktor Orban ont longtemps été en contradiction en matière de politique d'asile en Europe.
Angela Merkel et Viktor Orban ont longtemps été en contradiction en matière de politique d'asile en Europe. REUTERS/Axel Schmidt
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Malheureusement, oui, en partie. C’est un test terrible et sans pitié des mécanismes et des principes qui fondent l’Union européenne. Comment cette Europe des Nations teintée timidement de fédéralisme n’arrive pas décidément à se montrer suffisamment efficace et un tant soit peu solidaire vis-à-vis du phénomène migratoire, en provenance d’Afrique et du Proche-Orient, qui la concerne au premier chef depuis trois ans. Et c’est loin d’être fini.

C’est la cacophonie qui règne au niveau communautaire, tant les approches de l’immigration varient d’un Etat à l’autre, quand elles ne sont pas opposées. Les derniers jours ont donné une triste illustration de ces errements. Angela Merkel, celle qu’on appelait « la Chancelière des réfugiés » quand elle accueillait près d’un million de migrants sur le sol allemand, a certes réaffirmé jeudi face au très nationaliste Premier ministre hongrois Victor Orban ses principes humanistes, au cœur de la construction européenne.

Ce que valent ces déclarations

Mais que valent ces déclarations, quand la même vient d’accepter un triste compromis avec la CSU, son partenaire de coalition emmené par le ministre Horst Seehofer qui a exigé – et obtenu – le principe de camps de transit aux frontières de l’Allemagne avec l’Autriche et la Hongrie. Accord de papier qui a sauvé pour l’instant la coalition gouvernementale. Rien n’est fait encore, et on ne voit pas vraiment comment peut fonctionner un tel système. Mais la logique est toujours la même. Bloquer, bloquer et encore bloquer les frontières, dans un reniement honteux de l’esprit de Schengen.

Solidarité en panne

Et pourtant, comparé à la situation de 2015, le flux migratoire vers le Vieux Continent est en nette baisse. Mais face à la réalité des chiffres, plutôt rassurante, les fantasmes d’une certaine Europe en pleine crise identitaire l’emportent de plus en plus. De sommets poussifs en compromis mal ficelés, l’Europe des 28 se déchire sur la manière dont elle doit accueillir ou pas ces milliers de migrants dont certains viennent chercher du travail, et d’autres une terre d’asile pour vivre en paix, tout simplement.

Une solidarité en panne, battue en brèche par les égoïsmes nationaux, des accords avec des pays extra-européens comme la Turquie ou la Libye pour sous-traiter le problème (mais pour combien de temps ?), une injonction aux pays d’origine et de transit de lutter contre les passeurs. Décidément, l’Europe n’arrive pas à délivrer un message positif sur l'immigration.

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