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Revue de presse Afrique

A la Une : Macron au pas de charge

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Le président français Emmanuel Macron a été accueilli à l'aéroport de Nouakchott par son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le président français Emmanuel Macron a été accueilli à l'aéroport de Nouakchott par son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Ludovic Marin/Pool via Reuters
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Hier à Nouakchott, le président français a quelque peu bousculé ses collègues africains réunis pour le 31e sommet de l’Union africaine. « La réalité, pointe le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, c’est l’arrivée d’un Emmanuel Macron à Nouakchott pour participer à un sommet du G5-Sahel, qui était censé n’être réservé qu’aux Africains. Il a eu une réunion de travail avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, afin d’accélérer l’équipement des 4 000 soldats de la force conjointe, avec des gilets pare-balles, des protections contre les engins explosifs, mais aussi pour mieux coordonner l’action des cinq armées nationales. Mieux, relève encore Aujourd’hui, il lui aura fallu mettre fin à des querelles puériles entre le Tchad et la Mauritanie d’une part, et le Burkina, le Niger et le Mali d’autre part. La soldatesque tchadienne et mauritanienne, rompue aux guerres dans le désert et aux rezzous, reprochait à leurs trois consœurs leur faiblesse face aux terroristes, bref, d’être tout simplement nulles. »

Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « Comment dans ces cas de figure les pancartes, qui appellent le président français à rester chez lui et à se mêler de ce qui le regarde, peuvent-elles avoir de la crédibilité ? Comment aider un Mali qui a du mal lui-même à sécuriser ne serait-ce que le QG régional du G5-Sahel ? C’est très difficile. Et in fine, en montrant leur insigne faiblesse à s’entendre sur ce qui est impératif, les Africains ne s’infantilisent-ils pas ? »

Le turbo ?

En effet, renchérit L’Observateur Paalga, « pour un peu on croirait qu’Emmanuel Macron est plus préoccupé par la situation sécuritaire au Sahel que les pays concernés eux-mêmes. (…) En vérité, relève également L’Observateur, les cœurs ne battent pas vraiment à l’unisson au sein de cet attelage, les dirigeants tchadien et mauritanien tenant les trois autres chefs d’Etat et leur armée en piètre estime. »

En tout cas, poursuit le quotidien burkinabè, « il faut espérer que cette réunion d’aide permettra à la machine encore poussive de mettre le turbo dans l’intérêt des Africains mais aussi de la France. Car si Jupiter pousse à la roue (…), c’est pour que les armées des pays de la ligne de front puissent prendre en charge leur propre sécurité, afin qu’il puisse, si possible d’ici la fin de son mandat en 2020, rapatrier les quelque 4 500 soldats français déployés dans la région. »

Entre culture et business

Après la Mauritanie, Emmanuel Macron est attendu au Nigeria. « Jeunesse et culture sont au cœur de son programme durant les deux jours de son séjour nigérian, remarque Le Point Afrique. Emmanuel Macron est l’invité de marque très attendu de la soirée culturelle au Shrine, le mythique club de l’afrobeat ouvert par le chanteur Fela Kuti et relancé par ses enfants, Femi, Seun et Yeni Kuti. »

A cette occasion, relève Le Point Afrique, « il lancera l’organisation de la Saison des cultures africaines qui se tiendra en France en 2020 et qu’il avait annoncée lors de son discours à Ouagadougou fin 2017. Mais bien avant cela, place au business pour le chef de l’Etat français, s’exclame Le Point Afrique. Ce mardi, il fera escale dans la capitale, Abuja, pour s’y entretenir avec son homologue Muhamadu Buhari, et prononcer un discours à l’Assemblée nationale, avant d’aller à Lagos. Il est le premier président français à se rendre dans la capitale économique du géant africain. Il doit y rencontrer de jeunes entrepreneurs et inaugurer le premier club d’affaires franco-nigérian avec l’ambition de doper des échanges bilatéraux encore limités entre les deux pays. »

Oubliée la crise migratoire…

Enfin, pour en revenir au 31e sommet de l’Union africaine qui s’est donc achevé hier à Nouakchott, « dans les faits, comme d’habitude, relève Ledjely en Guinée, les crises se sont taillé la part du lion. Il a été notamment question du Soudan du Sud, du G5 Sahel (donc) et du Sahara occidental. De même, les dirigeants du continent ont fait le bilan des réformes institutionnelles de l’UA portées par le président en exercice de l’institution, Paul Kagamé. Mais à l’évidence, déplore le site d’information guinéen, le sommet a passé sous silence la crise migratoire qui déchire actuellement l’Europe et au cœur de laquelle se trouve pourtant l’Afrique. Se méfiant du sujet comme de la peste, les responsables du continent l’ont éludé. Et au passage, estime Ledjely, ils n’auront fait que révéler leur irresponsabilité et leur manque de courage. »

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