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Bonjour l'Europe

Autriche: la coalition droite-extrême droite à la tête de l'UE

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L’Autriche prend aujourd’hui la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, l’institution qui réunit régulièrement les ministres des 28 Etats membres. Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, à la tête d’un gouvernement de coalition de la droite et l’extrême droite, a clairement fait savoir que la présidence autrichienne sera centrée sur la question migratoire.

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, le 6 juin 2018.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, le 6 juin 2018. REUTERS/Francois Lenoir
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Sebastian Kurz a exposé ses positions sur le sujet ces dernières semaines : il a réitéré son opposition aux quotas obligatoires de répartition des demandeurs d’asile, veut revoir le mandat de Frontex, l’agence européenne chargée de la gestion des frontières. Il a également fait part de sa volonté d’établir des centres en dehors de l’Union européenne, qui accueilleraient notamment les déboutés du droit d’asile.

Sebastian Kurz estime avoir été entendu par les autres états membres. Après le Conseil européen cette semaine qui a abouti à un accord entre les 28, le chancelier s’est en effet félicité « qu’un changement de tendance soit intervenu dans la politique migratoire européenne ». Mais cet accord est fragile et flou dans sa mise en œuvre. Ce sera donc le sujet numéro 1 de la présidence autrichienne qui s’étend jusqu’à la fin décembre. A cela s’ajoute l’épineux dossier de la réforme du régime d’asile européen. Sebastian Kurz et son gouvernement vont donc tenter d’imposer, dans les mois à venir, leur vision restrictive sur le sujet.

Une présidence autrichienne qui offre au jeune chancelier la possibilité de se mettre en avant

Sebastian Kurz entend incarner le mécontentement de certains Etats européens sur la question migratoire, en espérant que cela lui profitera sur le plan politique en Autriche comme cela avait été le cas lors de la crise des réfugiés il y a trois ans. Alors ministre des Affaires étrangères, Sebastian Kurz s’était illustré en s’opposant à la politique d’accueil de la chancelière allemande Angela Merkel, puis en réclamant la fermeture de la route des Balkans. Cela avait contribué à sa popularité grandissante, popularité qui l’a finalement conduit à la chancellerie lors des élections d’octobre dernier. Il semble donc poursuivre aujourd’hui cette stratégie de fermeté avec le même objectif, en vue notamment des élections européennes de 2019.

Une présidence attendue au tournant

Sebastian Kurz et son gouvernement vont pouvoir donner la priorité à certains dossiers, mais l’Autriche sera surtout jugée sur sa capacité à favoriser des compromis entre les 28 états européens. Or, les dossiers à venir sont épineux. Outre la gestion de la question migratoire et les négociations sur le Brexit, le budget de l’Union européenne pour la période 2021-2027 promet des discussions animées. Certains États, dont l’Autriche, refusent d’augmenter leur contribution, d’autres s’opposent à de possibles coupes dans certains programmes européens.
Autre dossier difficile, l’élargissement de l’Union européenne. L’Autriche plaide pour une plus grande intégration de ses voisins des Balkans occidentaux, mais là aussi le sujet divise. Parvenir à des résultats concrets dans les 6 mois à venir devrait donc s’avérer très difficile.

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