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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: l’Europe plie mais ne rompt pas sur les migrants

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Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias au sommet européen de Bruxelles.
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias au sommet européen de Bruxelles. REUTERS/Eva Plevier
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Pour en lire les premiers commentaires à chaud, ce sont les sites Internet des journaux français qu’il convient ce matin de consulter. Mais avant le faire, remarquons que, même si elles sont dépassées, les Unes de leurs versions papier disponibles en kiosque transpirent d’inquiétude au sujet de l’Europe, qui tentait ainsi cette nuit, « d’éviter son éclatement », lançait en manchette le journal Le Figaro.

La désintégration de l’Europe a pu être évitée à Bruxelles lors d’un sommet européen, avec cet accord « trouvé au bout de la nuit », énonce la version en ligne du Figaro. Un accord « imprécis et fondé sur des dispositions essentiellement volontaires », souligne ce quotidien. Lequel relève que la Hongrie de Viktor Orban et l’Europe centrale ont semble-t-il souscrit à ce dispositif flexible « parce qu’il écarte la perspective de "quotas" d’accueil contraignants ». Selon Le Figaro, ce sommet européen consacré aux migrants fut une « réussite politique pour l’Italie ».

Selon un sondage Odoxa pour ce même Figaro et pour France Info, six Français sur dix (60 %) estiment que la France accueille « trop » de migrants. Et sept Français sur dix estiment que l’action du gouvernement n’est « pas à la hauteur » des enjeux de la crise migratoire. Ils sont tout autant à « ne pas faire confiance à l’Union européenne pour régler la question ».

Commentaire du Figaro : « en démocratie il faut entendre les citoyens. L’urgence est de redonner le sentiment de contrôle de la situation, de poser un cadre, le faire respecter, rassurer les électeurs afin qu’ils ne se jettent pas dans des bras aventureux ».

Les Républicains : les rivaux de la droite

Des migrants et de l’Europe, il en sera question demain, lors d’un conseil national du parti Les Républicains. Et ce matin, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, rivaux au sein de ce parti de droite, donnent leur vision de l’Europe. « Etre pro-européen (…) n’empêche pas d’être sévère sur ce que l’Europe est devenue », dit Laurent Wauquiez au journal Les Echos, dans lequel il affirme qu’il croit à l’Europe, « mais pas à ce qu’elle est devenue ». S’il était au pouvoir, il se prononcerait pour « l’arrêt de tout élargissement » et ferait de la préférence communautaire « la pierre angulaire de la construction européenne », dit-il au quotidien économique français. Laurent Wauquiez  veut également « remettre à plat » la politique de la concurrence pour ne plus être « les ravis de la crèche de la compétition mondiale ».

Interrogé sur les migrants, le président des Républicains prône la reconduite systématique dans leurs « ports de départ » des embarcations de migrants » au moyen d’une « force navale européenne » afin de contrôler la Méditerranée. Laurent Wauquiez se prononce aussi pour un conditionnement d’une aide « plus vigoureuse » au développement de l’Afrique à « une politique de lutte, dans les différents pays, contre le départ d’une immigration clandestine et illégale à destination de l’Europe ».

De son côté, c’est au journal Le Figaro que Valérie Pécresse confie ses idées européennes. Rivale de Laurent Wauquiez, la présidente de la région Ile-de-France, une fois encore, se dit « contre la théorie des cercles concentriques qui conduirait au démantèlement et au rétrécissement de l’Europe. Réduire l’Europe à 12 membres, ce n’est pas crédible. Avec qui ?, interroge Valérie Pécresse dans Le Figaro. Que fait-on de l’Italie ? du Portugal, des pays de l’Est ? (…) nous n’avons d’autre stratégie que de sauver l’Europe à 27 ».

Lafarge : le pacte de sang

La société Lafarge a été mise en examen en tant que personne morale. Ce groupe cimentier est suspecté d’avoir financé l’Etat islamique via son usine en Syrie. « La décision est historique », estime Libération, des crimes contre l’humanité ont été perpétrés en Syrie, et ce journal se demande si Lafarge est « complice », puisque le cimentier français a été mis en examen pour ce grief qui « claque comme un coup de tonnerre ».

« C’est la première fois qu’une société doit répondre d’une telle accusation, souligne Libé, même si elle ne préjuge en rien (..) une culpabilité. En tant que personne morale, Lafarge encourt à ce titre la dissolution ». Ses avocats ont toutefois annoncé leur intention de faire appel.

« Jamais une entreprise n’a été mise en examen pour "complicité de crimes contre l’humanité", relève également le journal La Charente Libre. « C’est dire l’onde de choc hier quand les juges ont ajouté cette charge à la barque déjà bien lestée de Lafarge en Syrie (...) Cette fois, le monde feutré des affaires aura des comptes à rendre », prédit ce quotidien de l’ouest de la France.

Mexique : le retour du serpent à plumes

J-1 au Mexique pour les élections présidentielles. Le candidat de la gauche pourrait bien créer la surprise. Ancien maire de Mexico, Andrés Manuel López Obrador est donné gagnant par Libération, tant est importante son avance dans les derniers sondages. López Obrador « pourrait l’emporter avec un niveau de soutien populaire jamais observé au Mexique depuis trois décennies », énonce Libé.

Son élection, « très probable », serait une « bonne nouvelle » pour ce journal, qui insiste sur la lutte contre le trafic de drogue. Etant rappelé que la consommation est non pas au Mexique, mais aux Etats-Unis, ce journal souligne que le futur président « envisage de faire la part du feu » en négociant avec les cartels de la drogue.

Messi : menace argentine

Une star à la Une ce matin, une star qui fait peur aux supporters français : l’Argentin Lionel Messi. « No pasara ! », lance L’Equipe sur un photomontage montrant le buteur argentin marqué de très près par cinq joueurs français ! Car si les Bleus veulent se qualifier pour les quarts de finale du Mondial en Russie, ils doivent « neutraliser Lionel Messi », enjoint le quotidien sportif français.

Neutraliser Messi ? « Messi, c’est possible », explique L’Equipe, et il faut le faire, car si Messi s’est jusqu’ici montré effacé durant la phase de poule, « la bête peut se réveiller » prévient ce journal !

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