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Le monde en questions

Mexique/présidentielle: la victoire de la gauche pourrait-elle sortir le pays de la crise?

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Comme chaque vendredi, nous retrouvons la chronique de Bruno Daroux, Le Monde en Questions. On revient cette semaine sur le scrutin présidentiel législatif, et local qui se déroule ce dimanche au Mexique. La question que l’on se poste : la victoire attendue de la Gauche ce dimanche, et de son candidat, Andrès Manuel Lopez Obrador, peut-elle sortir le Mexique de la crise morale et sécuritaire qu’il traverse depuis plusieurs années ?

Le candidat à la présidentielle mexicaine, Andres Manuel Lopez Obrador (candidat de gauche), sans doute aux portes du pouvoir, lors d'un rassemblement au stade Azteca, à Mexico le 27 juin 2018.
Le candidat à la présidentielle mexicaine, Andres Manuel Lopez Obrador (candidat de gauche), sans doute aux portes du pouvoir, lors d'un rassemblement au stade Azteca, à Mexico le 27 juin 2018. ©REUTERS/Alexandre Meneghini
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La réponse est : « sans doute pas dans l’immédiat. Tant la tâche est immense ».

Il faut d’abord sortir le Mexique de la vague de violences sans précédent qu’il connait : plus de 25 000 homicides l’an dernier dans un pays qui n’est pas en guerre, c’est juste intolérable. Sans parler du triste bilan de la campagne électorale qui s’achève, la plus violente de l’histoire contemporaine du pays, avec plus de 500 attaques meurtrières contre des candidats, notamment aux élections locales, et contre des fonctionnaires. Autant dire que la sécurité, ou l’insécurité, a été l’un des thèmes marquants de la campagne.

Le scrutin de ce dimanche 1er juillet 2018 va permettre au Mexique de choisir un nouveau président, un nouveau Congrès, de nouveaux maires et de nouveaux gouverneurs pour plusieurs états du pays -le nom officiel du pays étant les « Etats-Unis Mexicains ».

Des élections importantes donc pour un pays important, car le Mexique, c’est un vaste territoire de presque 2 millions de Km2  -4 fois la France-, 130 millions d’habitants, la deuxième économie d’Amérique latine derrière le Brésil, et un membre désormais influent du G 20. C’est aussi bien sûr, un état charnière entre le Sud et le Nord des Amériques.

Mais c’est un pays aujourd’hui en crise, un État en déliquescence, miné par la corruption, la violence, l’impunité totale  de certains groupes, notamment les fameux cartels de la drogue.

Une des explications d’ailleurs de cette violence folle pendant la campagne électorale qui vient de s’achever, c’est une forme de déstabilisation de l’économie mafieuse des cartels. Après l’arrestation du baron de la drogue El Chapo en 2014, le Mexique a connu une brève accalmie. Et puis, de nouveaux cartels, plus fragmentés, en quête de territoires et donc de guerres de territoires. Et les violences sont donc reparties à la hausse.

Le favori de l’élection présidentielle, Andrès Manuel Lopez Obrador, dit AMLO, promet comme les autres de pacifier le pays, sans trop aller dans le détail hélas. L’une de ses solutions est de couper le cordon entre le pouvoir économique et le pouvoir politique, plus facile à dire qu’à faire. Et il ne dit rien en revanche sur la nécessaire indépendance d’un pouvoir judiciaire largement au service du pouvoir jusqu’ici.

Dans les sondages, le vétéran AMLO, candidat du parti de gauche Morena, arrive largement en tête. Loin devant son concurrent le plus proche, le candidat du parti de droite PAN Ricardo Anaya. En troisième position, sous la barre des 20%, le candidat du parti au pouvoir le PRI, qui a dominé la vie politique au Mexique pendant 70 ans. Mais José Antonio Meade porte le piteux bilan du président Pena Neto, élu en 2012 comme un « Monsieur Propre de la politique », et qui en sort lessivé et empêtré dans les scandales de corruption.

AMLO, lui, est sans doute aux portes du pouvoir. On lui souhaite beaucoup de courage.

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