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Aujourd'hui l'économie

Réforme de la zone euro: derniers ajustements à Berlin

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Brexit, crise migratoire, populismes, retour des protectionnismes. Angela Merkel et Emmanuel Macron devront répondre à toutes ces urgences ce mardi près de Berlin. La chancelière allemande sous pression de ses partenaires politiques et le président français s’y retrouvent durant 4 h pour préparer le Conseil européen des 28 et 29 juin prochains. Encore quelques points de divergence à trancher, mais Paris s’est montré confiant hier : une « feuille de route » commune doit pouvoir sortir de ce sommet notamment sur la question d’un budget spécifique européen.

Emmanuel Macron et Angela Merkel en Allemagne, le 10 mai 2018.
Emmanuel Macron et Angela Merkel en Allemagne, le 10 mai 2018. REUTERS/Thilo Schmuelgen
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Emmanuel Macron et ses équipes ont ferraillé dur ces dernières semaines sur cette question qui ne soulevait pas l’enthousiasme allemand au départ. L’Elysée a parlé d’une avancée et Angela Merkel y avait enfin répondu favorablement début juin dans la presse allemande.

Mais le montant de ce budget reste à définir. Paris plaide pour plusieurs centaines de milliards d’euros, là où l’Allemagne en envisage, du bout des lèvres, quelques dizaines. La France espère une « avancée substantielle » à l’issue de ce sommet, un budget entre 10 et 40 milliards d’euros, qui pourrait être financé par des contributions des Etats, complétées par une taxe sur les transactions financières.

A quoi servirait ce budget ?

C’est un budget d’investissement qui doit venir en aide aux Etats-membres de la zone euro qui seraient en mauvaise passe, sous forme de prêts, le temps que l’Etat en question retrouve sa stabilité sans qu’il ait à rogner ses investissements. Mais les réserves allemandes sur ce mécanisme sont connues. Berlin a sa ligne rouge : c’est « l’union des transferts », c’est-à-dire un système de transferts permanents des Etats les plus riches vers les moins riches. Prêts automatiques, avec ou sans condition, tous ces points doivent être tranchés aujourd’hui par les deux dirigeants.

Eviter que des crises surviennent

Eviter les crises, c’est le rôle de l’union bancaire avec le chantier du système européen de garantie des dépôts qui évite, comme après la crise bancaire de 2008, que la faillite de grandes banques n’oblige les Etats à les renflouer. Pour ce fonds européen de garantie, on parle aujourd’hui de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Mais là aussi, faut-il qu’il s’enclenche automatiquement comme le souhaite Paris ou doit-on passer par le contrôle préalable des Etats comme l’envisage Berlin ? Autre point à trancher aujourd’hui.

Un accord sur la fiscalité des entreprises

En tout cas, pour relancer ce chantier bloqué ; une directive européenne en ce sens est toujours en discussion à Bruxelles. Quand on sait qu’en moyenne, les Etats européens perdent 1/5e de leurs recettes fiscales parce que des entreprises se jouent des frontières et par là même des différents régimes d’imposition, il serait temps d’agir. Surtout si on veut en faire une des ressources pour alimenter le budget européen. Une position commune se dégagerait pour harmoniser l’assiette de l’impôt sur les sociétés au niveau européen. Paris et Berlin parlent d’une même voix sur ce point. Heureusement, car les oppositions sont fortes par ailleurs, notamment de la part des Etats comme le Luxembourg ou l’Irlande qui profitent de leur faible fiscalité pour attirer des entreprises, y compris les géants du numérique, les GAFA.

 

EN BREF

Le journal américain Los Angeles Times a un nouveau propriétaire.

Comme Jeff Bezos avec le Washington Post, voilà encore un milliardaire qui reprend une institution de la presse. Il s’agit de Patrick Soon-Shiong, un milliardaire qui a fait fortune dans les biotechnologies. Né en Afrique du Sud, de parents chinois, l’investisseur va injecter 500 millions de dollars dans le groupe Tronc qui détenait le journal californien. Il reprend aussi 90 millions de dollars de dette aux fonds de retraite des employés du journal. Un choix pour l’histoire, dit le nouveau patron pour qui il faut « protéger l’indépendance du journalisme ». Il en a profité pour nommer comme rédacteur en chef un journaliste chevronné, Norman Pearlstine et décidé de quitter les luxueux bâtiments Art Déco où la rédaction était installé depuis 1935.

Conséquence du vote du Sénat américain hier, le titre du géant chinois des télécoms ZTE a plongé ce matin à Hong-kong

– 17 % à l’ouverture. Les sénateurs ont en effet réimposé l’interdiction de vendre à la société chinoise des composants américains pour avoir violé des embargos vers l’Iran et la Corée du Nord.

Après d’âpres négociations avec Pékin, Washington avait annoncé le 7 juin dernier un accord en vertu duquel ZTE, en contrepartie d’une levée des sanctions, devait s’acquitter notamment d’une amende d’un milliard de dollars. C’est ce deal qui a été rejeté par le Sénat américain, hier.

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