Accéder au contenu principal
Bonjour l'Europe

Turquie: dernière ligne droite pour les électeurs de la diaspora en Allemagne

Publié le :

Des élections présidentielles et parlementaires très attendues ont lieu dimanche prochain en Turquie. Le chef de l'Etat Erdogan pourra-t-il ancrer un peu plus son pouvoir ou sera-t-il mis en difficulté? Les derniers sondages laissent présager une issue plus serrée que ce qu'on pouvait attendre. Le vote des Turcs de l'étranger pourrait donc être décisif. La plus grande diaspora vit en Allemagne où ces électeurs sont particulièrement convoités par les candidats.

Les partisans du président turc Tayyip Erdogan réunis lors d'un rassemblement électoral à Istanbul, en Turquie, le 17 juin 2018.
Les partisans du président turc Tayyip Erdogan réunis lors d'un rassemblement électoral à Istanbul, en Turquie, le 17 juin 2018. Murat Cetinmuhurdar / Palais présidentiel / REUTERS
Publicité

de notre correspondant à Berlin,

Trois millions des 60 millions d’électeurs turcs vivent à l’étranger. La moitié de ces personnes, soit près d’un million et demi vit en Allemagne. En cas de score serré, leurs voix peuvent donc jouer un rôle décisif. Aussi sont-ils choyés par les partis en lice à commencer par l’AKP, le mouvement du président Erdogan. Les Turcs d’Allemagne ont lors des derniers scrutins plus voté pour ce parti que la moyenne de leurs concitoyens. En avril 2017, lors du référendum sur une nouvelle Constitution élargissant les compétences du président turc comme lors des élections législatives de 2015, environ 60% d’entre eux ont soutenu l’AKP.

Pourquoi ce fort soutien ?

Ces Turcs d’Allemagne viennent souvent de régions rurales de leur pays et sont plus conservateurs que les citadins. L’AKP peut notamment à travers ses liens avec les mosquées en Allemagne mieux les atteindre. Le parti du président Erdogan a créé un ministère pour ces Turcs de l’étranger afin d’afficher son intérêt pour leurs besoins spécifiques. Enfin, le sentiment se répand au sein de cette communauté en Allemagne que leur pays d’accueil n’est pas des plus hospitaliers. L’identification avec la Turquie et ses dirigeants augmente.

Les bureaux de vote sont ouverts depuis le 7 juin

Ces électeurs peuvent voter dans 13 consulats à travers l’Allemagne. Le vote par correspondance n’est pas possible. Pour permettre au plus grand nombre de participer, les bureaux de vote sont ouverts depuis le 7 juin et fermeront mardi soir.

Lors des derniers scrutins, la participation de ces Turcs d’Allemagne était d’environ 50%, ce qui pour des électeurs à l’étranger est relativement élevé, par exemple en comparaison avec les Français de l’étranger.

Ce ne fut pas une campagne électorale classique. Comme l’année dernière, des meetings de responsables turcs n’ont pas été autorisés ce qui avait provoqué la colère d’Ankara au printemps 2017. Un meeting a eu lieu fin mai à Sarajevo en Bosnie avec le président Erdogan auquel des Turcs de toute l’Europe ont participé. Ce dernier a adressé une lettre à tous les électeurs installés à l’étranger ce qui a provoqué la colère des partis d’opposition turcs. Reste donc des rencontres plus discrètes, les réseaux sociaux, les médias turcs pour atteindre ces électeurs.

Tension entre les deux pays

Il faut le rappeler: depuis le putsch manqué en Turquie en juillet 2015, les élections germano-turques sont des plus tendues.

Le président turc a reçu à Londres en mais dernier deux joueurs de l'équipe de football d'Allemagne d'origine turque: Ilkay Gundogan et Mesut Ozil.
Le président turc a reçu à Londres en mais dernier deux joueurs de l'équipe de football d'Allemagne d'origine turque: Ilkay Gundogan et Mesut Ozil. AFP PHOTO / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS OFFICE / KAYHAN OZER

Ces difficultés ont-elles eu un impact en amont des élections de dimanche prochain ? Ankara a de nouveau critiqué mais moins fermement que l’an dernier l’interdiction de meetings électoraux. Des dossiers litigieux perturbent toujours les relations bilatérales comme les accusations d’Ankara contre l’Allemagne accusée d’héberger des responsables ou complices du putsch manqué de juillet 2015. Il y a quelques jours, un reportage de l’agence de presse turque Anadolu dans une maison de Berlin où un de ces responsables aurait habité, ont choqué en Allemagne. Et puis , il y a eu la rencontre dans un hôtel de Londres entre le président Erdogan et deux joueurs de l’équipe nationale de football allemande d’origine turque Mesut Özil et Ilkay Gündogan. Un débat des plus vifs s’en est suivi ici, peu avant le Mondial de football. Les deux joueurs se sont vu accuser de se laisser instrumentaliser pour la campagne de l’AKP. Leur patriotisme a été remis en cause.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.