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Aujourd'hui l'économie

Le Maroc organisera-t-il la Coupe du monde 2026 ?

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A la veille du coup d’envoi de la Coupe du monde de football à Moscou en Russie, un rendez-vous important a lieu ce matin. La désignation de l’organisateur de l’édition 2026, avec un processus différent puisque c’est le vote des plus de 200 fédérations nationales de football qui départagera les candidats. D’un côté, le Maroc, de l’autre, le trio Etats-Unis-Mexique-Canada. Ces dernières semaines, les candidats ont fait la chasse aux votes des pays. Les enjeux économiques sont évidemment énormes. Notamment pour le Maroc qui veut être le deuxième pays africain de l’histoire à accueillir l’événement après l'Afrique du sud en 2010.

Tout le Maroc rêve d'accueillir la Coupe du monde en 2026.
Tout le Maroc rêve d'accueillir la Coupe du monde en 2026. Justin TALLIS / AFP
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Quatre fois candidat malheureux dans le passé, le Maroc espère des retombées économiques de 2,7 milliards de dollars d’ici 2027 et au moins 110 000 emplois directs. Rabat a prévu une enveloppe globale de 15,8 milliards de dollars, dont une partie sera couverte par le secteur privé, notamment pour étoffer l’offre hôtelière. Mais c’est l’Etat qui assumerait la grande partie des frais d’infrastructures qui restent à sortir de terre : en premier, les stades aux normes Fifa qui coûteraient à eux seuls 3 milliards de dollars selon Rabat.

La plus grosse dépense, les transports, un chantier à 8,5 milliards de dollars. La plupart de ces coûts seront intégrés au budget de l’Etat via le programme de développement économique et social du Royaume. Une façon pour les autorités de promettre qu’avec ou sans Coupe du monde, ces investissements seront réalisés.

Mais il reste 2,4 milliards de dollars de coût additionnels à trouver pour financer ces infrastructures qui font défaut. Et on peut dire que c’est le gros point faible de la candidature marocaine par rapport aux concurrents américains.

Le comité d’évaluation de la Fifa l’a bien fait comprendre en attribuant aux Marocains une note générale de 2,7 sur 5, contre 4 sur 5 pour les Américains.

Là-bas, les infrastructures de transports, d’accueil et les stades sont prêts. Normal, les Etats-unis ont déjà accueilli la Coupe du monde en 1994 et ce facteur (état des stades et des transports) pèse pour moitié dans la note du dossier technique. Facteur d’autant plus décisif que la Coupe du monde 2026 se jouera pour la première fois avec 48 équipes et donc, il faut beaucoup plus de capacités pour accueillir tous ces matchs et ces spectateurs. Les Américains partent avec une longueur d’avance et le font savoir. Y compris en annonçant des records de billets vendus, et donc de bénéfices pour la Fifa. Onze milliards de dollars. Ce qui en ferait la Coupe du monde la plus lucrative de l’histoire.

Un résultat déjà connu ?

Le Maroc a aussi des arguments financiers à faire valoir. Sa position stratégique, proche de l’Europe, a tout pour arranger les diffuseurs européens des matches. Car un gros décalage horaire à prévoir en cas de coupe du monde américaine ne ferait pas leurs affaires, et donc non plus celles de la Fifa. D’autres critères jouent et ils ne sont pas économiques. Le principe de rotation des continents, d’abord, après une Coupe du monde au Brésil en 2014, en Russie en 2018, au Qatar en 2022, choisir l’Afrique en 2026, qui plus est continent jeune, à la ferveur footballistique incontestable, serait légitime.

Qu’attendre du vote ?

Ce vote est une nouvelle procédure instaurée pour faire oublier les scandales d’ententes et de corruption qui ont entaché les précédentes attributions de coupes du monde.

Ce vote pourrait devenir une tribune politique, un vote pour ou contre les Etats-Unis, pour ou contre Gianni Infantino le président de la Fifa, accusé de rouler pour les Américains, pour ou contre Donald Trump qui ces derniers mois a insulté plusieurs des pays appelés à voter, notamment les Africains, et est allé jusqu’à menacer ceux qui ne s’exprimerait pas en faveur de son pays.

Le Maroc a reçu le soutien public de la France et de la confédération africaine de foot, mais il reste de très nombreux indécis. Tout se joue tout à l’heure donc et certains experts prédisent un score serré.

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