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L'Afrique en marche

Kenya: la transformation des noix de croton

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Comment faire de tout à partir de presque rien ? Au Kenya, une start-up a réussi à faire du plus commun des arbres une récolte rentable pour les fermiers, et une matière première peu chère. A travers un processus de fabrication à « zéro-déchet », Eco Fuels Kenya transforme les noix du croton, qui poussent par centaines de milliers en Afrique de l’Est, en biocarburant, nourriture animale et engrais biologique. Alors que le Kenya tente actuellement de lutter contre la déforestation qui appauvrit ses sols et crée de la sécheresse, ce business respectueux de l’environnement a de l’avenir.

Eco Fuels Kenya reçoit des noix de croton récoltées par près de 10000 fermiers dans le centre du pays.
Eco Fuels Kenya reçoit des noix de croton récoltées par près de 10000 fermiers dans le centre du pays. ©efkgroup
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« Alors c’est ici que l’on presse les graines pour en faire de l’huile. Nous produisons actuellement 16 000 litres par semaine. »

Cosmas Ochieng, directeur des opérations chez Eco Fuels Kenya nous fait visiter son usine. 100% de la noix de croton y est transformée puis vendue comme biocarburant, nourriture animale, engrais biologique, et depuis peu combustible.

« L’arbre de croton est un arbre indigène qui pousse en grande quantité au Kenya et qui n’était jusqu’à maintenant utilisé que pour faire du feu ou du charbon. Mais nous travaillons actuellement sur un modèle que j’appelle "conservation environnementale rentable". Donc nous expliquons aux fermiers la valeur de cet arbre, ce qui les pousse à planter des arbres et à conserver ceux qui existent déjà. Je crois que ces dernières années nous avons planté près d’un million d’arbres. »

Eco Fuels Kenya reçoit des noix de croton récoltées par près de 10 000 fermiers dans le centre du pays. L’année dernière, l’entreprise a reçu 3 000 tonnes de noix. Samuel Ndirangu est l’un des agents qui transportent les noix jusqu’à l’usine. Il est payé 10 centimes le kilo.

« Avec cet argent j’ai pu m’acheter d’abord un petit réservoir d’eau, puis un gros, et maintenant je suis en train de construire une petite retenue d’eau pour irriguer ma terre. C’est très bien d’avoir des crotons sur sa ferme. D’abord, c’est bien pour l’environnement, et puis c’est un arbre qui se marie très bien avec d’autres types de culture. »

Alors que les start-up tentant de produire du biocarburant dans la région peinent souvent à faire face aux prix très compétitifs du diésel, Myles Katz, directeur exécutif, assure que le modèle économique d’Eco Fuels Kenya peut faire la différence.

Myles Katz : « Nous utilisons une matière première 100% locale et déjà disponible, à la différence d’autres entreprises de bio-carburant qui tentent d’importer des cultures étrangères comme matière première. Et puis, nous vendons seulement localement et nous avons une approche multi-produits. Le fait de pouvoir créer de la valeur avec le reste de la noix est un complément pour l’entreprise et réduit les risques, et c’est ce que d’autres n’ont pas fait. »

L’entreprise voit dans le croton le futur de l’agriculture durable au Kenya. Il y aurait actuellement plus de noix de croton disponible dans le pays que de café exporté chaque année. Et le produit attire de plus en plus de fermiers déçus par les irrégularités de rentabilité d’autres types de culture.

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