« Jésus t’aime » (Cerf), c’est le titre que Lamia Oualalou, journaliste spécialiste de l’Amérique latine, a retenu pour son enquête très fouillée sur la montée des églises évangéliques au Brésil. Les chiffres donnent le vertige : la religion catholique, passée de 74% à 64% en dix ans, est en chute libre tandis que les évangéliques - 6% il y a trente ans - sont désormais 22%. Lamia Oualalou décrypte les raisons de cet engouement qui s’explique par la pauvreté dans les périphéries des métropoles et le soutien communautaire qu’apportent ces églises dans la vie des fidèles. Il y a au Brésil une géographie du phénomène évangélique. Un phénomène qui a pénétré toute la société grâce aux réseaux sociaux et aux empires médiatiques de richissimes pasteurs qui contrôlent télés et radios.
Dans ce paysage bouillonnant, l’existence des enfants-prêcheurs a pris une ampleur inédite ces dernières années. C’est le cas de Joao Vitor Ota, neuf ans, et qui prêche depuis l’âge de cinq ans. Fils de pasteur, il est actuellement un des enfants-prêcheurs les plus en vue du Brésil. La journaliste Margot Hemmerich l’a rencontré dans le cadre d’un culte à la Rocinha, la plus grande favela de Rio. Joao vient d’une banlieue pauvre de Sao Paulo. Il était invité par le pasteur Carlos, un ancien trafiquant de drogue de cette favela où il a été accueilli comme une star. Reportage.
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