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Le grand invité Afrique

Hicham El Amrani: «Le Maroc est le choix idéal pour la Coupe du Monde de Football 2026»

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Qui va organiser la Coupe du monde de football 2026 ? Décision mercredi prochain, lors d'une réunion de la FIFA à Moscou. La bataille fait rage entre le trio Etats-Unis-Canada-Mexique et le Royaume du Maroc. Le trio nord-américain part favori, car Donald Trump menace de sanctions politiques les pays qui ne le soutiendraient pas. Hicham El Amrani est le directeur général du Comité de candidature du Maroc pour 2026. Il réagit aux menaces du président américain...

Hicham El Amrani est le directeur général du Comité de candidature du Maroc pour la Coupe du monde de football 2026.
Hicham El Amrani est le directeur général du Comité de candidature du Maroc pour la Coupe du monde de football 2026. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN
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RFI : Quels sont les atouts du Maroc pour gagner l’organisation de la Coupe du monde 2026 ?

Hicham El Amrani : De nombreux atouts. Notre pays est assez compact par rapport aux villes que l’on propose, par rapport aux distances qui devraient être effectuées par les joueurs et les supporters, par rapport à l’accessibilité du Maroc non seulement vis-à-vis de l’Europe et de l’Afrique, mais également d’autres pays, par rapport aux fuseaux horaires, par rapport à la passion exceptionnelle que tout le pays a pour le football, par rapport à la tolérance, l’ouverture et la possibilité de construire des ponts entre les peuples.

Quand vous dites que votre pays est compact, voulez-vous dire qu’il y a moins de distance entre Tanger et Marrakech qu’entre Montréal et Mexico, par exemple ?

Tout à fait. Quand vous regardez Casablanca qui se situe à environ 550 kilomètres de toutes les villes proposées, que vous regardez la connectivité assez exceptionnelle de nos villes qui possèdent toutes des aéroports, trains, autoroutes, etc., bien évidemment, le Maroc offre un avantage qui ne peut pas être égalé par rapport à nos concurrents.

Le 2 juin, la task force de la FIFA a validé votre dossier de candidature, mais elle ne lui a donné que la note de 2,7 sur 5. Alors que le dossier de vos concurrents a atteint la note de 4 sur 5. Est-ce que ce n’est pas inquiétant pour la suite ?

Non, ce n’est pas inquiétant. Bien évidemment, tout d’abord, l’objectif était de s’assurer qu’on est au-delà du score minimum de 2 sur 5. Aujourd’hui, nous avons largement excédé ce score minimal. Nous sommes presque à 3. Il n’est pas surprenant pour nous que nos concurrents aient des notes supérieures au niveau des infrastructures sportives. Nous savons bien que les Etats-Unis, en termes de développement du sport, ont des infrastructures sportives qui sont prêtes et disponibles, mais justement, c’est le but également d’une Coupe du monde de pouvoir servir de catalyse pour le développement du sport. Donc, c’est là où l’héritage d’une Coupe du monde au Maroc et pour le continent africain est extrêmement important pour consolider ce développement à différents niveaux.

Pour gagner mercredi prochain à Moscou, il vous faudra réunir les votes d’au moins 104 fédérations. Est-ce que vous comptez d’abord sur le socle des 53 autres fédérations africaines ?

Bien évidemment, en tant que membre de la Confédération africaine, nous comptons sur le plus grand nombre de fédérations membres sur le continent africain. Mais bien évidemment, ce ne sera pas suffisant pour atteindre la majorité requise pour gagner le vote. Donc, nous avons fait depuis des mois maintenant, un travail intense de lobbying qui se poursuit actuellement jusqu’au 13 juin, avant le vote.

Dans un twitte du 27 avril Donald Trump a menacé les membres de la FIFA qui voteraient pour vous de représailles américaines. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Je préfèrerais ne pas partager mon sentiment par rapport à cela. Simplement, j’espère que la famille du football mondial pourra se concentrer sur le football plutôt que sur la politique, car si nous prenons en considération le football, le Maroc est le choix idéal pour cette Coupe du monde 2026.

C’est vrai que le procédé de Donald Trump est très politique. Mais à partir du moment où le vote de mercredi prochain sera public, est-ce que dans de nombreux pays les fédérations ne vont pas être soumises aux pressions politiques de leurs gouvernements qui ne voudront pas se fâcher avec Washington ?

On espère que non. On pense que le rôle historique qu’aura le Congrès, la famille du football mondial du 13 juin, est vraiment de choisir le pays hôte qui permettra de promouvoir les valeurs nobles du football, de donner l’opportunité, également, à un certain nombre de pays émergents comme le Maroc, qui a travaillé dur, qui a présenté sa candidature pour la 5e fois, qui a mis en avant sa capacité et son expertise, d’avoir l’honneur et l’opportunité d’organiser des évènements d’envergure mondiale comme la Coupe du monde ou les Jeux olympiques. Car si ce n’est pas le cas, à ce moment-là on pourra laisser simplement à un petit cercle de pays la capacité d’organiser ces évènements planétaires. Donc je pense que beaucoup, beaucoup de fédérations avec lesquelles nous avons échangé sont conscientes de ces aspects-là. Cela représente également un message fort pour le continent, qui en 22 Coupes du monde n’a eu l’occasion de l’organiser qu’une seule fois en Afrique du Sud et avec brio.

Et justement, la Fédération sud-africaine annonce qu’elle ne votera pas pour vous. Ce n’est pas un coup dur ?

Nous avançons et nous travaillons dur. Chaque fédération est souveraine par rapport à son choix. Notre rôle est de pouvoir convaincre la grande majorité des fédérations, que ce soit en Afrique, en Asie, en Europe et ailleurs. Et bien évidemment, le choix repose sur les présidents de fédération, en espérant que ce choix-là soit un choix footballistique.

Autre fédération défaillante sur le continent, celle du Liberia. N’est-ce pas justement parce que George Weah ne veut pas se fâcher avec Donald Trump ?

Cela revient à la même question que vous m’avez posée précédemment. Nous, ce que nous espérons, c’est qu’il n’y ait pas d’ingérence politique, que le football reste indépendant du monde politique et qu’on puisse, justement, sélectionner le pays qui représenterait le pays hôte idéal par rapport à la Coupe du monde. Donc si certains pays comme le Liberia ont décidé de faire le choix de soutenir l’United, on ne peut que prendre note et continuer notre travail pour convaincre les autres fédérations. Le Maroc joue un rôle important au niveau du continent. Il est dans l’intérêt d’une grande majorité de pays africains également que la Coupe du monde se déroule à leur porte pour des raisons non seulement sportives, mais également sociales et économiques. Donc nous sommes assez confiants de recueillir une bonne partie des votes du continent africain.

Autre poids lourd, l’Europe avec ses quelque 54 fédérations. Ne risque-t-elle pas de se diviser entre vos deux candidatures, celle du trio américain et la vôtre ?

Tout d’abord, c’est 55 fédérations avec l’UEFA. Certainement, l’Europe ne votera pas en bloc intégralement, soit pour l’United soir pour le Maroc. Mais ce que je peux vous dire c’est que nous avons un soutien important au niveau du continent européen de par la proximité géographique, de par l’intérêt également économique, par rapport au fuseau horaire, par rapport au déplacement des supporters…

Si je dis que les Américains sont favoris et que vous êtes l’outsider, cela vous choque ?

Non, cela ne me choque pas. Le principal pour nous c’est de nous concentrer sur le résultat final, pouvoir remporter l’organisation pour cette Coupe du monde 2026.

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