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Chronique des matières premières

Stocker l'uranium pour faire remonter les cours: le pari d'un banquier londonien

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La société s'appelle Yellow Cake, le nom anglais du concentré d'uranium. Son fondateur espère lever des capitaux pour stocker le combustible nucléaire. Et de cette façon, faire remonter les prix.

La mine d'uranium à ciel ouvert de Tamgak à Arlit, exploitée par la Somaïr, une filiale d'Areva.
La mine d'uranium à ciel ouvert de Tamgak à Arlit, exploitée par la Somaïr, une filiale d'Areva. Reuters/Joe Penney
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Stocker l'uranium pour faire remonter les cours... C'est le pari d'un banquier d'affaires londonien, rapporte la presse financière britannique. Peter Bacchus a travaillé chez Morgan Stanley et chez Jefferies. A ce titre, il a conseillé nombre de groupes miniers, dont le géant australien Rio Tinto, ou le mastodonte chinois MinMetals. Et il vient de créer sa PME, Yellow Cake, du nom anglais du concentré d’uranium, dont l’une des compositions chimiques est de couleur jaune.

5% de la production annuelle

L'objectif de Yellow Cake ? Acheter ni plus ni moins que le quart de la production annuelle d'uranium du premier fournisseur mondial, le Kazakhstan !
Ce concentré kazakh serait stocké au Canada, grâce aux infrastructures de Cameco le géant canadien de l'uranium. Cela permettrait de retirer du marché 5 % de l'offre mondiale de combustible nucléaire. Et qui sait, de permettre à la petite société de réaliser une belle plus-value lorsque les cours de l'uranium repartiront à la hausse. Un rebond sur lesquels tous les observateurs du secteur s'accordent, mais sans en connaître le délai, c'est là que réside le pari.

Ristourne de KazAtomProm

Yellow Cake a déjà conclu un accord avec l'entreprise KazAtomProm. Elle achèterait au géant kazakh pour 170 millions de dollars de concentré d'uranium à raison de 21 dollars la livre. C'est un peu en dessous du cours mondial mais KazAtomProm peut se le permettre, il est le producteur à plus bas coût de la planète et il a déjà renoncé à une bonne partie de sa production pour enrayer la chute des prix du combustible, déclenchée on le sait par la catastrophe nucléaire de Fuskushima, qui a retardé nombre de projets de centrales.

Cotation en juillet

Mais pour réaliser ces achats d'uranium, la PME britannique a besoin de capitaux. Et c'est pour cela qu'elle fait parler d'elle, puisqu'elle espère lever 250 millions de livres, soit 330 millions de dollars tout de même, en faisant son entrée, programmée pour début juillet, sur le marché secondaire de Londres, l'Alternative Investment Market.

Rassembler tous ces fonds n'est pas forcément mission impossible. Si Yellow Cake est la première société en son genre en Europe, elle a un prédécesseur de l'autre côté de l'Atlantique. UPC, coté à la bourse de Toronto, a rassemblé à ce jour quelque 700 millions de dollars pour stocker du concentré d'uranium auprès du Canadien Cameco, mais aussi du Français Areva - rebaptisé depuis Orano - ou auprès de l'Américain Westinghouse.

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