Accéder au contenu principal
Aujourd'hui l'économie

Angela Merkel avance en freinant sur la réforme de la zone euro

Publié le :

Dans un entretien donné hier au « Frankfurter Allgemeine Zeitung », Angela Merkel détaille sa vision des réformes de la zone euro en faisant des concessions à Emmanuel Macron. Est-ce assez pour donner un nouveau souffle à l’union monétaire ?

Angela Merkel lors de sa visite à Lisbonne, le 31 mai 2018.
Angela Merkel lors de sa visite à Lisbonne, le 31 mai 2018. REUTERS/Rafael Marchante
Publicité

Le premier mérite des précisions apportées par la chancelière allemande c’est de donner du grain à moudre au tandem franco-allemand et donc de le remettre en selle. Il est temps ! Cela fait huit mois que le président Macron a formulé sa vision des réformes, dans son discours de la Sorbonne, et huit mois donc qu’il attend une réaction étoffée de Berlin. L’Elysée se réjouit de voir que la chancelière soutient les deux grandes propositions françaises pour la zone euro. Un fonds monétaire européen à activer en cas de crise, et un fonds d’investissement pour soutenir la croissance. Le couple franco-allemand peut donc se mettre au travail pour finaliser la feuille de route qui sera soumise aux Vingt-Sept lors du sommet prévu à Bruxelles à la fin du mois.

Angela Merkel est favorable à une plus grande convergence des économies de la zone euro, mais pas à n’importe quel prix

A un prix qui doit rester modique, c’est le moins qu’on puisse dire. Quand Emmanuel Macron rêve d’un fonds d’investissement de 200 milliards d’euros pour doter l’Europe de champions de l’intelligence artificielle par exemple, Angela Merkel pense plutôt à un fonds doté d’une dizaine de milliards d’euros. Fidèle à une gestion rigoureuse de l’argent public et à la tradition démocratique allemande, la chancelière n’imagine pas un seul instant distribuer de l’argent sans que les parlementaires de chaque pays ne puissent contrôler l’usage qui en est fait. Quant au fonds monétaire à l’européenne qui a vocation à soutenir un pays en crise, là encore Angela Merkel insiste sur ses limites.

« La solidarité ne doit jamais conduire à une union de l’endettement » prévient la chancelière

L’Allemagne aujourd’hui comme hier ne financera pas la dette de l’Italie par exemple. La mutualisation de la dette n’est toujours pas d’actualité. Le fonds européen prendrait la suite de l’actuel mécanisme européen de stabilité employé pour soutenir la Grèce. Dans l’esprit de la chancelière, il pourrait même être comme le FMI, un levier pour imposer des réformes structurelles aux pays bénéficiaires. La chancelière accepte que ce fonds puisse être activé à titre préventif, pour soutenir un pays en difficulté avec un prêt à court terme, sur 5 ans. Mais là encore avec des conditions strictes : seulement si les difficultés rencontrées viennent de l’extérieur. Et enfin le dispositif reste contrôlé par les Etats. Pas question d’en faire un mécanisme automatique mis en œuvre par la seule commission.

Ce sont des réformes a minima que propose la chancelière

Très loin des ambitions du président Macron. Au moment où l’appartenance de l’Italie à la zone euro est à nouveau remise en question, Angela Merkel a fini par lâcher du lest. Et aussi parce que le contexte mondial lui est moins favorable. En imposant à l’Europe une hausse des droits sur l’acier et l’aluminium, Donald Trump veut surtout s’en prendre à l’Allemagne, pays avec lequel les Etats-Unis accusent un important déficit commercial. La chancelière préserve l’essentiel, la vision allemande de la solidarité européenne. Il faut dire que Berlin est loin d’être isolé. Huit autres pays ont signé une déclaration avec les Pays-Bas hostiles à la hausse du budget européen.

EN BREF

En France, l’Etat pourrait céder sa participation dans Air France au groupe Accorhotel. Cela fait longtemps que l’hôtelier convoite la compagnie et il a donc confirmé ses intentions au quotidien Les Echos, l’Etat de son côté n’a pas voulu commenter. Cette opération pourrait bouleverser le destin de la compagnie. Car le soutien indéfectible de l’Etat est souvent perçu comme une gêne dans la gouvernance de l’entreprise. Air France est aujourd’hui en pleine crise, déstabilisée par le départ du PDG Jean-Marc Janaillac. Il n’a pas réussi à trouver une issue à la grève des salariés français.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.