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Chronique des médias

Football: Canal+ victime de la guerre des droits

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L’arrivée du groupe espagnol Mediapro dans le monde du football français met le groupe Canal+ dans une situation délicate.

Le logo de Canal+ au siège de la chaîne à Issy-les-Moulineaux.
Le logo de Canal+ au siège de la chaîne à Issy-les-Moulineaux. Martin BUREAU / AFP
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De même qu’elle arrête les Guignols de l’info à la rentrée, faute de soutien de son actionnaire Vincent Bolloré à ce type d’humour décalé, Canal+ pourrait renoncer dans deux ans à la retransmission des matchs du foot français, après avoir perdu mardi les droits de la Ligue 1 au profit principalement de l’espagnol Mediapro, mais aussi de Beinsports ou encore de Free pour la captation des buts sur mobile.

Mediapro, détenu par le fonds chinois Orient Huntai Capital, est devenu la bête noire de Canal+ et de Vincent Bolloré. Son patron, Jaume Roures, est à l’opposé de l’industriel français : ancien trotskyste, proche des indépendantistes catalans, cofondateur du journal de gauche Publico et producteur d’Oliver Stone, il s’est taillé un empire dans le foot en prenant de court les acteurs installés.

Ce fut le groupe Prisa d’abord avec lequel Mediapro avait signé un accord de partage des droits de la Liga, ce qui ne l’a pas empêché d’aller négocier avec les clubs espagnols. Ce fut ensuite Sky, en Italie, contre lequel Mediapro est encore en train de batailler juridiquement puisqu’après avoir obtenu les droits de la Série A pour plus d’un milliard d’euros, il doit maintenant fournir les garanties bancaires exigées s’il veut récupérer ces droits annulés par la Ligue de football italienne.

En France, c’est le groupe Canal+ qui est la victime de cette guerre des droits. En payant 800 millions d’euros par an sur un total d’1,15 milliard, Mediapro s’est arrogé les dix meilleures affiches, les matchs du dimanche soir, ceux du vendredi soir ou du samedi après-midi. Canal, qui diffusait le foot français depuis 1984 peut espérer racheter des sous-licences pour diffuser des matchs, mais il pourrait devoir se contenter de distribuer la nouvelle chaîne de foot que souhaite créer Mediapro autour de 25 euros par mois. Avec un objectif : faire grandir le foot en France.

C’en serait alors vraiment fini du modèle de Canal+, tel qu’on le connaît avec ses piliers autour du sport d’un côté et du cinéma et des séries de l’autre. Ce dernier pilier est d’ailleurs attaqué par Netflix et, sans le foot, le cinéma français s’inquiète d’une possible baisse de chiffre d’affaires de la chaîne qui aurait pour conséquence de réduire ses investissements dans le 7e art. Même si le groupe martèle aujourd’hui que l’équation économique des droits du foot n’est pas tenable, avec une facture en hausse de 51%, la question qui se pose est de savoir si Vincent Bolloré a sciemment modéré ses enchères pour en finir définitivement avec le modèle français de Canal+. Histoire de regarder encore plus vers l’Afrique.

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