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Aujourd'hui l'économie

Trop de tourisme va-t-il tuer le tourisme?

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De plus en plus de villes, ou de pays, prennent des mesures pour limiter le nombre de visiteurs. C'est le cas de la ville d'Amsterdam au Pays-Bas.

Des gens patinent sur la glace au canal «Prinsengracht» à Amsterdam, le 2 mars 2018.
Des gens patinent sur la glace au canal «Prinsengracht» à Amsterdam, le 2 mars 2018. AFP/ANP/Evert Elzinga
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A partir de l’an prochain les amateurs de Van Gogh ou d’une simple balade sur les canaux de la cité néerlandaise devront prévoir un plus gros budget, car les taxes imposées aux visiteurs vont grimper, et il faudra aussi de bonnes chaussures pour circuler, car le conseil municipal d’Amsterdam va progressivement resserrer l’offre de transport privé : il n’y aura plus de taxis sur les canaux, moins de calèches, les bateaux-mouches seront priés d’accoster hors du centre, et bientôt plus de paquebots de croisière à quai près de la gare centrale. Des mesures drastiques décidées pour contenir la marée humaine des visiteurs. La ville peuplée de 800 000 habitants accueille aujourd’hui 18 millions de touristes par an et cela pourrait monter jusqu’à 30 millions d’ici 2025, un niveau considéré par la ville comme insupportable.

Tant pis pour les pertes induites ?

Tant pis pour les commerçants. L’ouverture de nouveaux magasins de souvenirs ou de snacks est proscrite. Mais la ville est loin d’être perdante. Elle escompte de nouvelles recettes fiscales supérieures à 100 millions d’euros par an à partir de 2022. Grâce à la hausse de ces taxes touristiques et grâce aux amendes qui seront désormais infligées aux malappris dérangeant la tranquillité des habitants. Ces amendes pourront aller jusqu’à 140 euros. Amsterdam ne va pas expulser les touristes, elle va les sélectionner. Son attractivité est telle qu’elle continuera d’attirer les plus riches, souvent les plus âgés, et donc les plus calmes. La ville veut éviter le syndrome de Venise, lentement étouffée par les touristes. Les 55 000 Vénitiens voient passer chaque année 28 millions de visiteurs.

La nouvelle Zélande envisage elle aussi de taxer davantage ses visiteurs

Une taxe de l’ordre de 15 euros par visiteur pourrait être levée dès l’an prochain. L’objectif ici est surtout de financer la protection des sites que ces hordes de touristes dévastent parfois à leur insu, faute d’infrastructures suffisantes pour les recevoir. Pas question pour autant de renoncer à cette manne, le ministre du Tourisme le rappelle : le secteur demeure un pilier de l’économie locale, qui compense les aléas des revenus agricoles. Cette prise de conscience des dégâts générés par le tourisme a commencé en 2016, Barcelone a été l’une des toutes premières villes à réagir et à chercher à limiter le nombre de visiteurs.

Le tourisme est aussi un gros générateur de gaz à effet de serre

Il représente près du dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon une récente enquête publiée par la revue Nature. Son empreinte est quatre fois plus intense que ce qu’on supposait jusqu’à maintenant. Absolument rien n’a été prévu dans l’accord de Paris pour contrôler l’impact de cette activité. Son coût pour la société pourrait dépasser les gains immédiats. Mais les intérêts économiques priment toujours. C’est devenu un moteur stratégique de la croissance mondiale, fournissant des devises et des emplois aux pays d’accueil. D’ailleurs beaucoup de pays multiplient les efforts, les investissements pour se transformer en destination de rêve. Et l’affluence ne faiblit pas, elle augmente. Avec la baisse des prix de l’avion et la hausse du revenu des classes moyennes dans les pays émergents. L’an dernier un milliard 300 000 terriens se sont déplacés pour un séjour privé, chaque seconde qui passe 41 touristes arrivent quelque part, dans le monde.

EN BREF

Le G7 finance ouvre aujourd’hui au Canada dans un climat tendu : les Américains vont taxer davantage l’acier et l’aluminium européen. Une information confirmée par plusieurs sources. L’acier sera imposé à hauteur de 25% et l’aluminium de 10%. La Commission européenne a échoué à obtenir une exemption totale. Bruxelles a prévu des mesures de représailles contre les importations de jeans et de beurre de cacahuète.

Toujours aux Etats-Unis, les régulateurs continuent de détricoter les textes mis en place après 2008 pour empêcher les excès de la finance. La règle Volcker interdisant aux banques de spéculer avec leurs fonds propres va être assouplie. Son application étant jugée « inutilement fastidieuse » par l’administration Trump. En 2008, l’Etat a dû venir au secours des grandes banques américaines « too big too fail », et c’est le contribuable qui a réglé l’addition.

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