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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: toujours plus d’argent pour le foot

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Un micro de la chaîne française Canal + lors du match de L1 entre Nantes (FCN) et Lille (Losc) au stade de la Beaujoire à Nantes.
Un micro de la chaîne française Canal + lors du match de L1 entre Nantes (FCN) et Lille (Losc) au stade de la Beaujoire à Nantes. AFP/Jean-Sébastien Evrard
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En l’espace de 20 ans, les droits TV de la Ligue 1 de football en France ont été multipliées par 10 : on est passé de 122 millions d’euros en 1997 à 1,53 milliard cette année… Et cette année, le diffuseur historique du foot en France, Canal+, n’a pas pu ou n’a pas su suivre…

En effet, s’exclame Libération, « dans les mondes consanguins du foot français et des médias, on n’en revient toujours pas : avant-hier mardi, les droits de diffusion de la Ligue 1 entre 2020 et 2024 sont partis pour plus d’1,1 milliard d’euros, sans que le partenaire historique, Canal+, n’empoche le moindre match. C’est le groupe audiovisuel espagnol Mediapro qui, à la surprise générale, a remporté la timbale, laissant quelques miettes à BeIn Sports. »

Alors, s’interroge Libération : « quelles conséquences pour le téléspectateur ? La fragmentation de l’offre de foot va encore s’accroître avec le surgissement de Mediapro, obligeant le consommateur à faire des choix entre les compétitions auxquelles il aura accès. Jusqu’à présent, le match se jouait essentiellement entre Canal+ et BeIn Sports, les deux gros acteurs du marché. A la rentrée de septembre, il faudra compter avec la montée en puissance de SFR Sport, bientôt rebaptisée RMC Sport. »

Du coup, s’exclame Le Parisien, « on n’y comprend plus rien. Alors, comme ça, s’étonne le journal, tous les deux ou quatre ans, on va devoir changer tous nos abonnements, passer des coups de fil sans fin pour résilier, jurer que non, on ne veut pas la   vraie ou fausse   promo pour rester abonné à une chaîne qui refusera d’avouer qu’elle n’a plus grand chose à nous offrir ? Depuis que Mediapro, ce groupe espagnol inconnu en France, a raflé les principaux matchs de la Ligue 1 à partir de 2020, pour des montants dépassant le milliard d’euros, on y perd son latin et son Verratti. »

Le cinéma français impacté

Si le téléspectateur, fan de foot, est inquiet, le cinéphile, amateur des salles obscures, peut l’être tout autant…

En effet, « l’éviction de Canal+ fait trembler le cinéma français », relève Le Figaro. « À première vue, il n’y a aucun rapport entre un match de foot de la Ligue 1 et un film d’auteur français. Pourtant ce lien est direct, voire vital, pointe Le Figaro. Le cinéma français dépend en effet de la manne de Canal+. (…) Longtemps Canal a injecté à lui seul 200 millions d’euros par an dans le cinéma, soit pratiquement un quart de l’investissement total dans ce secteur chaque année. Et la chaîne finançait une centaine de films par an, soit environ la moitié de la production totale de films français. (…) La perte des droits du foot signifie que Canal+ devrait traverser, à partir de 2020, une nouvelle période de turbulence. Son chiffre d’affaires pourrait être fortement réduit. (…) Conséquence, le cinéma français pourrait voir la manne financière provenant de Canal être largement amputée. De très nombreux films ne pourraient donc plus se monter. Le coup risque d’être très dur. »

Deux ans pour rebondir…

Alors le tableau est-il si sombre que cela pour Canal ?

Non, répondent Les Echos… « Tout n’est peut-être pas perdu. Rien ne dit que Canal+ ne récupérera pas, dans les deux ans qui viennent, une partie des droits achetés par un Mediapro incapable de faire face à ses promesses financières ou de diffusion. »

En effet, précise le quotidien économique, « si Mediapro lance sa propre chaîne de télévision en France, il aura besoin de 6 millions d’abonnés à 15 euros par mois pour atteindre l’équilibre. A titre d’exemple, la chaîne de télévision sportive qatarie BeIN Sports, créée en 2012 en France, n’est pas encore rentable, bien qu’ayant plus de 3 millions d’abonnés qui payent 14 euros par mois pour l’avoir

Mediapro table probablement sur la revente de droits TV à Canal+, SFR ou d’autres, comme il le fait déjà en Espagne, pour rentabiliser sa mise. Il lui faudrait alors en obtenir 200 millions d’euros par an dans l’Hexagone. »

En tout cas, rebondit Le Midi Libre, « Canal aura deux ans pour rebondir et trouver les moyens d’attirer à nouveau le client. Ses énormes profits anciens, son savoir-faire aux abords des stades et les multiples rebondissements à venir dans le monde des affaires ne doivent pas insulter l’avenir. Canal+ est loin d’être brouillé définitivement. »

Pas si sûr, estime pour sa part Le Monde pour qui « ce nouveau revers de la chaîne cryptée fait encore pâlir l’étoile de son patron, Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi, en difficulté sur de nombreux dossiers, en Italie avec Mediaset et Telecom Italia, ou dans ses affaires africaines. »

Comment mieux aider ?

A la Une également, le débat sur les aides sociales en France… On ne sait pas trop ce que va faire le gouvernement, pointe Libération. « Simple réorganisation ou baisse des montants ? Le gouvernement tarde à dévoiler ses intentions. » En tout cas, estime le journal, « un maintien en l’état des dépenses sociales est d’autant plus incertain que la pression augmente sur le gouvernement en matière de dépenses publiques. »

Pour La Croix, « ce n’est pas le niveau global des dépenses publiques qu’il faut regarder en premier lieu, mais leur efficacité. Là où la dépense publique est, si l’on ose dire, compétitive, pourquoi la condamner ? En revanche, il faut traquer tous les gâchis, les doubles emplois, les dispositifs obsolètes ou inutilement complexes. Et il y a en beaucoup ! »

Et puis il faut cibler les priorités. Parmi les urgences, il y a le problème de la grande vieillesse. Et le gouvernement est loin de l’avoir réglé, relève Le Républicain Lorrain : « les premiers soins apportés par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, aux Ehpad, (aux maisons de retraite) tiennent de l’assistance respiratoire. De quoi susciter l’incrédulité des petites mains au chevet des anciens. »

Enfin pour La Montagne, c’est inévitable : « il faudra bien que le traitement de la grande dépendance soit un jour déclaré cause nationale. Au moins pour une raison évidente : le nombre de personnes dites de “grande vieillesse” ne va cesser de croître. C’est ainsi que la France est au pied du mur d’un immense problème qui va demander beaucoup de moyens, d’anticipation et de nouvelles méthodes de fonctionnement. Le maintien à domicile ne pourra vraiment être encouragé que s’il s’accompagne de la formation professionnelle à des métiers ingrats, difficiles et pourtant indispensables. »

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