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Revue de presse Afrique

A la Une: l’opération anti-terroriste à Ouagadougou

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Des soldats burkinabè en patrouille dans les rues de Ouagadougou, le samedi 3 mars, au lendemain de la double attaque qui a frappé la capitale.
Des soldats burkinabè en patrouille dans les rues de Ouagadougou, le samedi 3 mars, au lendemain de la double attaque qui a frappé la capitale. Ahmed OUOBA / AFP
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Opération coup de poing la nuit dernière dans la capitale burkinabè. Les forces spéciales de la gendarmerie nationale ont lancé l’assaut contre des jihadistes présumés retranchés dans une villa du quartier de Rayongo en périphérie de la ville. Bilan : trois individus tués et un arrêté, ainsi qu’un gendarme qui a succombé à ses blessures.

La presse burkinabè exulte : « une action qui rassure et qui met du baume au cœur », s’exclame le quotidien Aujourd’hui, avec ce photo montage en Une, montrant les trois terroristes présumés abattus, dont l’un encore les armes à la main.

D’après Aujourd’hui, l’assaut a duré pas moins de 7 heures… « Il faut féliciter les forces spéciales et les forces armées d’une manière générale, pointe le journal. Ensuite, c’est sans doute le laurier le plus visible et le plus éclatant de l’Agence nationale de renseignements, sur laquelle les critiques n’étaient pas la chose la plus rare depuis sa création. Accusée d’être nonchalante, inefficace et incapable de prévenir les catastrophes terroristes qui s’abattaient sur le pays, elle vient, par l’action de Rayongo, de montrer qu’elle commence à prendre sa vitesse de croisière et qu’elle peut être importante dans l’arsenal contre le terrorisme. »

Cellules dormantes

Oui, « béret bas ! », renchérit Le Pays. « Mais il ne faudra surtout pas dormir sur ses lauriers. Car, il y a fort à parier qu’il y a encore des cellules dormantes de djihadistes au sein des populations, qui travaillent à nous surprendre. C’est pourquoi l’on peut encourager le gouvernement à ne ménager aucun effort pour renforcer les capacités logistiques et opérationnelles des FDS, les Forces de défense et de sécurité. » Egalement, poursuit Le Pays, « il est impératif que les habitants des quartiers périphériques s’organisent aussi, pour éviter que ces individus sans foi ni loi qui semblent avoir jeté leur dévolu sur ces lieux en raison de leur éloignement ne s’en servent comme base arrière pour planifier leurs sales besognes. »

En fait, précise L’Observateur Paalga, « selon toute vraisemblance, ce quarteron était impliqué dans la double attaque du 2 mars dernier contre l’état-major général des armées et l’ambassade de France à Ouagadougou. Pire, ils se préparaient sans doute à perpétrer un nouveau carnage. Cette intervention préventive a certainement permis de tuer dans l’œuf un projet d’attaque terroriste qui aurait pu être particulièrement sanglant, pointe encore le journal, à en juger par la nature de l’arsenal retrouvé dans le repaire des renégats. »

Le ver est dans le fruit

Enfin, pour Wakat Séra, c’est désormais un fait avéré : le terrorisme peut se nicher partout… « Alors que nombre d’analystes évoquent de plus en plus la perte du nord au profit des djihadistes, le Burkina Faso devra faire face à l’hydre terroriste qui visiblement ne se nourrit plus de mercenaires venus de l’extérieur. Le ver est donc bien dans le fruit, s’exclame Wakat Séra, pour ne pas dire que la menace est désormais réelle que le voisin sympa, prêt à vous rendre tous les services du monde, peut devenir du jour au lendemain votre bourreau. Après les attaques plus spectaculaires du Cappuccino, du Café Aziz Istanbul sur la célèbre avenue Kwamé Nkrumah, désormais désertée les soirs, et celle plus récente et presque simultanée de l’ambassade de France au Burkina et de l’Etat-major général des armées, le pays des Hommes intègres vit en permanence dans la hantise de frappes plus isolées. Le raid nocturne de la nuit passée vient de démontrer que le monstre est prêt à frapper à tout moment. »

Kagame à Paris

Enfin, la visite de Paul Kagame à Paris. Le président rwandais participera demain au salon Viva technologies, un rendez-vous international consacré au numérique. Avant cela, il sera reçu ce mercredi à l’Elysée par Emmanuel Macron. Les deux hommes évoqueront-ils le délicat sujet du génocide ? En tout cas, Le Monde Afrique publie un entretien avec l’amiral Jacques Lanxade. Entretien qui ne va peut-être pas dans le sens de l’apaisement, du moins celui souhaité par les rwandais. L’ancien chef d’état-major des armées sous François Mitterrand y récuse en effet toute erreur liée à l’opération Turquoise pendant le génocide. Sur ce sujet, affirme-t-il, « les militaires français attendent du président qu’il prenne leur défense. (…) Le gouvernement français doit faire admettre que nous sommes intervenus pour arrêter les massacres. » L’amiral Lanxade se dit par ailleurs favorable à l’ouverture des archives militaires, pour, dit-il, en finir avec les polémiques.

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