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Revue de presse Afrique

A la Une: l’insécurité chronique au Sahel

Publié le :

Des soldats maliens patrouillent à Menaka pendant la visite du Premier ministre le 9 mai 2018.
Des soldats maliens patrouillent à Menaka pendant la visite du Premier ministre le 9 mai 2018. AFP/Sebastien Rieussec
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Avec plusieurs incidents armés ces derniers jours. Tout d’abord, au Mali, au moins 12 personnes ont été tuées samedi à Boulikessi, localité située à la frontière avec le Burkina Faso. La presse malienne évoque une bavure de l’armée après la mort d’un soldat malien. Ses frères d’armes auraient répliqué en tirant sur des civils.

Non, affirment pour leur part les autorités maliennes, citées notamment par le site d’information Maliweb : « lors d’une patrouille de sécurisation de la foire hebdomadaire de Boulikessi, des soldats ont été accrochés par des terroristes. » Bilan : un soldat malien a été tué, douze terroristes neutralisés, et des motos et des vélos appartenant aux terroristes ont été détruits.

Qui dit vrai ? Bavure de l’armée ou véritable attaque terroriste ? Impossible à vérifier. C’est ce qui est sûr dans le Sahel, c’est que les populations ont parfois autant peur des terroristes ou des bandits que des soldats censés les protéger…

Peur des jihadistes et de… l’armée !

Exemple, au Burkina, avec ce rapport de Human Rights Watch intitulé Le jour, nous avons peur de l’armée, et la nuit des jihadistes.

« Un titre qui en dit long, s’exclame L’Observateur Paalga, sur la peur qui habite les populations de la partie septentrionale du pays. Une région prise depuis maintenant trois bonnes années entre les tentacules de la pieuvre djihadiste, coupable des pires abominations. En face, l’armée burkinabè ne serait pas non plus toute blanche. "Exécutions extrajudiciaires", "mauvais traitements", "arrestations arbitraires" de présumés terroristes sont en effet des griefs que retient Human Rights Watch contre nos Forces de défense et de sécurité, soupire le quotidien burkinabè, dans un document qui jette un pavé dans une mare déjà très ensanglantée : depuis 2016, le Burkina a subi 80 attaques qui ont fait plus de 130 morts. »

Et L’Observateur de prévenir : « le risque est qu’en voulant faire feu de tout bois, on fasse tomber des innocents sous les balles de leur propre armée et que cela entrave davantage la difficile collaboration entre les forces de l’ordre et les populations. Sans oublier que les victimes de ces bavures peuvent rejoindre les groupes terroristes par soif de vengeance. »

17 morts au Niger

Autre exaction, rapporté cette fois par Le Pays, toujours au Burkina : « la commune nigérienne d’Inatès a été endeuillée vendredi dernier, avec l’attaque massive et sans précédent d’un campement peul par des assaillants venus du Mali voisin. 17 personnes ont été tuées par des hommes lourdement armés et en mission commandée, puisque les victimes étaient, à ce qu’il paraît, exclusivement des Peuls. Selon les premiers témoignages recueillis sur place, cette attaque aurait été perpétrée par des Touaregs maliens, en guise de réponse du berger à la bergère, après l’exécution sommaire et de sang-froid, de dix-sept personnes issues de la communauté touarègue de la commune de Ménaka, par des combattants peuls qui se seraient par la suite évaporés dans la nature. »

Et Le Pays de déplorer qu’ « en plus des actions pernicieuses des groupes radicaux, on assiste de plus en plus à un cycle infernal de violence du fait du banditisme et surtout des vendettas, sur fond de conflits communautaires en latence depuis des décennies. Le pessimisme est d’autant plus grand, affirme le journal, que ces violences inter-ethniques ne sont pas seulement circonscrites aux régions de Ménaka au Mali et de Tillabéry au Niger. »

Enfin, pour en revenir à la situation spécifique du Mali, le journal Mali-Horizon pointe ce que d’aucuns considèrent comme une évidence : « trois ans après la signature de l’accord d’Alger, le document peine à s’appliquer, constate Mali-Horizon. Les attaques se multiplient et l’insécurité devient grandissante au Nord comme au Centre du pays. » Et ce, « même si on note certaines avancées, notamment l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination, à Gao et Kidal », avec la mise en place de patrouilles mixtes.

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