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Afrique économie

L’apport des compagnies minières aux économies locales en Afrique de l’Ouest

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Le potentiel minier du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest était -la semaine dernière à Londres- au centre d’un salon d’exposition et d’échanges entre responsables gouvernementaux de la sous-région et des représentants de compagnies minières internationales, d’investisseurs et de fournisseurs de technologie de pointe. L’or est un des minerais les plus répandus dans le sous-sol ouest-africain. 

Le salon « Sahel and West Africa Mining » où deux grandes compagnies aurifères en activité en Afrique de l’Ouest étaient présentes au salon de Londres des 8 et 9 mai 2018.
Le salon « Sahel and West Africa Mining » où deux grandes compagnies aurifères en activité en Afrique de l’Ouest étaient présentes au salon de Londres des 8 et 9 mai 2018. ©RFI/Stanislas Ndayishimiye
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Deux parmi les grandes compagnies aurifères en activité en Afrique de l’Ouest étaient présentes au salon de Londres « Sahel and West Africa Mining » les 8 et 9 mai 2018. L’une, c’est la société canadienne B2Gold, qui a commencé récemment l’exploitation d’une mine au Mali. Neil Reeder, vice-président chargé des relations avec les gouvernements, explique l’implication de son groupe dans le développement local.

« Avec la production de Fekola, nous avons travaillé avec les communautés locales dans la construction de la mine et la construction du village. Nous avons déménagé, parce qu’ils étaient trop près de la mine. Et dans quelques mois, les [habitants] du village de Fadougou [situé à 2 km de la mine] vont avoir une nouvelle ville. Et nous avons fait des programmes de formation technique pour ces gens. Ce qui fait que, une fois que la mine sera partie dans 10 à 12 ans, ils aient de bonnes connaissances pour travailler dans un autre contexte. »

Solliciter la sous-traitance locale

Pour Abdoul Aziz Sy, directeur régional de Teranga Gold Corportion en Afrique de l’Ouest, en plus des budgets prévus pour le développement communautaire dans les zones d'extraction, les compagnies minières doivent aussi travailler avec des sous-traitants locaux.
« C’est ce qu’on appelle le contenu local. On sait que pour les équipements miniers, les grosses machines proviennent de l’extérieur. Mais, il y a quand même des biens, des services qui peuvent être fournis localement. Et l’importance de ceci au-delà de l’emploi [directement dans la mine], c’est le développement d’un tissu d’entrepreneurs, qui puisse voir des parts de marché au niveau de la mine. En 2016, sur notre chiffre d’affaires de 150 milliards de francs CFA – autour de 270 millions de dollars –, les 75% ont été dépensés directement au Sénégal. Effectivement, la grande partie c’est l’énergie. »

Les Etats doivent assumer leur rôle régalien

Construire une école, un centre de santé, fournir parfois de l’eau et de l’électricité... c’est un comportement encore paternaliste, selon Pascal Rey, du bureau d’étude Ansuco.
« C’est une approche qui doit être véritablement remise en question. La compagnie minière a une certaine responsabilité dans la compensation de ses impacts et un des impacts est justement l’arrivée de nombreux migrants, donc l’augmentation démographique. Donc en ce sens, il doit évidemment participer à construire les infrastructures qui relèvent des services publics. Mais c’est bien les Etats qui doivent garder le contrôle de ces services publics ; il est compliqué de demander à une société privée de jouer le rôle régalien de l’Etat. C’est même dangereux, puisque quand la compagnie part, que le projet est fini, on se retrouve très souvent avec des villes fantômes. »

Une crainte surtout pour les zones d’extraction de l’or ou de l’uranium, dont les gisements sont exploitables en quelques dizaines d’années seulement.    

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