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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Trump déchire l’accord sur le nucléaire iranien

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Donald Trump montre le décret signifiant la décision des Etats-Unis de quitter l'accord sur le nucléaire iranien, le 8 mai 2018 à Washington.
Donald Trump montre le décret signifiant la décision des Etats-Unis de quitter l'accord sur le nucléaire iranien, le 8 mai 2018 à Washington. REUTERS/Jonathan Ernst
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Il l’avait promis, il l’a fait… Le président américain a donc confirmé hier la sortie des Etats-Unis du texte signé en 2015 après plusieurs années de négociations entre Téhéran et la communauté internationale.

Pourquoi ?, s’interroge Libération. « Trump critiquait l’accord pour plusieurs raisons. D’abord, à cause de la "sunset clause", sa clause d’extinction : l’engagement iranien (à ne pas développer l’arme nucléaire) allait jusqu’en 2025. Bien trop court, jugeait-il. Ensuite, pour sa portée limitée, l’accord ayant pour but d’empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire, mais pas d’endiguer son influence. Enfin, parce que cet accord n’empêchait pas l’Iran de tester ses missiles balistiques à longue portée. »

Ces arguments ne pèsent pas bien lourd pour La Croix. Il y a « quelque chose d’inexplicable dans cet acharnement de Donald Trump à dénigrer cet instrument d’une désescalade nucléaire au Moyen-Orient, s’exclame le quotidien catholique. Personne ne prétendra que le dispositif auquel étaient parvenus les négociateurs il y a trois ans était idéal. L’accord avait une durée limitée dans le temps et laissait de côté les projets balistiques de l’Iran, c’est-à-dire sa volonté de se doter de missiles capables de frapper ses ennemis régionaux, Israël et Arabie saoudite. Mais, plutôt que de compléter patiemment cet accord, comme le proposaient les Européens, Washington, appuyé par Israël, a choisi de s’en dissocier. »

« Là, on a beau chercher, renchérit Le Républicain Lorrain. On tente en vain de déceler le début du commencement d’un quelconque profit pour la communauté internationale à voir ainsi déchirer l’accord nucléaire iranien. (…) Outre qu’elle fragilise un peu plus la paix, cette charge au bulldozer fait le jeu des faucons iraniens opposés au réformisme du président Rohani. Tant pis pour cette jeunesse iranienne qui ne demandait qu’à papillonner. De l’effet Trump, elle a désormais tout à redouter. »

Le risque d’une nucléarisation iranienne…

Alors, avance Le Figaro, « Trump espère sans doute faire plier Téhéran comme Pyongyang. Mais l’Iran n’est pas un pays ermite et sans ressources. Les mollahs voient comment Kim Jong-un a réussi à se faire respecter en se hissant dans le "club" atomique. Ils voient aussi que Trump vient de s’entourer, à la CIA et au département d’État, de faucons adeptes du "changement de régime". » Et Le Figaro de prévenir : « Si cet accord nucléaire sombre définitivement, l’avenir est lourd de deux menaces. À court terme, un affrontement entre Israël et l’Iran. À plus long terme, une relance tous azimuts de la course à l’atome. Au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite a déjà fait savoir qu’elle ne resterait pas les bras ballants devant une relance iranienne. L’atomisation du monde risque de s’accompagner de sa nucléarisation. »

En effet, pointe La République des Pyrénées, « alors qu’il doit rencontrer bientôt le leader coréen Kim Jong-un pour discuter d’une dénucléarisation de la péninsule coréenne, Trump prend le risque d’une nucléarisation iranienne. Car l’on peut penser ce que l’on veut du régime de Téhéran, mais il aura vite compris que le fait de posséder le nucléaire est le plus sûr moyen de négocier en direct avec Washington. Alors pourquoi s’en priver ? Et si finalement, s’interroge le quotidien béarnais, cet idiot de Trump ne restera pas comme l’allié utile des bellicistes iraniens ? »

L’Europe doit faire bloc !

En tout cas, c’est un camouflet pour Emmanuel Macron qui n’aura donc pas réussi à convaincre Donald Trump…

« On sait désormais que face à Trump, faire la cour n’est pas payant, soupire La Montagne. Emmanuel Macron s’en souviendra, lui qui reçoit le désaveu cinglant de l’ami américain auprès duquel il a fait un lobbying très pressant. Après l’indécent rappel des attentats du Bataclan, Trump fait un bras d’honneur à ce "formidable Macron" ! Plus que jamais, estime La Montagne, l’Europe est seule en capacité de relever le défi pour éviter à l’Iran la spirale de la misère et des violences, tout en restant solidaire de la Chine et de la Russie. Si l’Europe ne le fait pas, alors face à l’isolement de Trump, toutes les boîtes de Pandore peuvent s’ouvrir au Moyen-Orient. »

Pour La Charente libre, l’Europe doit faire bloc : « Le retrait américain place les Européens et singulièrement la France dans la situation inédite de devoir s’opposer frontalement aux foucades stratégiques de "l'ami" Donald Trump. S’ils veulent sauver l’accord et continuer de commercer avec l’Iran, il leur faudra redouter les foudres des sanctions extraterritoriales américaines, a directement menacé Donald Trump. Ce camouflet appelle des réponses fermes des Européens et d’Emmanuel Macron bien au-delà de la déploration manifestée à chaud. »

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