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Revue de presse Afrique

A la Une: tambouille électorale en RDC

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Une femme passe devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) le 5 novembre 2017 à Kinshasa.
Une femme passe devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) le 5 novembre 2017 à Kinshasa. JOHN WESSELS / AFP
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Rumeurs sur un 3e mandat de Kabila ; verrouillage de l’espace politique ; mise à l’écart des électeurs congolais de l’étranger ; neutralisation de l’opposition : certains journaux congolais sont plutôt pessimistes quant à la bonne tenue et à la transparence de l’élection présidentielle qui doit avoir lieu à la fin de l’année.

En effet, pointe Le Potentiel, « la majorité au pouvoir a juré de sauvegarder à tout prix le siège de son autorité morale. Soit elle gagne les prochains scrutins, avec l’aide de sa machine à tricher, soit elle les envoie aux calendes grecques. Un état-major restreint travaille sur le projet, croit savoir le journal. La majorité présidentielle cherche à affaiblir tous ceux qui pourraient contrecarrer son projet, notamment, Moïse Katumbi, l’Eglise catholique, les ONG pro-opposition. Quatre projets de loi jugés par d’aucuns de "liberticides" sont en voie d’être finalisés par le gouvernement pour quadriller davantage l’espace politique. »

L’un de ces projets de loi, précise Le Potentiel, aurait pour objectif « de restreindre le champ d’action des ONG réputées proches de l’opposition ou de l’Occident. » Un autre « durcirait les conditions d’autorisation des manifestations, restreignant dans la mesure du possible les libertés publiques ». Et le dernier aurait « pour cible désignée les confessions religieuses, associées à différentes manifestations publiques. Le projet menace de les interdire d’activités en RDC. Dans le viseur, il y a sans doute l’Eglise catholique, relève Le Potentiel. Autant dire que la majorité au pouvoir se prépare au pire, conclut le quotidien congolais. Les élections ne sont pas à son ordre du jour. Elle est déterminée à quadriller l’espace politique. Première étape : neutraliser tous ceux qui peuvent se mettre en travers de son projet. »

Complicité de la Céni ?

L’un des artisans de cette tambouille électorale serait Corneille Nangaa, le président de la Céni, à en croire La Tempête des Tropiques, autre quotidien congolais : « Élections : Nangaa brouille les cartes », s’exclame le journal. Le président de la Céni continue en effet de défendre bec et ongles la fameuse machine à voter, « que la loi électorale ne reconnait pas », affirme le quotidien congolais, et qui est dénoncée par l’opposition comme une machine à tricher. Par ailleurs, poursuit La Tempête des Tropiques, la Céni vient de remettre en cause l’enrôlement des électeurs congolais de l’étranger, sous le prétexte que cet enrôlement serait « techniquement impossible. Ces compatriotes sont donc privés de leur droit de voter, d’être électeurs ou éligibles. Voilà comment Corneille Nangaa brouille les cartes, s’exclame La Tempête des Tropiques. D’ailleurs, pointe encore le journal, plusieurs acteurs politiques soutiennent que le décor est clairement planté pour que les élections n’aient pas lieu le 23 décembre 2018. »

Reprises des manifs ?

Récemment, le site Afrikarabia, spécialisé sur la RDC, rapportait que « devant l’incertitude du calendrier électoral et l’absence de décrispation politique, le CLC, le Comité laïc de coordination avait annoncé la reprise des actions de contestation, après une trêve politique de deux mois ».

En effet, précise Afrikarabia, « le CLC estime que l’actuel calendrier électoral reste "incertain". Alors que la date de l’ouverture du dépôt des candidatures se rapproche à grand pas, "la Commission électorale continue de gaspiller son temps, ses moyens et son énergie", estime le comité, qui dénonce l’utilisation de machines à voter "décriées et déconseillées par tous les pays". Second point d’achoppement : la décrispation politique, qui reste au point mort. "Aucun opposant politique n’a été libéré". On pense à Eugène Diomi Ndongala ou Jean-Claude Muyambo. Et "aucun exilé politique n’a pu retourner au pays". On pense bien sûr à Moïse Katumbi, en exil forcé, qui risque la prison s’il décidait de retourner en RDC. »

Enfin, relève encore Afrikarabia, « le comité laïc de coordination redoute également que la majorité présidentielle ne cherche par tous les moyens à contrôler le scrutin, afin de conserver le pouvoir ».

Les trois options de Kabila ?

Justement, pour Sindika Dokolo, l’initiateur du mouvement d’éveil civique Debout congolais, cité par le site d’information congolais 7 sur 7, Joseph Kabila envisagerait trois options pour conserver le pouvoir effectif : « Glisser, c’est à dire trouver des prétextes techniques, légaux ou logistiques, pour repousser encore les élections. Tricher : c’est-à-dire permettre l’organisation d’élections non-transparentes, non-libres, et non-équitables, pour couronner la victoire d’un dauphin. Et enfin, changer la constitution pour remettre les compteurs à zéro et permettre au président Kabila de briguer un nouveau mandat présidentiel. »

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