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Chronique des matières premières

Le Kenya se met au thé orthodoxe

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Troisième producteur mondial de thé, le Kenya veut conquérir de nouveaux marchés. KTDA, la plus grande coopérative du pays qui rassemble 600 000 producteurs, s'apprête à produire du thé dit orthodoxe, ouvrant la voie à de nouvelles destinations d'exportation.

Du thé kényan en infusion.
Du thé kényan en infusion. CC0 Pixabay/AlamaCreative
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Au Kenya, ils sont des centaines de milliers à produire ce qu’on appelle l’or vert. En tête, un producteur pas comme les autres, la KTDA, créée il y a 50 ans par de petits exploitants. Ces derniers voulaient mutualiser leurs moyens alors que la production de thé était compliquée par le manque de routes et d’infrastructures.
Les membres sont tous actionnaires des 54 sociétés qui assurent la production. Ces dernières se partagent les parts de la KTDA Holding. Ce sont donc les travailleurs qui possèdent la multinationale.

Son chiffre d’affaires s’élève à 780 millions de dollars. Leader au Kenya, il possède 60 % des parts de marché national. Les 40 % restants se partagent entre les grands noms de l’industrie mondiale, comme Unilever ou encore Twinings.

Nouveau type de thé

Le système a de longue date attiré les investisseurs, notamment Proparco, la filiale de l’Agence française de développement chargée du secteur privé. L’institution vient de prêter 7 millions de dollars destinés à la construction de nouvelles usines qui produiront un nouveau type de thé : le thé orthodoxe.

En effet, pour l’instant, la plupart des producteurs utilisent la méthode du CTC   Cut, Tear and Curl (couper, déchirer et rouler). À l’arrivée, les feuilles sont réduites en une fine poudre : c’est le thé noir traditionnel, très prisé au Pakistan, en Égypte et au Royaume-Uni, principales destinations d’exportation. Moins cher, les experts le décrivent comme puissant, mais manquant d’arômes.

Un produit de meilleure qualité

À l’avenir, le groupe souhaite se diversifier en augmentant sa production de thé orthodoxe. Cette technique industrielle de transformation plus ancienne que la CTC, a été mise au point par les Anglais dans le nord-est de l’Inde, vers 1860. Les feuilles utilisées pour le thé orthodoxe sont toutes différentes, 5 étapes distinctes sont nécessaires pour sa fabrication. Le produit est au final plus cher, plus rare, mais aussi plus doux. Bref, de meilleure qualité selon les experts.

Le Kenya pourra ainsi tenter de conquérir de nouveaux marchés plus rémunérateurs comme la Russie, l’Iran et le Moyen-Orient. Le pays viendrait concurrencer l’Inde et notamment la région de Darjeeling, première zone de production de thé orthodoxe dans le monde.

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