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Afrique économie

Réguler le secteur locatif en Afrique, c'est possible, exemple le Bénin

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C'est le cauchemar de tous les locataires, comment gérer les relations avec son propriétaire ? Au Bénin, les députés ont voté fin avril, à l’unanimité, une loi sur les locations d’habitation. Le texte fixe la caution à 3 mois, il encadre les loyers ainsi que leur augmentation, limitée à 2% par an, et pas avant 3 ans d’occupation par le locataire. Il réglemente aussi l’activité surtout exercée par des intermédiaires. Les parlementaires ont voulu rationaliser le secteur régi par un décret colonial de 1952.

Grâce à une loi votée à l'unanimité au Bénin l'augmenation  les loyers est limitée à 2% par an et pas avant 3 ans d’occupation par le locataire.
Grâce à une loi votée à l'unanimité au Bénin l'augmenation les loyers est limitée à 2% par an et pas avant 3 ans d’occupation par le locataire. ©RFI/Delphine Bousquet
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David, vendeur dans une boulangerie pâtisserie du centre de Cotonou, termine sa journée. Il habite en périphérie de la capitale économique. À 25 ans, il loue une « chambre-salon » de 12 m² avec son frère. Il a dû accepter les clauses du propriétaire.

« J'ai dû payer six mois de caution… 30 000 francs CFA fois six ! 30 000 francs c'est le loyer,  plus 50 000 francs pour la caution, l'électricité et l'eau. Donc cela fait 230 000 francs en tout. Vu ce que je gagne, c'est énorme ! Les députés ont eu une bonne idée, c'est bien pensé, mais cela va être difficile à appliquer. »

Ce n’est pas l’avis de Rodrigue. Ce chauffeur a trouvé un logement avec son cousin et il s’est servi de la loi qui n’est pourtant pas encore promulguée.

« Le propriétaire nous a dit 10 000 francs CFA, plus six mois de caution, mais mon cousin lui a rappelé la loi qui prévoit trois mois de caution, ni plus ni moins. Le propriétaire a répondu : "mais c'est pas la loi qui l'a construit" (le logement NDLR) ! Finalement il a accepté les trois mois et nous a remis la clé. »

La loi réglemente aussi le secteur, où les démarcheurs jouent un grand rôle. Ces intermédiaires informels entre locataires et propriétaires vont devoir s’enregistrer, pour certains créer des agences immobilières. Selon le député Ake Natonde, principal initiateur du texte.

« Il y avait beaucoup de spéculation dans le secteur, il y avait des démarcheurs qui augmentaient même le loyer et s'entendaient avec le propriétaire pour toucher leur commission chaque mois. Les démarcheurs prennent un mois de loyer comme commission et c'est le locataire qui paye ! Toutes ces pratiques-là sont bannies, c'est fini. Le vide juridique favorisait ces pratiques, désormais avec cette loi, le secteur est encadré et je pense que les gens vont plus investir dans l'immobilier. »

Côté propriétaires, si certains vilipendent la loi, ce jeune homme qui gère les immeubles de ses parents l’approuve globalement. Bien avant son adoption, il avait baissé la caution de 12 à 3 mois pour louer plus facilement.

« Cela se passe très bien, de toutes façon, avec trois mois de caution. Le truc c'est qu'il faut connaitre ses locataires et ne pas prendre n'importe qui. De toute façon, il existe des locataires et des propriétaires indélicats. Avec cette loi maintenant, cela va permettre de savoir ce que chacun doit faire et que tout le monde soit gagnant. »

Par ailleurs, une commission d’évaluation nationale devrait établir chaque année le barème des prix de l’immobilier par zone.

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