Accéder au contenu principal
Afrique économie

Kenya: deux bidonvilles de Nairobi connectés à internet à «prix cassés»

Publié le :

Du wifi dans les bidonvilles kényans. L'entreprise Poa Internet, partenaire de l'opérateur Liquid telecom, ambitionne de connecter les non-connectés du Kenya. Grâce à une technologie sans fil bien moins chère que la fibre, POA internet apporte le web à Kibera et Kawangware, deux bidonvilles de Nairobi, et jusque dans les maisons des Kényans les plus pauvres.

Cette boutique compte parmi les dizaines de points d'accès wifi publics de Kawangware. les passants peuvent se connecter à l'internet illimité via leur smartphone, pour moins de 10 centimes de l'heure.
Cette boutique compte parmi les dizaines de points d'accès wifi publics de Kawangware. les passants peuvent se connecter à l'internet illimité via leur smartphone, pour moins de 10 centimes de l'heure. ©RFI/Laure Broulard
Publicité

Les clients se pressent dans le magasin de Georges Obua. Sur le toit, une antenne et une petite pancarte violette, indiquant POA. Cette boutique compte parmi les dizaines de points d'accès wifi publics de Kawangware. Dans un rayon de 100 mètres, les passants peuvent se connecter à l'internet illimité via leur smartphone, pour moins de 10 centimes de l'heure.

« Au début j'ai mis un banc là devant pour qu'ils puissent s'asseoir. Mais j'ai dû l'enlever parce qu'il y avait tellement de gens qu'ils bloquaient l'entrée. »

Selon la banque mondiale, seuls 26% des Kényans ont un accès régulier à internet. En cause, des prix trop élevés, ou l'absence de réseau dans certaines zones. Pourtant, la demande est forte explique Georges.

« Maintenant, toutes les formalités administratives se font en ligne, vous ne pouvez pas faire autrement. Les permis de conduire, les passeports, les transferts de véhicules, tout ! »

POA internet place ses antennes dans des lieux très visités, comme des écoles, qui profitent alors d'un accès gratuit. Autre formule proposée, le wifi directement à la maison, à prix cassé. Et, malgré le quasi-monopole de l'opérateur Safaricom au Kenya, Imaculate Wadiya en charge des ventes, assure que le succès est au rendez-vous.

« Nous avons actuellement 24000 utilisateurs. Parmi eux, 1500 ont souscrit au wifi à la maison. Et je dois dire que ce chiffre croit très rapidement par rapport à ce qu'on voit dans le secteur. »

La direction assure avoir doublé le nombre d'abonnements à la maison ces trois derniers mois et prévoit d'atteindre son seuil de rentabilité en étendant ses services à d'autres zones du Kenya. Le but, explique Andy Halsall, le PDG de POA internet, réduire la fracture numérique dans le pays.

« L'internet rend tant de choses possibles : l'éducation, la formation, le commerce. Cela crée aussi de l'intégration sociale. Mais surtout, l'internet illimité est très important. Car tous les autres opérateurs ici, et presque partout en Afrique vendent par Mégabits. Cela encourage les utilisateurs à limiter leur usage. Avec notre formule à 10 centimes l'heure, un utilisateur pourra regarder des vidéos YouTube pendant une heure. S'il le faisait avec un autre opérateur, cela coûterait environ 3 euros. »

Alors que le taux de pénétration d'internet sur le continent reste faible, nombreux sont ceux qui tentent de s'emparer du marché. Google et Facebook travaillent ainsi sur des projets similaires dans la région.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.