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Bonjour l'Europe

La tournée de la sélection basque de 1937 qui marqua le football soviétique

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Comme chaque vendredi jusqu’au Mondial 2018, qui débute le 14 juin, RFI déroule de fil de l'histoire du football en Russie. Ce 4 mai, nous revenons en 1937, année qui a vu la sélection basque de football marquer, durablement, le football soviétique.

Des supporters de la sélection basque lors d'un match en décembre 2010.
Des supporters de la sélection basque lors d'un match en décembre 2010. AFP PHOTO/ RAFA RIVAS
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La tournée de la sélection basque de football avait une importance double : footballistique d’abord, mais aussi diplomatique. Et c’est cette dimension politique qui rend passionnante cette histoire.

1937, c’est l’époque de la guerre civile espagnole et les Basques, qui sont du côté des républicains contre les fascistes de Franco, décident d’envoyer leur équipe partour en Europe pour sensibiliser le vieux continent à leur cause et récolter des fonds. C’est aussi un moment décisif dans la diplomatie de Staline. C’est son grand tournant, par lequel il oublie ses idéaux communistes, se fait conservateur à bien des égards, et se tourne vers les démocraties bourgeoises.

Les Basques surclassent les Russes

Au même moment, l’URSS décide d’aller sur le terrain, symbolique, du sport, pour prouver la supériorité de son modèle politique. Autrement dit, pas question pour l’équipe soviétique de perdre contre des équipes occidentales.

En face, les Basques ont l’avantage d’être républicains, idéologiquement acceptables en Occident. D’autant plus que c’est une grande équipe, contre qui on veut vérifier le vrai niveau du football soviétique, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Ainsi, l’hésitation s’installe au Kremlin, pour savoir s’il fallait accueillir ou pas ces Basques dont tout le monde vante le niveau, notamment celui de leur attaquant Langara, surnommé « le tank ».

Le pouvoir soviétique décide d’accueillir finalement l’équipe basque, mais le bilan est accablant : six défaites, un nul et une victoire douteuse. Après celle-ci, les Soviétiques décident de changer la méthode de jeu. Ils joueront en formation « WM », basée sur le mouvement, celle qui fait le succès des équipes occidentales. En somme, pour battre les équipes bourgeoises, le régime rouge décide d’adopter la méthode des bourgeois.

Toute la tournée est aussi marquée par l’enjeu politique. D’un côté, on accueille les Basques en terre soviétique comme des frères d’armes avec une réception de leur train à Moscou où une foule énorme les accueille. On leur offre des fleurs, on prononce de longs discours pleins de trémolos.

De l’autre, l’enjeu est tellement important politiquement - ne pas perdre contre une équipe occidentale - que le pouvoir soviétique ne recule devant aucun stratagème pour s'adjuger la victoire : Arbitrage douteux, équipes renforcées par des joueurs d’autres sélections, veilles de matchs où l’on invite les onze Basques dans des restaurants jusqu’à des horaires tardifs avec vodka et nourriture grasse à volonté, afin de fatiguer les adversaires pour le match du lendemain.

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