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Chronique des matières premières

Guerre de l'éthanol entre le Brésil et les Etats-Unis

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Les produits agricoles américains semblaient négligés par l’administration Trump dans son combat pour rééquilibrer la balance commerciale des États-Unis. Pourtant Washington est en train de faire gagner des parts de marché à l’éthanol américain. Au grand dam du Brésil.

40 % du maïs cultivé aux Etats-Unis est transformé en éthanol.
40 % du maïs cultivé aux Etats-Unis est transformé en éthanol. Getty images
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Éthanol de maïs américain contre éthanol de canne à sucre brésilien. La bataille se joue à l’export. Les États-Unis non contents d’exporter de plus en plus d’éthanol vers le Brésil, malgré les 20 % de taxes instaurées par Brasilia, sont en train de capturer le marché japonais de l’éthanol, jusqu’à présent chasse gardée du Brésil.

Ouverture du marché japonais à l’éthanol américain

Donald Trump souhaitant redresser un peu la balance commerciale entre les États-Unis et le Japon, a obtenu cette concession de Shinzo Abe, lors de la visite du Premier ministre japonais aux États-Unis : que Tokyo soit moins exigeant sur les émissions de CO2 des biocarburants japonais. C’est ce qui barrait la route à l’éthanol américain à base de maïs, plus émetteur de CO2 que l’éthanol brésilien à base de canne à sucre.

Les autorités de Brasilia ne s’y sont pas trompées : elles ont critiqué le « retour en arrière » du Japon sur l’environnement. La filière sucrière brésilienne a beaucoup à perdre puisque le Japon pèse 45 % dans ses exportations d’éthanol, 800 millions de litres par an.

Record d’exportations américaines d’éthanol en 2017

L’éthanol américain est finalement davantage encouragé à l’export que sur le territoire américain. Donald Trump avait annoncé la couleur, il continue de faire des cadeaux au secteur pétrolier : de plus en plus de raffineurs sont autorisés à contourner les règles d’incorporation d’éthanol dans l’essence.

Cela pénalise, sur le territoire américain, les producteurs d’éthanol et par voie de conséquence les cultivateurs américains de maïs, alors que l’agriculture américaine est déjà la variable d’ajustement des contre-sanctions chinoises.

Consolation pour les agriculteurs américains

Pékin a menacé de taxer à 25 % le soja américain et déjà instauré une taxe de 178 % sur le sorgho américain, qui servait d’aliment non-OGM pour le bétail chinois. Des navires entiers sont annulés et même déroutés en urgence des côtes chinoises vers d’autres destinations, l’Arabie saoudite et l’Espagne. Désormais le sorgho, dont le prix a chuté, cherche d’autres débouchés : les élevages des États-Unis ou... l’industrie de l’éthanol !

La boucle est bouclée. Cet éthanol américain sera donc acheté par le Japon désormais. Après avoir battu des records d’exportations mondiales en 2017 : 5,3 milliards de litres, dont un tiers vers le Brésil. C’est une belle consolation pour la filière agricole américaine.

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