Accéder au contenu principal
Bonjour l'Europe

Elections communales belges: «Islam», le parti au centre de tous les débats

Publié le :

Les Belges entrent ces jours-ci dans une interminable campagne électorale à têtes multiples, qui débouche au mois d’octobre sur les municipales, suivies l’an prochain des législatives, des régionales et des européennes. Le premier phénomène qui alimente les conversations outre-Quiévrain, c’est l’émergence d’un parti politique, sobrement intitulé « Islam ».

Logo du parti politique belge «Islam».
Logo du parti politique belge «Islam». islam2012.be
Publicité

De notre correspondant à Bruxelles,

Son programme, c’est la charia pour tous... En vrac : port du voile pour les femmes, incitation au mariage dès l’adolescence, polygamie, ségrégation des sexes dans les transports en commun, interdiction de l’euthanasie et des tatouages. Ce parti rencontre-t-il un certain succès ? D’une certaine façon, oui.

Créé en 2012 à l’occasion des élections municipales précédentes, il a étonné les sondeurs en remportant deux sièges en région bruxelloise, l’un - sans surprise - à Molenbeek, l’autre à Anderlecht, où l’élu est un chauffeur d’autobus, Redouane Ahrouch, condamné en correctionnelle pour violence conjugale.

Cette année, Islam compte présenter des listes dans 14 des 19 communes bruxelloises, ainsi que dans quatre villes de la région liégeoise, dont Verviers, qui est en quelque sorte « le Molenbeek wallon ». Si possible, le parti se présentera aussi à Namur, à Mons, et à Charleroi. Mais nulle part en Flandre.

En Flandre, un juif ultra-orthodoxe refuse aussi de serrer la main d'une femme

 

M. Ahrouch prône la transformation du Royaume de Belgique en Etat islamique. Mais le futur émir reconnaît que la société ici n’est pas encore tout à fait prête : « On devrait couper trop de mains », regrette-t-il, en se donnant une dizaine d’années pour y parvenir.

Pas vraiment orateur consommé, M. Ahrouch a tout de même récemment fait un passage remarqué à la télévision. Il s’est produit sur le plateau sans fond de teint, au motif qu’un homme ne peut pas se laisser maquiller par une femme, a refusé de regarder les journalistes femmes et de leur serrer la main.

Islam n'ayant pas de velléités politiques en Flandre, l’islam politique n’est pas ce qui entretient la polémique en ce moment. Le Flamand qui refuse, lui aussi, de serrer la main d’une femme - autre que la sienne - est un juif ultra-orthodoxe de la ville d’Anvers, Aron Berger.

Condamné pour avoir profité de la faiblesse d’un vieil homme pour son argent

Dans le dessein d’arracher l’hôtel de ville aux national-populistes et à leur chef, l’actuel bourgmestre Bart De Wever, l’opposition social-chrétienne avait voulu se concilier l’influente communauté juive anversoise. D’où l’idée d’attirer sur leur liste un membre supposé éminent de celle-ci. La 9e place, éligible, a donc été proposée à M. Berger.

Mais, interrogé par nos confrères flamands, ce dernier a expliqué - dans le désordre - que l’abattage rituel des animaux n’avait que des vertus, qu’il n’était pas convenable qu’un homme aille s’asseoir à côté d’une femme, que les publicités pour la lingerie féminine devaient être arrachées des murs de la ville, et que la mixité scolaire constituait une forme de maltraitance.

Peu après, l’on apprenait que M. Berger venait d’être condamné en correctionnelle pour avoir profité de la faiblesse d’un vieil homme pour lui soutirer indûment 28 500 euros. Retiré à la hâte de la liste, l’éphémère candidat a encore eu le temps d’appeler ses coreligionnaires à voter pour le parti social-chrétien, qui aurait sans doute préféré qu’il s’abstienne.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.