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Chronique des matières premières

Cacao en Côte d'Ivoire: une gestion «approximative» selon KPMG

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Le cabinet d'audit KPMG s'est penché sur la filière cacao de Côte d'Ivoire, après l'effondrement des cours l'an dernier, qui a causé une chute des prix au producteur et de lourdes dépenses pour l'Etat ivoirien. Conclusion : cette filière n'a pas été gérée au mieux.

Dans un entrepôt de cacao, près du port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Dans un entrepôt de cacao, près du port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. AFP/Issouf Sanogo
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C’est une gestion « approximative » de la filière cacao en Côte d’Ivoire que décrit le rapport de KPMG, selon Africa Confidential, Reuters et Bloomberg. Le cabinet d’audit épingle des dysfonctionnements qui auraient coûté aux finances publiques ivoiriennes 185 milliards de francs CFA, l’équivalent de 282 millions d’euros.

Le Conseil du café-cacao sur la sellette

L’organe de gestion de la filière, le Conseil café-cacao (CCC) est épinglé. Il a mis en œuvre la réforme de 2012, voulue par Alassane Ouattara : un système de ventes anticipées de la récolte qui devait garantir une certaine stabilité du revenu au producteur, quelles que soient les fluctuations des cours mondiaux.

Mais le régulateur a curieusement distribué des autorisations d’exportation à des entreprises qui n’avaient pas la surface financière ni les compétences requises pour vendre à l’international. 32 de ces compagnies, dont les deux tiers sont ivoiriennes, n’ont pas pu honorer leurs contrats lorsque les cours mondiaux ont plongé. C’est le Conseil café-cacao qui a dû encaisser leurs pertes, aux dépens du fonds de stabilisation qui était censé protéger les revenus des producteurs.

Les conséquences d’une récolte sous-estimée

Le Conseil café-cacao a également échoué à estimer correctement le volume de la récolte 2016-2017. Il aurait sous-évalué de 17 % la récolte principale, en se basant sur les chiffres des années précédentes alors que les prévisions annonçaient déjà une récolte supérieure.

Un manque d’anticipation fâcheux quand on sait que le régulateur vend 80 % de la récolte avant qu’elle soit commencée, et que c’est dès cette étape qu’il calcule le prix qui sera versé au producteur. Tout tonnage imprévu aboutit à une perte financière pour l’organe public.

Améliorer la gouvernance du cacao

Améliorer l’évaluation de la récolte et la gouvernance du Conseil café-cacao, ne plus accorder de contrat anticipé aux petits exportateurs : ces préconisations des auditeurs sont entre les mains d’Yves Ibrahima Koné, qui a repris les rênes de l’organe public après l’éviction de Massandjé Touré-Litsé.

En attendant, le gouvernement ivoirien annonce qu’il ne souhaite plus doper la production cacaoyère. Il stoppe la distribution de semences améliorées. Pour amortir les pertes du secteur, il a obtenu un prêt de 300 millions de dollars de la Banque mondiale.

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